Merci aux équipes de Vews (RTBF) pour ce beau reportage. 🙏
Comme un Belge sur dix, Jérôme éprouve des difficultés pour lire et écrire.
Après une enfance passée en école spéciale et marquée par un manque de confiance en lui à cause du rabaissement dont il a souffert de la part de son beau-père, Jérôme a eu du mal, une fois adulte, à intégrer le marché du travail.
À 26 ans, il a poussé les portes de Lire et Écrire, à La Louvière, une formation où les apprenants travaillent en groupe et se battent ensemble contre leur analphabétisme. Jérôme peut aujourd’hui être plus autonome et même s’ouvrir à des pratiques artistiques insoupçonnées.
Lire et Écrire vous présente ses
meilleurs vœux pour l’année 2011
et souhaite que les portes s’ouvrent pour l’alpha
afin qu’elle soit enfin un droit pour tous !
Pour en savoir plus sur nos souhaits :
téléchargez notre carte de vœux (PDF - 1 Mo).
Formations à l’outil « Bibliothèques publiques et alphabétisation »
À l’occasion de la publication du site alphabibliotheque.be, Lire et Écrire et le Service de la lecture publique de la Fédaration Wallonie-Bruxelles organisent une formation ouverte aux bibliothécaires et aux travailleurs en alphabétisation.
Ce site Internet propose un répertoire d’actions partenariales menées entre les bibliothèques et les organismes d’alphabétisation ainsi que les ressources nécessaires pour mener à bien de tels projets.
Les objectifs de la formation sont de permettre aux participants de se familiariser avec ce nouvel outil, de permettre la rencontre entre le monde de l’alpha et le monde des bibliothèques et de créer de nouveaux liens et de nouveaux partenariats.
Lors de ces formations – et dans la mesure des disponibilités [1] – une mallette de chaque thématique est remise gratuitement aux associations (en alpha ou en accueil des primoarrivants) qui n’en ont pas encore reçues.
Ces huit mallettes thématiques proposent des démarches et animations aidant – entre autres – les primoarrivants analphabètes ou peu scolarisés à découvrir leur lieu de vie, à se débrouiller dans la vie quotidienne, à accéder à l’information et à comprendre notre société.
Ces animations peuvent tout aussi adéquatement s’adresser à un public d’origine belge, ainsi qu’à des jeunes en formation, ou encore être utilisées dans le cadre d’une réflexion sur la société.
Après-midi de rencontre pédagogique sur les mathématiques en alpha
Le 13 mai 2014 – Questions, réflexions, échanges de pratiques
Lire et Écrire organise un après-midi de rencontre pédagogique sur les mathématiques en alpha, le 13 mai 2014.
Thème des échanges : la numération (des paquets de 10 aux nombres négatifs…)
Si vous êtres formateur confirmé ou novice, si vous abordez déjà les maths dans vos groupes ou si vous souhaitez les aborder, venez réfléchir et échanger avec nous.
Le 13 mai 2014, de 13h à 16h30 avenue des Champs-Élysées, bloc 37 5000 Namur
Lire et Écrire participe cette année encore (stand I139) au salon Éduc qui se tient à Charleroi Expo du 15 au 19 octobre 2014.
Pour cette édition, les thématiques mises à l’honneur sont les langues, les TICE, le livre jeunesse, le jeu pédagogique, les besoins spécifiques et l’identité.
Le mercredi 15 et le vendredi 17, Patrick Michel du Collectif Alpha y présentera son dernier livre Du sens au signe, du signe au sens, une méthodologie d’apprentissage de la lecture basée sur l’utilisation d’albums jeunesse.
La place des maths en alpha : pour qui ? pour quoi ? pourquoi pas ?… Oui, mais alors comment ?
Lire et Écrire Communauté française organise, le 11 décembre 2014 à Namur, un colloque pour mieux cerner l’importance des maths dans les dispositifs de formation d’alphabétisation.
Quand α rencontre π
Trop élitistes ? Trop complexes ? Trop conceptuelles ? En général, les mathématiques font peur.
Chez les formateurs en alphabétisation aussi, cette crainte est largement répandue.
Si beaucoup d’entre eux sont d’accord pour dire qu’il est important de faire des maths – d’autant que les apprenants sont en demande – sur le terrain, à part quelques initiés, peu de formateurs savent par où commencer, à quoi s’attaquer, et comment s’y prendre.
Pour Lire et Écrire, ce paradoxe devait être éclairci. Cette journée s’y emploiera en clarifiant l’importance de la place des maths dans les formations en alphabétisation et en donnant aux formateurs des clés pratiques pour les travailler.
Programme
9h30 : Accueil-café
10h : Introduction Sylvie Pinchart, directrice de Lire et Écrire Communauté française.
10h15 : Partir du terrain des apprenants sans y camper (Diaporama) Anne Chevalier, didacticienne en mathématique et membre de CGé (Changements pour l’Égalité).
11h : « La mathématik c’est fantastik » Témoignage d’un briscard des maths en alpha (Diaporama) Frédéric Maes, formateur au Collectif alpha.
11h45 : Échanges avec le public
12h15 : Repas sandwiches
13h15-15h15 : Quatre ateliers au choix :
Des maths en alpha, oui mais pour quoi ? Pour mieux gérer son budget ? Peut-être mais pas seulement… Animé par Delphine Versweyveld et Émeline Detienne.
Des maths en alpha, oui mais comment ? Quelques outils intéressants pour aborder les maths Animé par Vinciane Toussaint et Delphine Rasseneur.
Des maths en alpha, oui mais avec quels principes pédagogiques ? Stella Baruk, une femme, un combat, des principes pédagogiques, des outils Animé par Frédéric Maes.
Des maths en alpha, oui mais quoi ? Quelques bases indispensables pour aborder les 4 opérations mathématiques Animé par Charlotte Mukankusi et Serge Rouyer.
Adresse
Centre l’Ilon (au coin de la place l’Ilon)
rue des Tanneries 1
5000 Namur
Attention, le parking est difficile à Namur et payant quasi partout. Pensez donc au covoiturage !
En venant de l’E411, prendre la sortie 14 et descendre vers le centre de Namur. Passer un rondpoint puis tourner à droite au feu (vers le boulevard Cauchy) et se déporter à gauche. Se mettre sur la bande de gauche pour tourner vers la rue des Bourgeois. Prendre la première à gauche (rue Jean-Baptiste Brabant) puis la première à droite (rue des Tanneries).
Diaporama d’Anne Chevalier, didacticienne en mathématique et membre de CGé (Changements pour l’Égalité).
Présenté au colloque Quand α rencontre π du 11 décembre 2014.
[Inscriptions closes] Printemps de l’Alpha 2015
Édition totalement remodelée du Printemps de l’Alpha, le 7 mai 2015
Cette année, c’est le 7 mai 2015 au lieu-dit « Fond du Marais » à Jemappes (près de Ghlin) que Lire et Écrire Communauté française organisera, en collaboration avec Lire et Écrire Centre-Mons-Borinage, une édition totalement remodelée du Printemps de l’Alpha, rencontre des apprenants et formateurs de l’alphabétisation en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Ce Printemps de l’Alpha 2015 se fera non plus spécifiquement autour de la découverte du livre et de la lecture mais plus largement autour de la réalisation d’œuvres artistiques d’apprenants avec comme point de départ une réflexion autour des thématiques résistances et alternatives.
Une édition totalement remodelée
Le Printemps de l’Alpha prend cette forme inédite car il s’insère dans le projet Pop UP. Pop UP est une plateforme artistique constituée autour de l’évènement Mons, capitale culturelle de l’Europe en 2015. Cette plateforme se veut une alternative aux projets culturels classiques qui seront valorisés dans le cadre de cette manifestation. Cette plateforme rassemble des associations qui développent des actions d’éducation populaire et des artistes indépendants de la région du Centre-Mons-Borinage qui veulent « rendre visible les invisibles » à travers une série d’évènements dont le Printemps de l’Alpha.
Les modalités d’inscription de cette édition 2015 du Printemps de l’Alpha seront également différentes puisque chaque opérateur alpha ne pourra plus inscrire qu’un seul projet (rassemblant éventuellement des apprenants de plusieurs groupes). Il sera demandé à ce groupe de participer de façon collective à l’évènement.
Soutien à la préparation et formation
Cette décision de limiter le nombre de groupes participants s’explique par notre volonté d’accompagner les personnes participantes tout au long du processus via un soutien méthodologique (une formation de deux jours) et matériel (support à l’accompagnement et à la réalisation artistique). L’objectif est de valoriser et de visibiliser les cultures populaires. L’œuvre doit donc pouvoir être exposée, puisque l’évènement sera ouvert à un large public.
Pour vous aider dans la préparation de ces activités, sachez déjà que les deux dates des journées de formation ont été fixées aux 4 et 5 février 2015. Cette formation sera assurée par Majo Hansotte sur base de sa méthodologie du juste et de l’injuste. Lors de ces journées, nous vous proposerons également une série de pistes concrètes de travail (différentes formes artistiques) dans lesquelles puissent s’inscrire vos projets.
Modalités
Si vous êtes intéressé par ce projet, nous vous invitons à remplir la fiche d’inscription ou le formulaire ci-dessous, à renvoyer pour le 12 décembre 2014. Inscriptions closes. Seuls les opérateurs alpha inscrits prétendre bénéficier de l’encadrement méthodologique et financier de Lire et Écrire. L’inscription est donc absolument nécessaire.
Espérant vous retrouver le 7 mai 2015, nous sommes à votre disposition pour toute information complémentaire : Cécilia Locmant au 02 502 72 01 ou 0474 338 560 (cecilia.locmant@lire-et-ecrire.be) et Magali Discart au 064 311 880 ou 0474 307 053 (magali.discart@lire-et-ecrire.be).
Sylvie Pinchart,
directrice de Lire et Écrire Communauté française.
Dominique Brasseur,
directrice de Lire et Écrire Centre-Mons-Borinage.
Mobilisation massive de Lire et Écrire à la manifestation du 6 novembre 2014 à Bruxelles
Une délégation de près de 350 personnes (travailleurs, bénévoles et apprenants) de Lire et Écrire était venue à Bruxelles, le jeudi 6 novembre 2014, pour protester contre les mesures d’austérité décidées par le gouvernement fédéral, lors d’une manifestation qui a rassemblé 120 000 personnes dans les rues de la capitale.
Saut d’index, mise au travail « forcé » pour les demandeurs d’emploi, économies massives dans les services publics, coupes dans le secteur des soins de santé, modification de la définition d’un emploi convenable et donc de l’indécence, augmentation de la disponibilité sur le marché de l’emploi jusqu’à 65 ans, pension à 67 ans, limitation du droit d’insertion…
Toutes ces mesures pénaliseront davantage nos publics et réduiront les marges de manœuvre de nos associations et de leurs équipes.
Nous ne pouvons accepter cette situation qui met en danger l’avenir du secteur associatif mais qui fait aussi peser de graves menaces sur l’ensemble de la population via les atteintes portées aux valeurs de solidarité et d’équité, qui sont le fondement de tout État démocratique.
Grève nationale du 15 décembre 2014
Revue des actions menées par les régionales de Lire et Écrire
Lors de la grève nationale du 15 décembre 2014, Lire et Écrire s’est mobilisée à travers l’ensemble de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour exprimer son inquiétude et son opposition face aux récentes mesures d’austérité décidées par le nouveau gouvernement fédéral. Mesures qui pénaliseront davantage nos publics et réduiront les marges de manœuvre de nos associations et de leurs équipes.
Voici en images quelques-unes des actions menées par nos différentes équipes régionales.
Lire et Écrire Hainaut occidental
À Mouscron et Tournai, le mouvement rassemblant les équipes de Lire et Écrire a convergé vers la Grand-Place où un rassemblement était prévu à 12h30. Les revendications associatives et citoyennes pour une société plus juste, égalitaire et solidaire ont été déposées sur le sapin de Noël.
À Ath, entre 10h et 12h, au Marché-aux-Toiles, les passants ont été invités à s’exprimer sur une fresque, à faire part de leurs revendications pour plus de justice sociale. Une « guirlande d’inquiétudes » a été posée symboliquement autour du sapin de noël de la Grand-Place.
Lire et Écrire Bruxelles
À Bruxelles, les travailleurs de Lire et Écrire et du Collectif alpha avaient invité l’économiste Mateo Alaluf à exposer les enjeux de cette grève et à débattre des pistes d’action possibles pour poursuivre notre mobilisation. À cette occasion, l’invitation a été lancée à toutes les personnes présentes de signer l’appel de la plateforme Tout autre chose qui rassemble les citoyens autour d’une même volonté : intensifier le débat citoyen pour créer une société démocratique et solidaire.
Dans différents lieux de Bruxelles, Lire et Écrire et le Collectif alpha avaient également organisé des ateliers pour informer les apprenants et leurs familles des mesures prises par le gouvernement et de leurs impacts en leur offrant également un espace d’expression pour poser leurs questions et exprimer leur mécontentement. Une manière pour notre secteur d’élargir la base de la contestation, de lui donner un ancrage dans nos espaces de formation et pas seulement dans les entreprises et autres lieux de travail.
Mateo Alaluf
Lire et Écrire Namur
En amont du 15 décembre, l’équipe de Lire et Écrire Namur a débattu de la question des grèves avec Philippe Defeyt, président du CPAS de la ville et préparé des animations sur ce sujet avec les apprenants. Plusieurs groupes ont fait des affiches qui ont été placardées sur les fenêtres des locaux de l’association dans le quartier Plomcot.
Lire et Écrire Brabant wallon
En Brabant wallon, des apprenants et formateurs bénévoles ont débattu autour des enjeux de la grève à partir de dessins de presse. Ici à la maison de la citoyenneté d’Ottignies. Les équipes se sont également mobilisées en divers lieux de la province.
Lire et Écrire Charleroi Sud-Hainaut
À Lire et Écrire Charleroi Sud-Hainaut, les bureaux étaient également fermés et le personnel en grève.
En radio
Lire et Écrire Brabant wallon et Lire et Écrire en Wallonie ont participé à l’émission en direct de Radio 27 qui couvrait l’actualité de la grève et a pu ainsi rappeler l’importance pour elle de s’opposer aux mesures décidées par le nouveau gouvernement et faire le lien avec les valeurs, missions et actions de notre association.
Émission spéciale grève du 15 décembre 2014
Extraits, partie 1.
Avec Enzo Gramaglia et Marc Goblet (FGTB), Jean Peters (Lire et Écrire Brabant wallon) à partir de 8 min 38, Christine Mahy (RWLP), Fred Vanlerberghe (CSC). Radio 27, licence Creative commons by-nc-nd 3.0.
Émission spéciale grève du 15 décembre 2014
Extraits, partie 2.
Avec Christian Lochet (CGSLB), Stuart Wrathall (Lire et Écrire en Wallonie) à partir de 7 min 43, Pieter Timmermans (FEB), Joseph (CSC). Radio 27, licence Creative commons by-nc-nd 3.0.
Meilleurs vœux pour 2015
En 2014, Lire et Écrire a manifesté ses craintes et dénoncé l’exclusion de plus en plus forte que subissent certaines catégories d’adultes qui veulent apprendre à lire et à écrire.
L’équipe de Lire et Écrire vous présente ses meilleurs vœux !
Suivre une formation d’alphabétisation est un droit. Chaque personne qui le souhaite doit pouvoir exercer ce droit quels que soient son statut, son origine ou son projet. En 2015, Lire et Écrire continuera à défendre une alphabétisation de qualité pour tous.
Ils ont été présentés en décembre 2014 lors du colloque de Lire et Écrire Quand α rencontre π sur la place des maths en alpha.
Appel à projets 2015 du Fonds de bpost pour l’alphabétisation
Combattre les risques de reproduction de l’illettrisme, notamment au sein des familles monoparentales
Cette année, le Fonds de bpost pour l’alphabétisation s’adresse aux organisations qui développent un projet d’alphabétisation s’adressant notamment aux familles monoparentales avec enfants de 0 à 6 ans. Les projets retenus bénéficieront d’un soutien de 5 000 à 15 000 €.
Le jury indépendant chargé d’évaluer les dossiers prendra en compte les critères de sélection suivants, mais sans exclusive [1] :
Le projet cible les familles monoparentales avec enfants de 0 à 6 ans.
La manière dont le groupe cible est touché et mis en confiance, avec une attention particulière pour les parents isolés qui ne font pas spontanément le pas vers des cours d’alpha.
L’accompagnement adéquat dans la durée des parents isolés et des enfants.
L’implication et la participation active des parents.
Le nombre de parents, d’enfants et d’autres membres de la famille touchés par le projet.
Le choix des partenaires structurels et la manière dont se déroule la collaboration : sur le plan du contenu et de la diffusion (apport d’expertise et motivation) et des finances (financement ultérieur).
Une attention pour la dimension de genre : examiner de manière comparative la situation des hommes et des femmes, identifier des sources d’inégalités entre les sexes et chercher à les réduire, tenir compte des besoins et réalités de l’un et l’autre.
La date limite d’introduction des dossiers de candidature est fixée au 28 avril 2015.
[1] Les projets qui seront retenus concernent l’alphabétisation familiale générale, et notamment celle des familles monoparentales ou qui prennent en compte les difficultés spécifiques de ces familles, etc. – sans limite d’âge pour les enfants concernés.
11 mars 2015 : manifestation pour dénoncer une nouvelle fois les mesures d’austérité
Lire et Écrire se mobilise aux côtés des syndicats
Une délégation de Lire et Écrire s’est rendue à la place de la Monnaie lors de la manifestation qui s’est tenue le 11 mars à Bruxelles.
Pour Lire et Écrire, mobilisée aux côtés des syndicats réunis en front commun, le message est clair : continuer à dénoncer les mesures d’austérité décrétées par le gouvernement et qui touchent particulièrement les publics les plus fragilisés, dont les apprenants en formation dans le secteur de l’alphabétisation.
Le Printemps de l’alpha, version Pop Up
Le 7 mai 2015, à Jemappes
Cette année, c’est le 7 mai à Jemappes que Lire et Écrire Communauté française organise – en collaboration avec Lire et Écrire Centre-Mons-Borinage et la plateforme Pop Up – le Printemps de l’alpha, rencontre des apprenants et formateurs de l’alphabétisation en Fédération Wallonie-Bruxelles.
À ce jour, plus de 300 personnes issues de 19 associations se sont déjà inscrites à cette journée.
Pop Up : rendre visible les invisibles
En 2015, l’événement prend une forme inédite car il s’insère dans un projet plus large : la plateforme « Pop Up », dont Lire et Écrire Centre-Mons-Borinage est membre.
Cette plateforme artistique constituée autour de l’événement « Mons, capitale culturelle de l’Europe en 2015 » se veut un contrepouvoir aux projets culturels classiques qui seront valorisés lors de cette manifestation. Pop Up rassemble des associations d’éducation populaire et des artistes indépendants de la région du Centre-Mons-Borinage qui veulent rendre visible les invisibles à travers une série d’événements, dont le Printemps de l’alpha.
Expo de réalisations d’apprenants : Résistances & Alternatives
Le 7 mai, les groupes d’apprenants en alphabétisation de la région du Centre-Mons-Borinage et de Fédération Wallonie-Bruxelles présenteront leurs réalisations, à partir de leur vision, construite sur l’expérience des inégalités sociales, économiques et culturelles. Elles seront présentées dans le magnifique espace du Fond du petit Marais à Jemappes, parmi l’ensemble des réalisations et animations de Pop Up.
Ces réalisations sont le fruit de plusieurs mois de travail dans les associations, avec l’appui d’artistes investis dans le projet. Une expo à découvrir le jeudi 7 mai 2015 en présence des groupes impliqués dans le projet.
L’expo est visible jusqu’au 9 mai, dans le cadre de l’Escale Fond du petit Marais.
Fond du petit Marais
rue Nouvelle Chasse
7012 Jemappes (Mons)
Merci à tous les participants au Printemps de l’alpha 2015, version Pop Up
Et félicitations aux apprenants pour leurs œuvres
Le 7 mai 2015, environ 350 personnes issues de 19 associations se sont retrouvées à Jemappes pour le Printemps de l’alpha, rencontre des apprenants et formateurs de l’alphabétisation en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Les apprenants y ont présenté leurs créations artistiques, parmi d’autres, sur le thème Résistances & Alternatives.
En effet, le Printemps de l’alpha de cette année s’insérait dans un projet plus large porté par Pop-Up, plateforme constituée autour de Mons, capitale culturelle de l’Europe en 2015.
Le 7 mai, les groupes d’apprenants en alphabétisation de la région du Centre-Mons-Borinage et de Fédération Wallonie-Bruxelles ont donc présenté leurs réalisations, à partir de leur vision, construite sur l’expérience des inégalités sociales, économiques et culturelles.
Les visiteurs ont pu découvrir ces œuvres jusqu’au samedi 9 mai, dans le magnifique parc du Fond du petit marais, parmi l’ensemble des réalisations et animations de Pop Up (parcours artistiques, concerts, animations interactives, ciné-débats, ateliers participatifs, activités pour enfants, expo, land art, circuits marche et vélo, créations en live).
Encore merci et félicitations aux apprenants, aux artistes ayant accompagné les groupes d’alpha, aux organisateurs, aux accompagnateurs, aux visiteurs, ainsi qu’aux habitants du Fond du petit marais pour leur accueil.
L’après-midi du dimanche 27 septembre 2015, auront lieu des ateliers participatifs dans une quinzaine de villes en Belgique francophone.
À l’initiative de Tout autre chose (dont Lire et Écrire est signataire), ils sont organisés en collaboration avec la Plateforme contre l’échec scolaire (dont Lire et Écrire est membre), la Fédération des étudiants francophones et le Comité des élèves francophones.
Ces ateliers aboutiront, en janvier 2016, à la publication d’un manifeste et à la décision d’une stratégie pour faire advenir un tout autre système éducatif.
Le dimanche 27 septembre après-midi, Tout Autre Chose, avec la FEF, le CEF et la Plateforme contre l’échec scolaire, organise des ateliers participatifs dans une quinzaine de villes. Ces ateliers ouvriront un processus qui devrait aboutir, en janvier 2016, à la publication d’un manifeste et à la décision d’une stratégie pour faire advenir un tout autre système éducatif.
Sortir d’une logique de réforme d’une institution scolaire usée et promouvoir des transformations radicales.
Ne pas se résoudre à l’émiettement progressif de l’institution scolaire en écoles de plus en plus différenciées, ni se contenter de créer quelques écoles correspondant à leurs valeurs, mais vouloir une École commune dont toutes les composantes partageraient un socle essentiel de finalités et de pratiques.
Faire en sorte que cette nouvelle institution éducative commune ne soit ni compétitive ni élitiste, mais soit au service d’une société démocratique, solidaire, coopérative, écologique, juste, égalitaire, émancipatrice, créative, apaisée et réjouissante (les 10 balises de Tout Autre Chose).
La première étape de l’action comporte trois moments forts :
Premiers débats décentralisés (« ateliers participatifs ») le dimanche 27 septembre après-midi. Pour « libérer la parole » et créer des liens.
Seconds débats décentralisés en soirée entre le 9 et le 12 novembre. Pour élaborer une première synthèse et approfondir la discussion sur des points de désaccord.
Événement à l’échelle de la Fédération Wallonie-Bruxelles en janvier. Pour présenter un manifeste, proposer des moments de débats et de rencontres, et définir une stratégie d’action.
Le 27 septembre
L’après-midi du dimanche 27 septembre, jour de fête pour la communauté francophone, des ateliers participatifs seront organisés dans une quinzaine de lieux de Wallonie et Bruxelles. Ces ateliers seront ouverts à tous ceux qui veulent transformer l’école dans le sens des balises de Tout Autre Chose. Il ne s’agit pas de forums réservés à des professionnels : étudiants et enseignants, enfants et adultes, sans emploi et cadres, belges et étrangers sont conviés.
Par tables de quatre, avec des interlocuteurs qui changeront au fil de l’après-midi, les discussions porteront sur ce que devrait être l’école pour contribuer à chacune des balises.
Chaque table traitera d’une des balises, en commençant par une première question : Qu’apprendre… pour s’approcher de l’idéal décrit dans la balise ?
Après 40 minutes de débat sur cette question, les groupes de quatre seront recomposés mais chacun continuera à travailler sur la même balise en traitant une seconde question : Avec l’aide de qui apprendre… si l’on veut tendre vers la balise ?
Après ce second round de 40 minutes, un troisième portera sur la question : En compagnie de qui apprendre… si l’on veut converger vers la balise ?
Parallèlement à ces trois temps de débat, une animation sera organisée pour les enfants de moins de 14 ans, les plus grands étant invités à participer eux aussi aux débats.
En novembre, synthèse des idées du 27 septembre pour les remettre en débat dans chacune des villes où auront eu lieu les ateliers participatifs.
En janvier, sur la base des synthèses locales, diffusion d’un manifeste lors d’un événement rassembleur à l’échelle de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Parallèlement, entre octobre et janvier, rencontres autour d’expériences inspiratrices et d’associations œuvrant à transformer l’éducation.
Au-delà
L’événement de janvier 2016 sonnera le lancement d’une seconde étape. Dès ce jour-là, des groupes de travail réfléchiront aux stratégies d’action : quelles actions mener au niveau local ? quelles revendications prioriser au niveau de la Fédération Wallonie-Bruxelles ? quelle stratégie adopter ?
Appel à projets Alpha-Culture 2015
Par le service de l’Éducation permanente de la FWB
La Fédération Wallonie-Bruxelles lance un appel à projets de pratiques artistiques ou culturelles menés en formation d’alpha ou alpha-FLE.
Cet appel est adressé aux organismes :
organisant régulièrement des formations d’alphabétisation (alpha ou alpha-FLE, pour publics francophones ou non)
reconnus, agréés ou régulièrement subventionnés par la FWB, la COCOF ou la Wallonie.
Remise des candidatures pour le 30 septembre 2015.
Comme chaque année, Lire et Écrire est présente au salon Éduc – rendez-vous des professionnels de l’éducation – qui se tient à Charleroi Expo du 14 au 18 octobre 2015.
Pour cette édition, les thématiques à l’honneur sont « Améliorer le climat scolaire », « Bien-être et estime de soi », « Pour une classe attentive », « La violence », « Culture et école », « Les enfants à besoins spécifiques », « Utiliser le numérique en classe » et « Le jeu éducatif ».
Comme d’habitude, nos amis du centre de documentation du Collectif Alpha partagent notre stand (le 1-135) et proposent à la vente une série d’ouvrages. [1]
[1] Notez que le Centre doc est dès lors fermé du 12 au 18 octobre.
Forte mobilisation de Lire et Écrire à la manifestation nationale du 7 octobre 2015
Aux côtés des quelque 80 000 participants à la manifestation organisée en front commun syndical, les différentes équipes de Lire et Écrire ont défilé dans les rues de Bruxelles pour manifester contre les politiques d’austérité mises en place par le gouvernement.
Sur les panneaux et les bannières portées par les apprenants et les membres de nos équipes, les slogans dénonçaient une nouvelle fois les politiques d’activation et les difficultés croissantes à accéder aux formations et au marché de l’emploi pour les personnes en difficulté de lecture et d’écriture.
L’utopie c’est l’avenir qui s’efforce de naître. La routine, c’est le passé qui s’obstine à vivre.
Victor Hugo.
Travailler que ce soit dans l’alpha, avec les publics primoarrivants, avec les publics précarisés, c’est contribuer à l’utopie d’une société plus juste où chacun trouve sa place dans le respect et la dignité.
Pour se remettre en question, se remettre en projet et sortir de la routine, Lire et Écrire Communauté française propose l’Université de printemps.
Elle aura lieu du lundi 4 au vendredi 8 avril 2016 (2e semaine des vacances de printemps), à la maison Notre-Dame-du-Chant-d’Oiseau à Bruxelles.
Petit avant-goût du menu
L’entrainement mental dans le contexte de l’accueil et l’accompagnement de notre public avec Lucien Barel
Les intelligences citoyennes ou comment transformer une injustice vécue par l’un d’entre nous en action collective pour plus de justice pour tous avec Majo Hansotte
Les maths : donner du sens aux opérations et développer des stratégies de calcul avec Anne Chevalier
Un atelier d’écriture autour de l’imaginaire, culture populaire, culture savante avec Pascale Lassablière et Michel Neumayer
Philo : comment aborder la philosophie avec un public peu ou pas lettré, voire oral débutant avec Véronique Delille
Réseaux sociaux, citoyenneté et pratique professionnelle : comment faire de l’Internet et des réseaux sociaux un outil d’apprentissage et de valorisation de nos actions, quels sont aussi les pièges et les dangers ? avec Jean-Luc Manise
Les émotions, un outil d’apprentissage : quelle est la différence entre émotion et sensation ? En tant que formateur, qu’est-ce que je veux faire ? Quels sont les résultats que j’attends ? Comment faire émerger tout cela avec les émotions et les sensations ? Comment travailler la consigne ? avec Kim Huynh.
Les précisions sur le contenu et la méthodologie des ateliers, ainsi que les informations pratiques, seront disponibles en janvier 2016.
Et continuons d’ouvrir des brèches et de gambader sur les chemins de traverse qui nous mènent à l’utopie.
Université de printemps 2016 : réservez les dates
Du 4 au 8 avril 2016, à Bruxelles
L’utopie c’est l’avenir qui s’efforce de naître. La routine, c’est le passé qui s’obstine à vivre.
Victor Hugo.
Travailler que ce soit dans l’alpha, avec les publics primoarrivants, avec les publics précarisés, c’est contribuer à l’utopie d’une société plus juste où chacun trouve sa place dans le respect et la dignité.
Pour se remettre en question, se remettre en projet et sortir de la routine, Lire et Écrire Communauté française propose l’Université de printemps.
Elle aura lieu du lundi 4 au vendredi 8 avril 2016 (2e semaine des vacances de printemps), à la maison Notre-Dame-du-Chant-d’Oiseau à Bruxelles.
Petit avant-goût du menu
L’entrainement mental dans le contexte de l’accueil et l’accompagnement de notre public avec Lucien Barel
Les intelligences citoyennes ou comment transformer une injustice vécue par l’un d’entre nous en action collective pour plus de justice pour tous avec Majo Hansotte
Les maths : donner du sens aux opérations et développer des stratégies de calcul avec Anne Chevalier
Un atelier d’écriture autour de l’imaginaire, culture populaire, culture savante avec Pascale Lassablière et Michel Neumayer
Philo : comment aborder la philosophie avec un public peu ou pas lettré, voire oral débutant avec Véronique Delille
Réseaux sociaux, citoyenneté et pratique professionnelle : comment faire d’internet et des réseaux sociaux un outil d’apprentissage et de valorisation de nos actions, quels sont aussi les pièges et les dangers ? avec Jean-Luc Manise
Les émotions un outil d’apprentissage : quelle est la différence entre émotion et sensation ? En tant que formateur, qu’est-ce que je veux faire ? Quels sont les résultats que j’attends ? Comment faire émerger tout cela avec les émotions et les sensations ? Comment travailler la consigne ? avec Kim Huynh.
Les précisions sur le contenu et la méthodologie des ateliers, ainsi que les informations pratiques, seront disponibles en janvier 2016.
Et continuons d’ouvrir des brèches et de gambader sur les chemins de traverse qui nous mènent à l’utopie.
Lire et Écrire vous présente ses meilleurs vœux pour 2016
En 2015 la campagne de Lire et Écrire et son film « Plongée en Absurdie » ont dénoncé les exclusions de plus en plus fortes que vivent les personnes en difficulté avec l’écrit, dans les domaines de la formation et de l’emploi.
Pour 2016, Lire et Écrire vous propose un cocktail énergisant à l’usage de Rosa et des habitants de l’Absurdie :
Valoriser ses compétences et ses expériences
Cultiver sa liberté de recherche de formation et d’emploi
Être à l’écoute de son projet de vie
Créer un environnement dynamique et bienveillant
Encourager plutôt que sanctionner
Accompagner plutôt que conseiller et contrôler
Favoriser l’estime de soi
Production d’un atelier d’écriture tenu le 8 septembre à l’Espace Senghor à Bruxelles. Avec l’aimable autorisation des auteurs.
L’équipe de Lire et Écrire vous remercie du soutien apporté à sa campagne et vous présente ses meilleurs vœux.
Lire et Écrire vous présente ses meilleurs vœux pour 2016
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« Répertoire des associations » et « Catalogue des analyses et études »
Deux nouvelles bases de données de la FWB
Le service Éducation permanente de la Fédération Wallonie-Bruxelles vient de publier deux nouvelles bases de données en ligne :
Répertoire des associations : entièrement rénové, il reprend les 270 ASBL reconnues en Éducation permanente.
Catalogue des analyses et études : complètement nouveau, il reprend les analyses et études produites par des ASBL d’Éducation permanente.
Afin de maintenir la base à jour, le Service permet aux associations de soumettre des modifications et des analyses et études par formulaires téléchargeables. Les demandes de modification du répertoire des associations peuvent aussi se faire via un formulaire en ligne.
À l’heure de ce premier bilan, nous constatons que certains points de vigilance ont été entendus, notamment le caractère incontournable de la préservation de l’anonymat des apprenant-e-s.
D’autres moins, notamment en ce qui concerne la simplification administrative au bénéfice des associations, la prise en compte de la charge administrative pour les opérateurs et la nécessité de dégager des moyens humains à consacrer à des fins de recherche et, ce, de l’encodage (récolte) à l’analyse.
À l’attention de France Lebon, présidente du Comité de pilotage,
À l’attention des membres du Comité de pilotage,
À l’attention des associations du secteur de l’alphabétisation.
Janvier 2016.
Formulaire alpha : un outil d’analyse de l’offre en alphabétisation en Fédération Wallonie-Bruxelles
Pendant plus de 20 ans (1988 à 2010), Lire et Écrire a mené une étude annuelle sur les actions d’alphabétisation en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB). Ces études avaient des objectifs quantitatifs et qualitatifs : contribuer à une meilleure connaissance du secteur, de son évolution, tant au niveau des opérateurs, des actions d’alphabétisation que des publics, et suivre l’impact des politiques publiques sur l’action d’alphabétisation. Les associations du secteur ont largement contribué à ces études en participant annuellement à la récolte des données.
En 2005, un accord de coopération était conclu entre la FWB et les Régions afin de constituer une Conférence interministérielle sur l’alphabétisation des adultes en vue d’inverser la tendance à l’augmentation de l’illettrisme fonctionnel et le renforcement des politiques déjà développées en matière d’alphabétisation. Le Comité de pilotage, composé de représentants des différents acteurs du secteur – administrations, cabinets ministériels et opérateurs (les trois coordinations de Lire et Écrire et les écoles de Promotion sociale) – était quant à lui l’organe chargé de mener les analyses et de faire des recommandations à la Conférence interministérielle. Dans ce cadre, Lire et Écrire a apporté son appui au Comité de pilotage pour qu’il s’empare de cette mission de meilleure connaissance et d’analyse du secteur de l’alpha en FWB.
En octobre 2015, le Comité de pilotage sur l’alpha a publié le 7e État des lieux de l’alphabétisation, en se basant pour la première fois sur des données récoltées par l’administration de la FWB via un questionnaire « express » – adressé en 2013 aux opérateurs – relatif à l’exercice 2011-12/2012.
L’option prise par l’administration de la FWB d’informatiser mais aussi d’étendre à la Promotion sociale la récolte de données sur l’offre en alphabétisation nous parait en soi une décision pertinente pour que le secteur continue à bénéficier de données de suivi et d’analyse de l’offre et des politiques publiques qui y sont liées.
Un long travail de réflexion a été mené au travers de différents groupes de travail organisés par l’administration et associant des membres du Comité de pilotage.
Durant ce travail préparatoire, Lire et Écrire a insisté sur la nécessité de construire ce formulaire alpha avec comme corolaires indispensables :
le caractère anonyme des données relatives aux apprenant-e-s ;
la prise en compte de la charge administrative pour les associations ;
la simplification administrative au bénéfice des associations ;
la vérification des données et leur traitement analytique et qualitatif en lien avec les missions de suivi, d’évaluation et de propositions de politiques d’alphabétisation, et non de contrôle des associations, contrôle déjà exercé selon les types de subventionnements de chaque opérateur ;
la possibilité que les données encodées par un opérateur puissent être directement utilisables par celui-ci.
L’expérience de la récolte de données menée par l’administration (questionnaire express en 2013) a de plus mis en exergue deux points importants :
des méthodologies différentes entrainant des écarts entre les chiffres produits par Lire et Écrire et ceux produits via le formulaire (par exemple une augmentation surprenante du nombre annuel d’apprenant-e-s en formation) ;
la nécessité de dégager un temps de travail de recherche consacré à la récolte, à la gestion et à l’exploitation des données pour pouvoir en tirer des analyses correctes et pertinentes.
En juin dernier, l’administration de la FWB a abouti à une version finalisée du formulaire, qui a été présentée aux opérateurs en octobre.
La présentation du questionnaire a suscité auprès de certaines associations un certain nombre de réactions que nous pouvons comprendre et, pour certaines, partager. Aussi, nous paraissait-il utile de rappeler l’origine de ce questionnaire, mais aussi son enjeu qui, pour le secteur de l’alpha, à la croisée de nombreuses politiques publiques, est de maintenir des possibilités d’analyse d’impacts de ces multiples politiques sur l’offre en alphabétisation.
Pour Lire et Écrire, à l’heure de ce premier bilan, nous constatons que certains points de vigilance ont été entendus, notamment le caractère incontournable de la préservation de l’anonymat des apprenant-e-s. D’autres moins, notamment en ce qui concerne la simplification administrative au bénéfice des associations, la prise en compte de la charge administrative pour les opérateurs et la nécessité de dégager des moyens humains à consacrer à des fins de recherche et, ce, de l’encodage (récolte) à l’analyse.
Nous continuerons de porter ces points de vigilance au Comité de pilotage dans un souci partagé par les membres, d’améliorer au bénéfice de tous l’introduction et la pérennisation de ce formulaire.
Nous sommes à votre disposition pour toute interrogation ou réaction que vous souhaiteriez voir portée au niveau du Comité de pilotage.
Anne-Chantal Denis, coordinatrice générale, Lire et Écrire Bruxelles,
Anne-Hélène Lulling, directrice, Lire et Écrire en Wallonie,
Sylvie Pinchart, directrice, Lire et Écrire Communauté française.
Appel à projets 2016 du Fonds de bpost pour l’alphabétisation
Soutien aux projets d’alphabétisation familiale
Le Fonds de bpost lance un nouvel appel pour des projets d’alphabétisation au sein des familles – notamment monoparentales – qui favorisent la lecture par les enfants tout en impliquant leurs parents.
Un accent particulier est mis sur les partenariats locaux.
Les projets retenus bénéficieront d’un soutien de 5 000 à 15 000 €.
Depuis 2009, le Fonds s’est engagé dans la voie de l’alphabétisation préventive au sein des familles. Le but est de stimuler le plaisir de lire au sein de familles défavorisées, souvent éloignées du monde de la lecture et de l’écriture.
Les études montrent que, trop souvent, l’illettrisme se transmet de génération en génération. L’alphabétisation préventive au sein des familles engage tant les parents que les enfants, améliore les compétences des premiers et a un impact positif sur la réussite scolaire des seconds.
Réaction de Lire et Écrire aux attentats du 22 mars
Lire et Écrire souhaite témoigner de sa peine et de sa solidarité envers les victimes, et leurs proches, des attentats du mardi 22 mars 2016.
Que ce soit à Bruxelles ou partout ailleurs dans le monde, cette violence est injustifiable.
Le projet d’alphabétisation populaire que nous défendons aujourd’hui et que nous porterons avec encore plus de force demain, est un projet émancipateur, solidaire et démocratique. Notre pouvoir d’action, ce sont les mots.
Une marche citoyenne a lieu le dimanche 17 avril, dès 14h, au départ de la gare de Bruxelles-Nord et du parvis Saint-Jean-Baptiste.
Lire et Écrire à la manifestation nationale du 24 mai 2016
Aux côtés des quelque 60 000 participants à la manifestation organisée en front commun syndical, les différentes équipes de Lire et Écrire, ainsi que des apprenants, ont défilé dans les rues de Bruxelles, ce mardi 24 mai 2016, pour manifester contre la politique économique et sociale du gouvernement Michel.
Parmi les critiques formulées par Lire et Écrire à l’encontre des décisions gouvernementales : l’obligation dès le 1er septembre prochain, pour tous les nouveaux bénéficiaires du Revenu d’intégration sociale (RIS), de signer avec le CPAS un Projet individualisé d’intégration sociale (PIIS).
Pour Lire et Écrire, il est clair que la généralisation du PIIS s’apparente plus à une mesure d’activation qu’à une mesure d’accompagnement. Celle-ci s’ajoute à l’arsenal déjà bien chargé des mesures de ce type imposées à bon nombre d’apprenants en alphabétisation, principalement en matière de chômage.
Alors que le chômage est structurel et touche particulièrement les personnes peu diplômées, les politiques actuelles de mise à l’emploi continuent d’ignorer cette réalité et font peser la responsabilité du chômage sur les personnes déjà très fragilisées.
Tout autre Chose publie son Manifeste pour une Tout autre École
Tout autre Chose, dont Lire et Écrire est signataire de l’appel, vient de publier un Manifeste pour une Tout autre École, fruit d’un travail qui a réuni plus de 800 personnes dans 14 villes.
Extrait du communiqué de presse
En faisant le pari de réfléchir hors du carcan scolaire classique, ce projet veut notamment lutter contre les inégalités que le système actuel reproduit depuis tellement longtemps, et contre une école à la carte. Tout autre École propose un projet global, porté par des finalités essentielles : solidarité, émancipation, engagement collectif, expression de soi et confiance en soi. C’est sur la base de ces finalités que le Manifeste esquisse les traits d’une tout autre école, en répondant à trois questions centrales : Apprendre quoi ? Apprendre comment ? Apprendre dans quels groupes d’apprentissages ? Tout autre École propose ainsi un projet éducatif cohérent, au service d’une tout autre société.
Nouveautés de la rentrée 2016-2017 à Lire et Écrire
Formations de base et continuées, cinés-clubs, conférences, séminaires…
Le point sur les nouveautés de la rentrée et sur les activités de l’année 2016-2017.
Formations continuées
Les programmes des formations continuées des régionales de Bruxelles et de Liège Huy Waremme sont sortis. Vous pourrez aussi découvrir les formations organisées par d’autres entités de Lire et Écrire (mallettes Bienvenue en Belgique, formation maths Des fractions aux pourcentages et aux nombres décimaux, etc.)
Nouveauté : ici aussi, notre site web propose un nouvel agenda des formations de base déjà programmées. À l’heure actuelle, deux sessions sont ouvertes à Bruxelles et deux autres à Namur.
Ciné-clubs
Avec L’Alpha fait son cinéma à Liège et les Jeudis du cinéma à Bruxelles, ce sont respectivement 4 et 9 séances à destination des organismes d’alpha et de leurs apprenants qui ont lieu d’octobre 2016 à juin 2017.
Séminaires et conférences
Lire et Écrire Communauté française organise deux journées de séminaire sur l’analyse des enjeux et des impacts des politiques européennes sur le secteur de l’alphabétisation, les 18 octobre et 18 novembre 2016, à Bruxelles.
Lire et Écrire Liège Huy Waremme propose quant à elle un cycle de quatre conférences. Les deux premières ont lieu en décembre 2016 et février 2017 avec, respectivement, Alda Greoli et Jean-Claude Marcourt.
Lire et Écrire et le Collectif Alpha seront cette année encore au salon de l’Éducation, qui se tient du 12 au 16 octobre 2016 à Charleroi Expo. N’hésitez pas à nous rendre visite au stand 1-135 pour découvrir nos publications et y rencontrer nos équipes.
Conférences
Cette année, Lire et Écrire y organise aussi cinq conférences pour informer et sensibiliser le monde enseignant mais aussi les nombreux inspecteurs, bibliothécaires, éducateurs, logopèdes et professionnels de l’éducation qui y seront présents sur les questions essentielles qui touchent à l’analphabétisme et à la formation en alphabétisation.
Présentation de 8 mallettes pédagogiques pour aider les primoarrivants à découvrir leur nouveau lieu de vie : la Belgique
Mercredi 12 octobre de 12h15 à 13h, au Labo.
Par Cécile Bulens, coordinatrice pédagogique et formatrice à Lire et Écrire Communauté française.
Analphabétisme des adultes et enseignement obligatoire : liaisons dangereuses ?
Mercredi 12 octobre de 14h à 14h45, au forum Nord.
Par Aurélie Akerman, coordinatrice de la sensibilisation à Lire et Écrire Bruxelles.
Présentation du kit pédagogique et ludique Les Messagers de l’Alpha
Mercredi 12 octobre de 16h15 à 17h, au forum Est.
Jeudi 13 octobre de 14h à 14h45, au forum Est.
Par Laurence Dhond, animatrice à Cultures&Santé, Geneviève Godenne, formatrice en alphabétisation à Lire et Écrire Namur, et Jérôme Legros, animateur à Cultures&Santé.
L’échec à l’école des élèves de milieux défavorisés : la difficile rencontre entre culture scolaire et culture populaire
Annulée. Jeudi 13 octobre de 14h45 à 15h30, au forum Nord.
Par Magali Joseph, responsable de projets de recherche à Lire et Écrire Bruxelles.
Construire le vivre ensemble ! Comment le travailler en éducation avec des jeunes, en formation avec des adultes ?
Vendredi 14 octobre de 14h15 à 15h, au Labo.
Par Aurélie Audemar, conseillère pédagogique, Cécile Bulens, coordinatrice pédagogique et formatrice, et Claire Kuypers, formatrice (Lire et Écrire Communauté française).
Le Réseau des apprenants est un projet visant à rassembler les groupes d’apprenants qui développent des actions pour faire connaitre le point de vue des apprenants sur des questions de sociétés et leur expérience et connaissance de la thématique de l’illettrisme. Il est composé de groupes issus de différentes régionales de Lire et Écrire qui développent leurs projets propres et se réunissent périodiquement pour partager leur travail.
Cinq pays étaient représentés, avec la participation d’associations actives dans le secteur de l’alphabétisation en Suisse, en Allemagne, aux Pays-Bas, en France et en Belgique francophone. L’enjeu de l’évènement était de partager les actions mises en œuvre avec des apprenants pour lever le tabou de l’illettrisme, sensibiliser à cette problématique et porter publiquement des revendications pour la défense du droit d’apprendre.
Parmi les initiatives présentées, beaucoup d’« ambassadeurs » : des anciens apprenants qui ont souhaité poursuivre leur engagement contre l’illettrisme après leur formation, et qui prennent régulièrement la parole, pour sensibiliser largement à la question, dans les écoles, les médias, à des manifestations publiques, ou auprès des décideurs politiques (Pays-Bas, France). D’autres actions consistent à mener des campagnes d’affichages (Allemagne) ou à participer à des brocantes pour sensibiliser le public autour d’une tasse de café (France).
Des projets du Réseau des apprenants
Lire et Écrire venait y présenter deux projets réalisés dans le cadre du Réseau des apprenants.
Antoine De Bock, un apprenant du Centre alpha de Saint-Gilles (Lire et Écrire Bruxelles), a exposé le travail de mobilisation de son groupe autour de la question de la mobilité, qui s’est traduite par l’interpellation de la STIB, la réalisation artistique de calicots au Wiels et la conception du véhicule public idéal, le « tap tap ».
De leur côté, deux apprenantes de Lire et Écrire Namur, Josiane Gossiaux et Christine Louis, avec Geneviève Godenne (responsable de projet à Lire et Écrire Namur) ont eu l’occasion, lors d’un atelier, de faire découvrir le kit ludique et pédagogique Les Messagers de l’alpha, destiné à la sensibilisation dans les écoles. Un outil coconstruit par le groupe Y’a pas d’âge, Lire et Écrire Namur et l’asbl Cultures&Santé.
Au-delà de la diversité des actions présentées, tous les apprenants étaient d’accord sur la richesse des actions de sensibilisation, qui permettent de s’engager contre les injustices, de défendre le droit d’apprendre, d’aider les gens en difficulté et de continuer à apprendre. Le colloque a aussi été une belle occasion d’entretenir des liens avec des organisations partenaires et mènera très certainement à d’autres rencontres et collaborations.
L’austérité, les attentats terroristes, la crise des politiques migratoires et la montée des discours populistes favorisent les replis identitaires, ainsi que l’expression d’un racisme décomplexé de la part d’une partie de la population et de la classe politique. La peur, bien légitime, de la violence internationale est instrumentalisée et divise la population. Ce contexte rend le discours antiraciste quasi inaudible. L’attention est entretemps détournée des enjeux économiques et sociaux, des mesures d’austérité qui précarisent les travailleurs et qui créent une société de plus en plus inégale.
Les replis identitaires se construisent sur un ensemble de peurs savamment exploitées. L’accroissement des inégalités, la désaffiliation et la perte de confiance dans les institutions politiques en sont des causes majeures. Dans un tel climat, la tentation est en effet forte de se replier sur soi et de stigmatiser l’autre.
L’assignation identitaire,c’est la réduction d’une personne à l’une de ses caractéristiques ou appartenances, réelles ou supposées. Elle est le cœur même des idéologies racistes. Pourtant, les identités de chaque personne (qui se rapportent à ses origines, groupes linguistiques, genre, âge, classe sociale, statut socioprofessionnel, famille, préférences sexuelles, engagements, convictions…) sont multiples et évolutives et composent un être unique.
Le regard raciste catégorise, généralise et enferme les individus au sein d’un groupe fantasmé. En opérant un classement entre « eux » et « nous », le racisme justifie des « avantages » pour les uns et des « désavantages » pour les autres, et légitime ainsi un système discriminatoire. Le racisme se développe fréquemment dans des contextes de rupture des liens sociaux et remplace les liens de solidarité par des liens mythiques, évoqués dans des récits de type nationaliste.
L’urgence est de réinventer des moyens pour préserver et pour renforcer ces liens de solidarité qui sont au fondement de notre vivre ensemble. Ces liens se concrétisent notamment par une sécurité sociale qui protège les droits fondamentaux de chaque personne – dont celui d’accéder à un niveau de vie décent basé sur un principe d’égalité, quels que soient notamment son origine, son âge ou son état de santé. Le rôle de l’État est en ce sens primordial. Et le rôle des mouvements citoyens, qui militent pour le respect des droits fondamentaux, est essentiel pour l’existence d’une véritable démocratie. C’est pourquoi il est nécessaire d’encourager les initiatives pour le développement d’une société plus égalitaire, plus libre, plus solidaire, et qui visent à déconstruire l’imaginaire raciste dans les entreprises, à l’école, dans les médias, dans la vie associative.
Le travail de la Plateforme de lutte contre le racisme et les discriminations se situe au cœur des grands enjeux induits par les mutations de notre monde contemporain. Face au repli, à l’assignation identitaire et au racisme, des associations se mobilisent. Elles tentent de construire un nouveau récit commun, égalitaire et émancipateur, qui transcende nos identités multiples et variées dans une solidarité collective, et qui réaffirme par la même occasion l’importance de l’ouverture au monde et aux migrations.
Nous, organisations de lutte contre le racisme, voulons, à la veille de la première commémoration douloureuse des attentats de Bruxelles et à l’occasion du 21 mars – la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale – rappeler l’importance de développer dans tous les domaines cette culture d’ouverture et de solidarité. Nous appelons les forces vives du pays à préserver la démocratie des dangers du racisme, en combattant l’instrumentalisation de la peur et la propagation de la haine, et en participant à l’édification d’une société plus égalitaire. C’est pourquoi nous invitons les citoyens, les politiques, le monde associatif, les syndicats, les employeurs à dépasser leurs divergences de vue, pour lutter ensemble contre le racisme et les discriminations, en y associant les personnes et les associations directement concernées par cette lutte, et avec la ferme volonté de donner un nouvel élan à la lutte contre le racisme.
Signataires :
2bouts
ADDE (Association pour le droit des étrangers)
Almouwatin radio et TV
Amnesty International – Belgique francophone
Le centre Avec
AWSA-Be (Arab Women’s Solidarity Association – Belgium)
BePax
CAI (Centre d’action interculturelle de la province de Namur)
CAL Centre d’action laïque
CAL Liège
Carrefour des cultures
CBAI (Centre bruxellois d’action interculturelle)
CCLJ (Centre communautaire laïque juif)
CEFOC (Centre de formation Cardijn)
CEMEA (Centre d’entrainement aux méthodes d’éducation active)
Centre de médiation des gens du voyage
CEPAG (Centre d’éducation populaire André Genot)
CERAIC (Centre régional d’action interculturelle du Centre – La Louvière)
CFS (Collectif Formation Société)
CGSLB Bruxelles (Syndicat libéral)
CIMB (Centre interculturel de Mons et du Borinage)
CIRE (Coordination et Initiatives pour réfugiés et étrangers)
CNAPD (Coordination nationale d’action pour la paix et la démocratie)
CNCD-11.11.11
CRIBW (Centre régional d’intégration du Brabant wallon)
CRIC (Centre régional d’intégration de Charleroi)
CRVI (Centre régional de Verviers pour l’intégration)
CSC (Confédération des syndicats chrétiens)
CSC Bruxelles
CSC Enseignement
FGTB Bruxelles (Fédération générale du travail de Belgique)
FGTB Wallonne
Ligue des droits de l’Enfant
Ligue des droits de l’Homme
Lire et Écrire
Maison de la laïcité de la Louvière
Média animation
MOC (Mouvement ouvrier chrétien)
Le Monde des possibles
MRAX (Mouvement contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie)
Objectifs
PAC (Présence et Action culturelles)
Les Scouts
SEL-SETCa
Siréas
Les Territoires de la mémoire asbl
Alpha-Signes cherche a trouvé de nouveaux locaux à Bruxelles
Mise-à-jour, 12 mai 2017 : Alpha-Signe a trouvé et signe son nouveau bail à la mi-mai. Merci à tous et toutes pour le partage 👍.
Le bail de l’association prend fin en juin 2017 et elle cherche de nouveaux locaux pour accueillir ses groupes et poursuivre ses activités.
Alpha-Signes accueille chaque semaine une cinquantaine de stagiaires (apprenants adultes en langue des signes et en français écrit) et a besoin de rapidement trouver de nouveaux locaux avec :
4 salles de cours
2 bureaux
sanitaires
cuisine
…
Environ 230 à 250 m².
Si vous avez des infos concrètes ou si vous pensez connaitre des locaux adéquats à Bruxelles, vous pouvez prendre contact avec le coordinateur :
Lire et Écrire souhaite réagir à cet article du Soir du jeudi 11 mai [1] et plus largement à l’ensemble des réactions sur ce sujet. Réactions qui portent toutes sur la critique de cette phrase.
Mais ce n’est pas cette phrase qui est une grosse bourde, c’est ce type de manuel qui est une grosse bourde ! Les autres phrases, telles que Papa ronfle comme une trompette ou Le pantalon du pompier est marron… sont tout aussi inappropriées ! Leur contenu est même tout aussi choquant : comment peut-on imaginer apprendre à lire à des adultes (comme à des enfants d’ailleurs) en utilisant des phrases toutes faites aussi dépourvues d’intérêts et aussi éloignées des préoccupations de ceux qui doivent trouver logement, travail, école pour leurs enfants… qui souhaitent en savoir plus sur notre pays, sa culture, ses usages… et qui sont riches d’expériences, de mots et de récits.
Il ne s’agit donc pas de se contenter de supprimer quelques phrases qui apparaissent litigieuses mais bien de se questionner sur l’approche d’alphabétisation utilisée.
Pour Lire et Écrire,
Catherine Stercq, coordinatrice recherche et développement.
Le 14 juin à 11h30, Lire et Écrire se rendra avec une délégation de travailleurs et d’apprenants devant le bureau du ministre Willy Borsus, les bras chargés de fleurs… Rosa, personnage de notre dernière campagne de sensibilisation sera également sur les lieux. Et, à travers elle, nous choisirons l’utopie et l’humour pour interpeler le Ministre et dénoncer les dérives des mesures d’activation qui pénalisent les plus fragilisés, dont les personnes en situation d’illettrisme. À cette occasion, les milliers de cartes signées par ceux et celles qui ont soutenu notre campagne seront remises au Ministre.
Cette année, Lire et Écrire a décidé de faire sa campagne annuelle en pointant les mesures d’activation, et plus spécifiquement le Projet individualisé d’intégration sociale (PIIS), car celles-ci ont des retombées préoccupantes sur les conditions de vie des personnes analphabètes.
C’est dans ce contexte que notre ASBL, représentée par sa directrice et une délégation d’apprenants et de travailleurs, rencontrera ce mercredi 14 juin à 11h15 le ministre de l’Intégration sociale, Willy Borsus, initiateur de cette mesure, pour lui faire part de ses constats et de ses demandes.
Une cinquantaine de travailleurs et d’apprenants qui ont participé à notre campagne ont décidé de se rendre devant son cabinet le 14 juin matin. Cette occupation festive de l’espace public se concrétisera par la distribution de fleurs aux membres de l’administration du ministre et le dépôt dans ses locaux des cartes postales signées par tous ceux et celles qui ont soutenu notre campagne. Cette initiative sera le point d’orgue de la mobilisation et de l’implication des apprenants de nos formations en alphabétisation au sein de la campagne Rosa, la vie en rose, lancée le 8 septembre 2016, Journée internationale de l’alphabétisation.
Quelles sont nos craintes par rapport au PIIS ?
Depuis le 1er novembre 2016, tous les nouveaux bénéficiaires du Revenu d’intégration sociale (RIS) doivent signer un PIIS avec leur CPAS. Notre public est particulièrement touché par cette mesure puisque plus d’un tiers de nos apprenants sont aidés par le CPAS. Le PIIS est un contrat entre le CPAS et l’usager qui vise son « intégration ». Ce contrat fait l’objet d’entretiens d’évaluation réguliers qui peuvent déboucher sur des sanctions comme la suspension ou le retrait du RIS.
Une première enquête menée par le service d’études de Lire et Écrire montre que les arguments avancés par les pouvoirs publics « mieux suivre les personnes, favoriser leur réintégration sociale et professionnelle ainsi que de les responsabiliser » ne sont pas réalistes.
Les constats de cette première photographie de la mise en œuvre du PIIS sont interpellants : les personnes analphabètes ne savent pas si elles ont signé un PIIS et celles qui en ont signé un ne savent pas ce qu’elles ont signé exactement. Elles sont en tout cas peu informées du contenu et n’ont pas accès à la complexité du langage juridique utilisé dans de tels documents. Nous pensons donc que ces dernières ne savent pas à quoi elles s’engagent dans le PIIS et risquent, plus que d’autres, d’être sanctionnées pour non-respect des clauses de leur contrat faute de l’avoir compris.
En outre, avec la généralisation du PIIS, et la surcharge administrative qu’elle va impliquer, les assistants sociaux, déjà débordés, n’auront sans doute pas la possibilité de mettre en place un accompagnement adapté aux besoins spécifiques des personnes analphabètes ou illettrées.
Plus encore que les personnes maitrisant l’écrit, les personnes analphabètes vont être plus dépendantes du pouvoir discrétionnaire de l’assistant social. Certaines conditions fixées dans les PIIS peuvent être inatteignables et inadaptées à leur situation d’analphabétisme. Nos publics risquent donc d’être doublement défavorisés puisque, comme ils ne comprennent pas ce à quoi ils s’engagent, ils ne peuvent pas aisément négocier – ou refuser – ces conditions avec l’assistant social.
Les mesures imposées par ce nouveau dispositif nous semblent donc discriminantes car elles se caractérisent par des exigences toujours plus lourdes en matière d’écrit, par des contrôles basés davantage sur la menace de la suspension des allocations que sur une démarche de soutien et d’accompagnement des bénéficiaires dans leurs projets de vie, d’emploi et de formation.
Tous les jours, nous voyons des personnes qui veulent s’en sortir, qui veulent trouver un emploi et qui veulent se former. Or, le PIIS, comme les autres mesures des politiques d’activation, sous-entend que les personnes ne font pas assez d’efforts pour s’insérer et pour bénéficier du RIS. Nous estimons que cette idéologie méritocratique ne résout pas le problème de l’analphabétisme qui trouve sa source dans des causes structurelles et non individuelles. Au contraire, elle culpabilise et exclut davantage les publics les plus précaires.
Ce que Lire et Écrire revendique
À travers notre campagne, nous avons présenté le personnage de Rosa, une jeune femme qui a des difficultés de lecture et d’écriture, sous l’angle de ses compétences et de ses projets. En imaginant autour d’elle des interlocuteurs qui mettent en place une écoute active, lui offrent le temps nécessaire pour entendre sa demande, comprendre sa démarche… et y répondre. Pour Lire et Écrire, une politique efficace va dans ce sens et ne passe pas par une plus grande culpabilisation et exclusion des chômeurs et des allocataires sociaux.
Ce que nous souhaitons, c’est que les pouvoirs publics mettent en place les instruments d’évaluation de ces politiques d’activation et agissent sur les causes mêmes de la persistance de l’analphabétisme. S’il y a persistance de l’analphabétisme dans un pays où la scolarité est obligatoire, c’est notamment parce que l’enseignement n’est pas capable d’amener une partie des enfants issus des classes populaires, belges ou immigrées, à un niveau de maitrise des compétences de base équivalent au Certificat d’études de base (fin de sixième primaire).
L’accès à l’alphabétisation est pour nous un droit humain fondamental, un droit qui a ceci de particulier qu’il conditionne de manière très significative l’exercice de tous les autres droits : culturels, sociaux, économiques et politiques.
Ne pas en tenir compte n’est pas seulement porter atteinte aux personnes concernées, mais hypothéquer notre espace démocratique en excluant plus d’une personne sur dix.
Récemment, des attaques peu fondées sur le secteur associatif, et plus particulièrement les associations relevant de l’Éducation permanente, ont été relayées par plusieurs médias. En réponse à ces propos abusifs, plusieurs membres du secteur – dont Lire et Écrire – ont signé un texte commun.
Il arrive de temps à autre que les médias publient des « opinions » qui critiquent le travail d’un certain nombre d’associations, notamment d’associations ou de mouvements d’Éducation permanente.
Certaines de ces « prises » de parole se caractérisent cependant par une faiblesse où la malveillance le dispute à l’insignifiance. Elles ne méritent à ce titre ni qu’on les relève ni qu’on y réponde, leurs auteurs essayant de se donner une légitimité dont ils sont dépourvus en tentant de provoquer des réactions qui les feraient exister dans le paysage médiatique.
À ce titre, le genre « chronique » se révèle plutôt commode, puisqu’il dispense leur « auteur » de respecter les règles minima de la critique historique et de la logique, sans parler évidemment d’une quelconque déontologie.
Il reste que les contre-vérités qu’elles font circuler peuvent faire prospérer dans le corps social une méconnaissance objective qui, en retour, peut favoriser l’audience de propos pourtant peu fondés.
Dans ce contexte, le combat des Lumières mérite d’être poursuivi, comme le demandaient par exemple les ouvriers lyonnais qui, en 1833, constataient que les ravages de l’ignorance favorisaient la domination – et l’adoption des thèses dominantes par ceux qui seront les premiers à en souffrir.
Or, la révolution que nous attendons, et qui, dans tous les esprits, doit consacrer la prééminence de la richesse des bras sur toutes les autres, sera accomplie quand les ouvriers seront assez instruits pour revendiquer eux-mêmes les droits dus à l’excellence de leur propriété ; jusqu’à ce jour ils n’ont pas pu le faire : ils ne possèdent ni l’art d’écrire, ni l’art de dire ; […] les hommes du pouvoir perpétuent avec soin ces gouts assortis à leurs vues égoïstes. Ils disent dogmatiquement : Qu’est-il besoin d’une intelligence développée pour diriger la charrue ou la navette ? L’ouvrier n’a que faire de science ! Puis ils jettent ça et là, et par grâce extrême, quelques frères ignorantins ; vantant en style déclamatoire, leur amour pour l’instruction publique, dans de longs prospectus et dans de longs discours ; mais en secret ils tremblent devant la propagation des lumières ; ils ont conscience de leur intelligence et se voient d’avance devenus petits de tout ce dont le savoir grandirait les ouvriers ; et n’osant tout à fait obstruer les sources de l’enseignement, ils les étoupent. et les tamponnent de telle sorte qu’eux seuls et les leurs en peuvent profiter, et se pavanent hypocritement de les rendre nettes et de les ouvrir à pur et à plein. [1]
S’agissant de la réalité associative et spécifiquement des actions d’Éducation permanente, la méconnaissance se décline en quatre lieux communs malheureusement quelque peu récurrents.
1. Les associations d’Éducation permanente diffuseraient des opinions partisanes et partiales, alors qu’elles devraient être neutres, puisque financées par de l’argent public (ces opinions sont [au choix] de gauche, liées à des partis, radicales, minoritaires malgré les apparences, etc.)
Les associations d’Éducation permanente ne sont pas des groupements d’opinion ; elles se battent pour des droits, ce qui n’est pas la même chose.
Le Décret qui les agrée leur confie cette mission explicitement, dès son article 1er :
Le présent décret a pour objet le développement de l’action associative dans le champ de l’Éducation permanente visant l’analyse critique de la société, la stimulation d’initiatives démocratiques et collectives, le développement de la citoyenneté active et l’exercice des droits sociaux, culturels, environnementaux et économiques dans une perspective d’émancipation individuelle et collective des publics en privilégiant la participation active des publics visés et l’expression culturelle.
Pourquoi instituer une telle mission ? Alain Touraine l’expose en un paragraphe :
Je préfère donc parler de l’État de droits plutôt que de l’État de droit, car ce n’est pas l’État qui décide par lui-même de se fonder sur le droit ; ce sont des actions collectives qui imposent aux lois la défense de droits. La distance entre les droits et les lois est si grande qu’il faut chercher à la réduire, mais on ne peut le faire qu’en reconnaissant la séparation – et souvent même l’opposition – entre les lois du système et les droits des acteurs. [2]
Tous ceux qui ne renient pas les idéaux d’égalité promus entre autres par le « modèle européen » (et en tout premier lieu : un·e citoyen·ne / une voix) s’accorderont sur le fait que la poursuite et la défense des droits des citoyens impliquent :
un cadre régulateur se mettant au-dessus des intérêts et des passions et cherchant à poursuivre l’intérêt général (les institutions publiques) ;
une activité critique, se demandant si les droits accordés sont suffisants, appropriés, si la régulation mise en place ne produit pas d’effets inattendus ou pervers.
C’est donc parce que l’État de droit est un État de droits qu’il est conduit à soutenir une activité critique qui est la garante de l’exercice de sa mission première à lui (la représentation et la poursuite de l’intérêt général). En soutenant l’exercice de la critique, c’est sa raison d’être elle-même que l’État soutient et finance.
Remarquons d’ailleurs que l’exercice de la critique qui est ainsi promu n’est pas confondu avec l’expression débridée d’opinions sauvages. Par exemple, les associations qui sont reconnues pour la production d’analyses et d’études critiques se doivent de respecter l’exigence suivante :
réaliser un traitement rigoureux des données, basé sur une information diversifiée et vérifiée, lequel traitement ne fait pas obstacle à la manifestation de la liberté d’expression [3]
2. Les associations d’Éducation permanente sont financées quasi exclusivement par des fonds publics
Entendons derrière cette affirmation – fausse – le reproche suivant : sur-protégées, elles peuvent se permettre tous les excès et s’octroyer tous les conforts. En structure profonde, nous trouvons souvent la croyance que seuls des mécanismes darwiniens permettraient de faire le tri entre ceux qui méritent de survivre et les autres. [4]
La moindre des honnêtetés intellectuelles exige cependant de reconnaitre que ce ne sont pas les associations qui sont pareillement financées, mais les missions et actions qu’elles souhaitent remplir en référence au cadre défini par l’État.
Le financement des associations d’Éducation permanente s’obtient en effet en faisant la preuve, pendant deux ans au moins avant toute reconnaissance, que l’on est capable de remplir des missions qui sont traduites en actions normées quantitativement et qualitativement. Le respect de ces conditions est vérifié en permanence, de multiples façons (tous les ans, de façon approfondie après trois ans, de façon très approfondie tous les cinq ans). Des mises en demeure peuvent être (et sont) signifiées, des sanctions peuvent être (et sont) prises, des retraits d’agrément complets peuvent être (et sont) décidés.
Si la mise en œuvre de ces actions est financée par l’État qui a décidé de les soutenir, cela n’implique en rien que les associations elles-mêmes soient financées exclusivement par ces fonds publics. Nous passons sur le fait que la phrase dans les limites des crédits disponibles, inscrite dans tant de Décrets, puisse autoriser l’État à ne pas respecter unilatéralement ses engagements contractuels envers les associations. On imagine mal, même dans un monde qui serait devenu darwinien, que le commanditaire d’une action (par exemple la vérification de l’état technique d’une voiture) décide unilatéralement de rémunérer son prestataire « dans les limites de ses crédits disponibles »…
Il est bien plus important d’insister sur un aspect de la formulation que nous avons utilisée supra :
[sont financées] les missions et actions qu’elles [les associations] souhaitent remplir en référence au cadre défini par l’État.
On aura compris que l’exercice de la critique dont dépend la qualité d’un État de droits ne peut être programmé par son destinataire lui-même. La qualité de la critique dépend de la libre association qui va s’en faire porteuse.
Rappelons-nous qu’il s’agit là d’un des héritages de la Commune de Paris, réclamant, notamment via le programme des prolétariens, le droit à la libre association des citoyens (qui était interdite et réprimée à l’époque) ; il nous parait essentiel que certains d’entre eux puissent décider de lier leur sort pour refuser un état des choses qu’ils trouvent inacceptable.
Il s’agit de tout autre chose qu’une activité de lobbying : on ne réclame pas des droits pour soi, on réclame des droits pour tous. Le travail critique en regard des droits implique en effet une universalisation des demandes. Certains ont d’ailleurs avancé que ce travail d’universalisation faisait partie intrinsèque d’un processus d’Éducation permanente dès lors qu’il s’appuie sur une réflexivité :
La réflexivité vise à l’universalisation des droits : ce que l’on défend pour soi est défendu pour les autres ; la visée consiste à ce que ces droits soient davantage défendus par les institutions, qu’ils s’incarnent notamment en droits politiques. [5]
3. Les associations d’Éducation permanente dépensent l’argent des contribuables (entendons : gaspillent un argent qui n’est pas le leur)
Robert Castel qualifiait de désaffiliés par le haut ceux qui pensaient pouvoir attribuer leur réussite exclusivement à eux-mêmes, à l’excellence de leur individualité, oubliant tous les investissements publics dont ils ont bénéficié et bénéficient en permanence. Pour les désaffiliés par le haut, toute contribution aux biens collectifs dont ils profitent en les niant est toujours exagérée – c’est ce qui fonde notamment les fraudes fiscales à un niveau « hors du commun ».
Les désaffiliés par le haut trouvent toujours que l’argent que dépensent les autres est le leur, alors même qu’ils n’ont de cesse, d’une part, de minimiser leur contribution et que, d’autre part, ils sous-estiment systématiquement ce qu’ils doivent à l’investissement public.
Mais là n’est pas l’essentiel.
Ce type de raisonnement nie gravement le rôle et l’apport du secteur associatif à la production de la société. Nous n’entendons pas seulement par là un rôle économique, qui est pourtant loin d’être négligeable, en termes d’emplois, mais aussi de produit intérieur brut [6]. Nous entendons un rôle sociétal, qui est de produire ce qui est nécessaire à toute production dans cette société : de la connaissance, de la créativité, de la confiance (notamment dans les institutions, confiance par exemple fondée sur le fait qu’elles peuvent « entendre » des questions ou critiques de ceux qu’elles représentent), de la capacité d’engagement, etc.
Cantonner les associations dans un « rôle » de consommation de l’argent « des autres », c’est véritablement ignorer (ou feindre d’ignorer) sur quoi repose la production de nos sociétés modernes.
4. Certaines associations d’Éducation permanente monopolisent le débat, notamment médiatique
Penser que des associations puissent monopoliser le débat médiatique, c’est gravement méconnaitre (ou feindre de méconnaitre) les fonctionnements du champ médiatique et notamment la sélection qu’opèrent ses agents par rapport à ceux à qui ils décident de donner la parole, en les invitant, en leur ouvrant leurs colonnes, en les interviewant, etc.
Pour une carte blanche publiée, combien de refusées ? Pour une invitation exprimée, combien d’exclues ipso facto ? Et il ne semble pas incongru de rappeler que les rédactions sont extrêmement jalouses de leur prérogative en matière de choix des invités – et d’ailleurs qu’elles s’imposent des critères assez stricts en la matière, dont elles doivent parfois rendre raison à leur hiérarchie ou à leurs instances de contrôle.
Certes, il peut exister ce que les agents du champ appellent de « bons clients », qui, faisant preuve des qualités que ces agents estiment requises pour participer aux débats qu’ils organisent, se voient régulièrement invités, plus que d’autres. Mais il est difficile d’imaginer que ces « bons clients » puissent imposer eux-mêmes un quelconque monopole. Il faut plutôt trouver l’origine de ce fonctionnement dans l’énorme pression que subissent les agents du champ médiatique, notamment en termes de rendement : (trop) peu de temps est accordé en général à la recherche et à la préparation.
Mais qui peut ignorer cela ?
On ne peut exclure à propos de cette ignorance apparente qu’elle soit en fait l’expression d’une frustration dans le chef de ceux qui accusent les autres de « monopole ». Dotée de peu de légitimité et de peu consistance, leur parole leur parait injustement méconnue ou sous-estimée. Quitte à ce qu’ils cherchent alors, dans un cycle de provocation suscitant réponse et contre-réponse, à augmenter leur présence quantitative…
Mais c’est surtout lorsque le reproche de monopolisation s’adosse à une demande de plus de « diversité » et de « pluralisme » (on peut difficilement reprocher aux médias de faire systématiquement défaut en la matière) qu’on voit poindre un autre souhait : que davantage de place soit accordée à la parole de ceux que Michel Wieviorka appelle les antimouvements :
Ils cherchent à promouvoir une radicalité interdisant la négociation et l’institutionnalisation des demandes qu’ils véhiculent. La démocratie n’est pas leur horizon, et, plutôt que de transformer la culture, ils sont soucieux de retrouver ou de valoriser ce qu’ils présentent comme des valeurs ou une culture traditionnelles, même si en réalité ils les inventent bien plus qu’ils ne les reconstituent. […] Les antimouvements ont pour caractéristique constante de fusionner les registres, sans jamais être embarrassés par leurs contradictions éventuelles, ils sont vite à la fois sociaux, culturels et politiques, porteurs de rupture et lourds d’un désir de participer au pouvoir, systémiques et antisystémiques. [7]
Un peu plus loin Wieviorka montre qu’ils deviennent par exemple racistes, laissent échapper leur haine et leur ressentiment vis-à-vis des immigrés, des étrangers, des nomades, de ceux qui sont différents.
On ne peut évidemment que comprendre, dans ce cas, combien les associations d’Éducation permanente peuvent les insupporter, ce qui pourrait expliquer parfois que d’improbables chroniqueurs les accusent, par un retournement spectaculaire des positions, de constituer une maladie chronique de la démocratie.
Signataires : Philippe Andrianne, Anne-Marie Andrusyszyn, Hafida Bachir, Anne Binet, Jean Blairon, Christian Boucq, Geoffroy Carly, Jean-Michel Charlier, Christian Dekeyser, Sylvain Etchegaray, Jean-Luc Manise, Christine Mahy, Serge Noël, Sylvie Pinchart, Daniel Soudant, Anne Spitals, Dominique Surleau – responsables d’associations d’Éducation permanente et membres du Conseil supérieur de l’Éducation permanente.
[1] Texte extrait du journal L’Écho de la fabrique, 6 octobre 1833. L’équipe éditoriale, sous la houlette de l’École normale supérieure Lettres et Sciences humaines (Ins-Lsh) de Lyon, a entrepris de rééditer ainsi l’ensemble des journaux canuts de la période 1831-1835 ; le travail s’est achevé en 2010 avec la parution de l’ouvrage : Ludovic Frobert (dir.), L’Écho de la fabrique. Naissance de la presse ouvrière à Lyon, ENS Éditions / Institut d’histoire du livre, 2010. Les textes sont cependant toujours accessibles en ligne.
[2] A. Touraine, La fin des sociétés, Paris, Seuil, 2013, p. 233.
[4] Souvenons-nous quand même des travaux du généticien Albert Jacquard, montrant que l’évolution des espèces était due au contraire aux êtres les plus faibles.
[6] Comme l’établit un récent rapport de la Fondation roi Baudouin construite avec l’appui de la Banque nationale : Les principaux enseignements des précédents rapports, qui couvraient les années 2000-2008 et 2009-2010, sont confirmés et renforcés. Les ISBL [Institution sans but lucratif] sont indéniablement un acteur important du paysage économique belge, tant pour ce qui est de leur contribution de 5,4 p.c. à la richesse nationale (PIB) que sur le plan de l’embauche où le secteur occupe 12,3 p.c. des emplois salariés disponibles. Le précédent rapport pointait l’augmentation ininterrompue de cette proportion sur la période 2000 à 2008 grâce à un taux de croissance de l’emploi systématiquement plus élevé dans le secteur associatif par rapport au reste de l’économie. Cette tendance est confirmée pour la période 2009-2014 où, malgré un marché en demi-teinte, l’emploi dans les ISBL a continué à progresser, renforçant ainsi la place d’employeur important du secteur dans l’économie belge. Globalement, le secteur a en effet concouru pour près de 58 p.c. à la création d’emplois entre 2009 et 2014.Le poids économique des institutions sans but lucratif en Belgique, Fondation roi Baudouin, juin 2017.
[7] M. Wieviorka, Mouvements, antimouvementsin Retour au sens. Pour en finir avec le déclinisme, Paris, Laffont, 2015, pp. 320 et 322.
Lire et Écrire vous présente ses meilleurs vœux
Le 14 octobre 2018, 1 électeur sur 10 sera encore en difficulté de lecture et d’écriture.
Plus que jamais, continuons de nous battre pour l’accès à l’alphabétisation pour toutes et tous, pour une société plus juste, solidaire et démocratique.
Lire et Écrire soutient la campagne Tam-Tam
Lire et Écrire – en lien avec Tout autre Chose – soutient la campagne Tam-Tam, initiée par un large collectif regroupant mutualités, syndicats, universitaires, associations – francophones et néerlandophones.
Sept thèmes prioritaires ont été choisis (santé, justice, travail, sécu, fiscalité, transition écologique, démocratie), sans que cette liste ne soit limitative.
Premier thème : la santé, avec notamment cette vidéo :
Tam Tam #NotreRéalité sur la santé
Prochaines étapes : la justice et le travail.
Le fil conducteur de la campagne consiste à alerter des effets des politiques d’austérité sur ces matières et à mettre à disposition de tous·tes des outils de sensibilisation et d’analyse.
Arrestations de sans-papiers : nous ne nous laisserons pas instrumentaliser !
Carte blanche
Tribune parue dans Le Soir, cosignée par 169 organisations et collectifs [1], dont Lire et Écrire.
Ce vendredi 9 février, un cap supplémentaire a été franchi dans la lutte frénétique du gouvernement fédéral contre les personnes migrantes : des sans-papiers ont été arrêtés au sein même des locaux d’une association du secteur artistique. Un cap que nous, 169 organisations des secteurs associatif, syndical, culturel, artistique, social, humanitaire et médical, ainsi que des collectifs de sans-papiers, n’aurions pu imaginer il y a quelques années. Nous refusons d’être instrumentalisés et exigeons la libération immédiate de Jiyed et Mounir !
Nous sommes un vendredi soir à Globe Aroma, association culturelle qui promeut des rencontres artistiques entre Belges et migrants, avec et sans papiers. Aux alentours de 16h, des hommes en civil, munis de brassards, débarquent dans l’ASBL. Ils sont accompagnés par un important dispositif de police. Pendant que deux inspecteurs accompagnent Els et Koen, les responsables de Globe Aroma, à l’étage pour vérifier les registres de présence, la police se met à contrôler l’identité de toutes les personnes présentes dans le couloir et au rez-de-chaussée. Sept personnes sans papiers sont ainsi arrêtées dans une violence inacceptable ! Cinq d’entre elles ont été relâchées après plusieurs heures passées au commissariat ; deux ont été emmenées au 127bis, le centre fermé de Steenokkerzeel. Il s’agit de Mounir, militant syndical du comité des travailleurs migrants, et de Jiyed, artiste devant présenter ses peintures quelques heures plus tard dans une exposition organisée par la Ville de Bruxelles…
Le cadre dans lequel la police est intervenue n’était pas clairement identifiable. Trois versions ont été données : le « plan canal », un « contrôle multidisciplinaire » ou encore le « plan Belfi ». Ce dernier, mis en place en 2014 dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, cible principalement le secteur associatif bruxellois. Si ce contrôle ne visait pas officiellement les sans-papiers, c’est pourtant sur eux que la répression s’est abattue.
Nous refusons que nos services servent de souricières au gouvernement fédéral dans le cadre de sa lutte frénétique contre celles et ceux qu’il considère comme indésirables. Nous n’acceptons pas que des contrôles d’identité arbitraires, aux motifs non-précisés et non-identifiables, se déroulent dans des lieux sanctuarisés comme les ASBL. Nous ne nous laisserons pas instrumentaliser !
Nous rappelons à cet effet que, pour exercer nos missions, notamment en termes de cohésion sociale, nous devons pouvoir bénéficier de la confiance du public bénéficiaire ; confiance dont nous sommes privés lorsque des interventions de ce genre se produisent. Des contrôles d’identité de ce type sont incompatibles avec les valeurs défendues dans le secteur non-marchand. Les personnes sans papiers oseront-elles encore franchir nos portes pour s’informer sur leurs droits, assister à un spectacle, apprendre le français, ou encore se faire soigner et trouver un abri pour la nuit ?
Nous ne remettons pas en question la possibilité d’effectuer un contrôle administratif quant au respect des normes imposées aux ASBL ; mais ces contrôles doivent avoir pour objet l’association, et en aucun cas son public.
Nous rappelons que le gouvernement fédéral a pris de nombreuses mesures visant à stigmatiser, discriminer, arrêter, détenir et expulser les sans-papiers. Parmi celles-ci : le projet de loi sur les « visites domiciliaires » actuellement à l’étude pour pouvoir les arrêter à leur domicile ou au domicile de tiers, le projet de loi « anti-squat » pour les empêcher d’occuper un bâtiment vide depuis plusieurs années, les réformes du droit d’asile pour faciliter la détention des personnes sans-papiers qui voudraient réintroduire une demande d’asile, la création de trois nouveaux centres fermés, ainsi que la construction d’unités pour pouvoir détenir des familles avec enfants…
Dans ce contexte, nous refusons de croire que le motif principal et caché du contrôle de vendredi soir dans les locaux de Globe Aroma n’était pas de traquer des personnes sans titre de séjour. Les sans-papiers représentent des ressources indispensables à de nombreux secteurs de notre économie ; à ce titre, ils doivent être régularisés, et non criminalisés.
Nous, 169 organisations des secteurs associatif, syndical, culturel, artistique, social, humanitaire et médical, ainsi que des collectifs de sans-papiers, n’acceptons pas de collaborer à un tel dispositif. Nous appelons tous les citoyens, ainsi que tous les acteurs de nos secteurs, à se joindre à l’action du dimanche 25 février à 14h au parc Maximilien pour dénoncer ces mesures arbitraires et inhumaines.
[1] Signataires : ABEF – Association bruxelloise d’entraide et de formations ASBL ; ABVV (Algemeen Belgisch Vakverbond) ; ACOD Brussel Cultuur ; Acteurs de l’ombre ASBL ; Actrices & Acteurs des temps présents ; Advanced Performance and Scenography Studies ; Agir pour la paix ASBL ; Aide aux personnes déplacées ASBL ; Alter Brussels ASBL ; AMA – Fédération des maisons d’accueil et des services d’aide aux sans-abri ; Amitié sans frontières – Vriendschap zonder grenzen ; Article 27 Bruxelles ASBL ; Association des centres culturels ; Association pour la solidarité étudiante en Belgique ; Association socialiste de la personne handicapée ; Ateliers du soleil ASBL ; Ateliers populaires ASBL ; Bâtard festival ; Brussels Platform Armoede ; Bruxelles Accueil porte ouverte – Brussel Onthaal Open Deur ; Bruxelles laïque ASBL ; Café suspendu Bruxelles ; CAP migrants ASBL ; CAW Brussel – Albatros ; CBAI – Centre bruxellois d’action interculturelle ; Centre Avec ASBL ; Centre Comète AMO ; Centre culturel cité culture ASBL ; Centre du théâtre-action ; Centre social protestant Bruxelles ASBL ; Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active ; CEPAG – Centre d’éducation populaire André Genot ; Champ de la couronne SSM ; Chez Zelle ASBL ; Chez-nous Bij-ons ASBL ; Choux de Bruxelles – Artist Collective ; Cinemaximiliaan – Cinéma Maximilien ; CIRÉ – Coordination et initiatives pour réfugiés et étrangers ; CNE – Centrale nationale des employés ; Collectif Afrique action ; Comité de surveillance OTAN ; Conseil bruxellois de coordination sociopolitique ASBL ; Conseil jeunesse et développement ; Contre-ciels ASBL ; Coordination des sans-papiers de Belgique ; CPFWoo – Centre de planning familial de Waterloo ; CRACPE – Collectif de résistance aux centres pour étrangers ; CSC – Confédération des syndicats chrétiens ; Culture et démocratie ASBL ; Dar Al Amal ASBL ; Douche Flux ASBL ; Dune ASBL ; Dynaco ASBL ; Dynamo AMO ; École de cirque de Bruxelles ; École en colère ; Éditions du Cerisier ; Entr’Aide des Marolles ASBL ; Équipes populaires ASBL ; Espace populaire d’éducation et d’expression ASBL ; Espace seniors ASBL ; Etcetera magazine ; Extra City Kunsthal ; Fédération des centres de planning familial des FPS ; Fédération des maisons de jeunes ; Fédération des maisons médicales ; Fédération des services sociaux ; Fédération des services bruxellois d’aide à domicile ; Fédération des travailleurs sociaux de rue ; Fédération pluraliste des centres d’expression et de créativité ; Femmes prévoyantes socialistes ASBL ; FESEFA – Fédération des employeurs des secteurs de l’éducation permanente et de la formation des adultes ASBL ; Festival des libertés ; FGTB – Fédération générale du travail de Belgique ; Formation, éducation, culture ASBL ; Forum de lutte contre les inégalités ; FPCEC – Fédération pluraliste des centres d’expression et de créativité ; GAFFI – Groupe d’animation et de formation pour femmes immigrées ASBL ; Groupe montois de soutien aux sans-papiers ; HELB-I Prigogine, catégorie sociale ; Hors champ ASBL ; Imal ASBL ; Infirmiers de rue ASBL ; Inter-Environnement Bruxelles ; Jamais sans toit ASBL ; L’Îlot ASBL ; La Bellone ; La Compagnie maritime ; La Concertation ASBL – Action culturelle bruxelloise ; La Margelle ASBL ; La Tentation – Centro galego de Bruxelas ; La Vènerie ; Latitude jeunes ASBL ; Le collectif Droit au logement Tournai ; Le Forum – Bruxelles contre les inégalités ; Le foyer ASBL ; Le Lama asbl ; Le Maître-mot ASBL ; Le Méridien SSM ; Le Miroir vagabond ASBL ; Le Monde des possibles ASBL ; Le Norois ASBL ; Le Rappel – Fédération des associations de promotion du logement ; Le Signe AMO ; Les Amis d’accompagner ASBL ; Les Brigittines ; Les Gazelles de Bruxelles vzw ; Ligue bruxelloise francophone pour la santé mentale ; Lire et Écrire ASBL ; Maison d’accueil et Restaurant social ASBL ; Maison de la création ASBL ; Maison de la mère et de l’enfant ASBL ; Maison de quartier Saint-Antoine ; Maison du livre ASBL ; Maison du peuple d’Europe ; Mapuche urbano ASBL ; Marche des migrant·e·s de la région du Centre ; Médecine pour le peuple Schaerbeek ; Médecins du monde ; Médecins sans frontières ; MET-X vzw ; Migrakot ; MOC – Mouvement ouvrier chrétien ; Mouvement chrétien pour la paix ASBL ; Mouvement politique des objecteurs de croissance ; MRAX – Mouvement contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie ; PAG-ASA vzw ; Parochie Begijnhof ; PEN Belgique ; Periferia ASBL ; Pierre d’Angle ; Pigment vzw ; Plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés ; Plateforme francophone du Volontariat ; Plus tôt te laat ASBL ; Point d’appui ASBL ; Progress Lawyers Network ; Réseau ADES ; Réseau belge de lutte contre la pauvreté ASBL ; Réseau coordination enfance ; RWLP – Réseau wallon de lutte contre la pauvreté ; Samarcande ASBL ; Samenlevingsopbouw vzw ; Samu social ASBL ; SCI Projets internationaux ; Scripta Linéa ASBL ; Service d’aide à la jeunesse en milieu ouvert ; Setca Bruxelles ; Smes-B – Santé mentale et exclusion sociale Belgique ; Solidarité Savoir ASBL ; SOS migrants ; SOTA – State of the Arts ; Spin vzw ; SSM Le Sas d’Evere ; Théâtre la Montagne magique ; Théâtre le Boson ; Théâtre des Rues ; Théâtre du Copion ; Théâtre du Public ; Théâtre et Réconciliation ; Tout autre chose ; Transe-en-danse ASBL ; Ulysse SSM ; Union des artistes ; Union des locataires marollienne ASBL ; United Stages ; Université populaire d’Anderlecht ; Vie féminine ASBL ; Zinneke vzw. La liste actualisée des signataires est disponible sur le site du Ciré.
Parution de Élaboration d’un référentiel, d’outils et d’indicateurs d’évaluation en alphabétisation des adultes
Rapport final de recherche – Spiral, ULiège, 2018 (par Perrine Vanmeerbeek et Catherine Fallon)
La première conclusion de cette recherche est que de nombreuses préoccupations sont partagées par l’ensemble des acteurs de l’alphabétisation : malgré la forte hétérogénéité du secteur (variété des sources de financement, variété des publics, variété des « mondes » et des finalités de l’action), les opérateurs partagent de nombreuses craintes, vivent des réalités assez semblables, sont confrontés au même type de problèmes, et travaillent le même genre de compétences et capabilités lors de leurs actions d’alphabétisation. Nous pensons donc qu’il est adéquat de parler de l’existence d’un « secteur alpha ».
En ce qui concerne le développement d’un cadre conceptuel de référence commun, il apparait que, si (et seulement si !) le Cadre de référence n’est ni uniformisant, ni contraignant, ni rigide, et qu’il est ancré dans les réalités de terrain, une majorité des acteurs considère qu’il est pertinent d’élaborer des balises pour les opérateurs du secteur et pour l’action des formateurs. […]
Rapport final de recherche, 2018,
Perrine Vanmeerbeek et Catherine Fallon (Spiral, ULiège)
Appel à projets Alpha-Culture 2018
Par le service de l’Éducation permanente de la FWB
La Fédération Wallonie-Bruxelles lance un appel à projets de pratiques artistiques ou culturelles menés en formation d’alpha ou alpha-FLE, à réaliser avec un intervenant externe.
Cet appel est adressé aux organismes :
organisant régulièrement des formations d’alphabétisation (alpha ou alpha-FLE, pour publics francophones ou non)
reconnus, agréés ou régulièrement subventionnés par la FWB, la COCOF ou la Région wallonne.
Une réforme des APE ? Oui, si elle préserve les emplois, les moyens, et la transversalité de notre action !
Nous étions près de 80 travailleurs et apprenants du mouvement Lire et Écrire à participer ce lundi 25 juin à Namur à la manifestation organisée en front commun syndical (CSC et FGTB) et à l’appel de notre fédération d’employeurs (FESEFA) pour exprimer notre inquiétude face à la réforme des aides à la promotion de l’emploi (APE).
Chaque année, Lire et Écrire publie ses Baromètres de l’alpha, indicateurs-clés sur les apprenants et sur les formations en alpha dans notre Mouvement.
L’État des lieux brosse le paysage de l’alphabétisation en Communauté française de Belgique. Il structure les données collectées par les pouvoirs publics et les opérateurs associatifs impliqués en alpha. Il conjugue approches quantitatives, via des sources statistiques et enquêtes ainsi qu’approches qualitatives.
Chaque édition de l’État des lieux présente une analyse des besoins en alphabétisation, de l’offre de formation pour apprenants, des politiques publiques, ainsi que de différentes approches thématiques.
Téléchargement :
État des lieux de l’alphabétisation - 8e exercice
Données 2014-2015-2016
PDF, 352 pages
On peut également se le procurer en version papier sur simple demande auprès du :
Par le service de l’Éducation permanente de la FWB
La Fédération Wallonie-Bruxelles lance un appel à projets de pratiques artistiques ou culturelles menés en formation d’alpha ou alpha-FLE, à réaliser avec un intervenant externe.
Cet appel est adressé aux organismes :
organisant régulièrement des formations d’alphabétisation (alpha ou alpha-FLE, pour publics francophones ou non)
reconnus, agréés ou régulièrement subventionnés par la FWB, la COCOF ou la Région wallonne.
L’appel :
concerne les projets de pratiques artistiques ou culturelles menés en lien avec une formation en alphabétisation (pour publics francophones et non francophones)
implique un partenariat à nouer avec un intervenant de type culturel ou artistique externe à l’organisme de formation.
les informations relatives à la justification des subventions et aux dépenses admissibles.
Sélection
La commission de sélection réservera une attention particulière :
à la diversité des projets introduits par le même organisme et au renouvellement des projets d’un appel à projet à l’autre (le projet Alpha-Culture revêt un caractère exceptionnel par rapport aux activités habituelles) ;
aux projets réalisés en milieu carcéral ;
aux organismes introduisant un projet pour la première fois.
Formalités
Le formulaire de demande doit être cosigné et renvoyé en 4 exemplaires-papier pour le 31 mai 2019 au plus tard.
Pour les projets de diffusion et de promotion, si la réalisation collective est en cours de finalisation ou déjà terminée, merci de joindre des informations spécifiques et des éléments concrets en annexe de votre demande : images, photos, enregistrement, maquette…
N’oubliez pas :
de joindre un document (pré-)imprimé reprenant vos informations bancaires : virement barré, attestation ou extrait de compte reprenant numéro IBAN et code BIC.
de faire signer votre formulaire de demande par votre partenaire de type culturel ou artistique
Petit récapitulatif de l’appel à projets 2019
Quels projets
Cet appel 2019 concerne les projets de pratiques artistiques ou culturelles menés pendant les heures de formation en alphabétisation ou parallèlement à la période de formation :
projets de production d’une réalisation collective de type artistique ou culturel,
projet de diffusion et de promotion de réalisations collectives de type artistique ou culturel.
Les projets Alpha-Culture impliquent un partenariat avec un intervenant artistique ou culturel externe à l’organisme de formation.
Le projet Alpha-Culture revêt un caractère exceptionnel par rapport aux activités habituelles de votre organisme.
Tous les domaines culturels sont concernés : arts plastiques, écriture créative, danse, théâtre, musique, cinéma d’animation, arts forains, arts émergents (hip hop, slam, graffitis), design, stylisme, conte, utilisation créative des nouvelles technologies à des fins artistiques…
Quels types de forfaits
Les catégories de forfait varient de 1 500 € à 5 000 € selon l’ampleur du projet.
Sur le formulaire de candidature, vous pouvez introduire une demande conjointe pour une même réalisation collective : demande de production + demande de diffusion et promotion en cochant les cases correspondant aux forfaits.
Diffusion et promotion d’une réalisation collective
1 500 €.
2 000 €.
Quels promoteurs du projet
Uniquement, les organismes de formation en alphabétisation :
organisant régulièrement des formations d’alphabétisation pour des publics infrascolarisés francophones ou allophones :
formations alpha ou alpha-FLE visant des publics d’adultes n’ayant pas obtenu le CEB
ou ne maitrisant pas les compétences équivalentes au certificat d’études de base obtenu en fin du cycle d’études primaires,
reconnus, agréés, ou régulièrement subventionnés :
par la Fédération Wallonie-Bruxelles : associations d’Éducation permanente, établissements de Promotion sociale…
par la Commission communautaire française de la Région de Bruxelles-Capitale (COCOF) : associations de Cohésion sociale, OISP…
par la Wallonie : CISP, associations d’action sociale…
Quels partenariats
Ces projets de production ou de diffusion-promotion d’une réalisation collective doivent être co-construits et impliquer un partenariat entre :
d’une part un intervenant artistique ou un opérateur culturel ou une structure artistique ou socioartistique, externe à l’organisme de formation en alphabétisation,
d’autre part un organisme de formation en alphabétisation reconnu, agréé ou régulièrement subventionné soit par la Fédération Wallonie-Bruxelles, soit par la Wallonie, soit par la COCOF.
N’oubliez pas de joindre le CV de l’intervenant et/ou de nous fournir des informations sur la structure (socio)-artistique.
Combien de participants
Un minimum de 10 participants en alphabétisation (7 participants pour les projets en milieu carcéral) est requis : apprenants, stagiaires, élèves suivant un cursus en alpha écrit ou alpha FLE.
Points d’attention
Une commission administrative examine, sélectionne et établit un classement des projets. Cette commission réserve la priorité à :
l’originalité du projet, à ses enjeux, à l’explicitation du choix de la discipline d’expression,
la qualité de la démarche initiée, son caractère collectif, créatif et innovant,
la présence d’enjeux citoyens et à une dynamique d’expression et de créativité,
l’implication de l’organisme de formation et du partenaire culturel ou artistique dans l’élaboration, la co-construction et la dynamique du projet,
l’implication active des participants dans le déroulement et l’évaluation du projet,
l’articulation des objectifs pédagogiques et des objectifs culturels ou (socio)-artistiques.
Quand
Date de début : obligatoirement en 2019 (au moins une intervention artistique ou culturelle).
Date de fin : au plus tard en septembre 2020.
Date ultime de dépôt du rapport final et justificatif : 15 septembre 2020 au plus tard.
Qui introduit le formulaire
Seul l’organisme de formation peut introduire un dossier (en 4 exemplaires) en tant que promoteur.
Combien de demandes peuvent être introduites
Une seule demande « Alpha-Culture » :
par organisme de formation
par antenne locale ou régionale d’un organisme de formation qui a plusieurs implantations locales ou régionales
Un seul formulaire à compléter concernant la même réalisation collective même si vous introduisez une demande conjointe de 2 types : production et diffusion-promotion d’une même réalisation collective. Dans ce cas, dans le formulaire de candidature, il est important :
de cocher les forfaits demandés
de préciser et expliciter les actions et activités envisagées pour chacune de ces phases dans la description du projet en distinguant la production de la réalisation de sa diffusion-promotion.
En cas de demande conjointe de subventions pour la production et la diffusion d’une même réalisation collective, la commission administrative de sélection peut proposer de n’accorder qu’une seule des deux subventions.
Où envoyer les 4 exemplaires du dossier de candidature
Merci d’envoyer votre dossier au plus tard le 31 mai 2019 à :
Michèle Minne
Secrétariat du Comité de pilotage Alpha
Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles
Cellule alpha - SGEPJ
boulevard Léopold II 44
1080 Bruxelles
Pour ses informations plus complètes, référez-vous à la circulaire.
Vidéo : Que deviendront Geneviève et son travail avec les apprenants après la réforme APE ?
Les APE, ce sont 60 000 emplois qui profitent à l’ensemble de la société.
Un exemple ? Geneviève, formatrice en alphabétisation chez Lire et Écrire. Un travail dans une dynamique d’éducation permanente, parfois méconnu mais pourtant essentiel.
Que deviendront Geneviève et son travail avec les apprenants après la réforme APE ?
Vidéo réalisée en collaboration avec l’antenne de Tubize de Lire et Écrire Brabant wallon.
Également visible sur Vimeo et sur Facebook.
Ce sont des emplois comme celui de Geneviève qui sont menacés par la réforme APE (Aides à la promotion de l’emploi) du ministre Jeholet. Mais il y a aussi ceux d’une centaine de ses collègues de Lire et Écrire et des milliers d’autres dans les crèches, maisons de repos, écoles, hôpitaux, centres sportifs et culturels, communes, CPAS et provinces, etc.
À l’appel lancé en front commun des organisations syndicales Setca et CNE et de sa fédération d’employeurs la CESSOC (Confédération des employeurs des secteurs sportifs et socioculturel, dont la Fesefa est membre), Lire et Écrire a décidé de mobiliser ses forces ce 18 mars. Ce jour-là, tous ensemble, responsables, travailleurs et apprenants réaffirmeront que si une réforme APE est nécessaire, celle qui est en cours fait peser une menace non seulement sur nos emplois mais aussi sur nos actions d’alphabétisation populaire, et au travers du mécanisme très opaque du transfert des moyens APE vers les politiques fonctionnelles, sur l’ancrage de nos missions en éducation permanente.
Cette réforme s’inscrit dans une réforme plus large de l’insertion socioprofessionnelle en Wallonie, qui au travers de différents mécanismes (modification de l’arrêté CISP, guide dépenses éligibles, dossier unique…) réduira de manière importante l’autonomie d’action des associations tout en intensifiant les contrôles à leur encontre, exclura les publics les plus éloignés de l’emploi par la marchandisation des services
Ces différentes réformes, menées en parallèle, s’inscrivent dans une logique de déficit de concertation entre le cabinet du ministre de l’Emploi et de la Formation et les organisations représentatives des associations et des travailleurs, et d’opacité sur un certains nombre d’informations importantes.
Mobilisons-nous !
Illettrisme, un fléau ignoré ?
Dossier de Vox Pop, diffusé sur Arte le 17 mars 2019
Le 17 mars 2019, Arte a consacré un dossier sur l’illettrisme dans son émission Vox Pop, une émission à visée pédagogique qui explore les grandes thématiques des sociétés européennes.
À cette occasion, la chaîne franco-allemande a enquêté en Belgique francophone, en rencontrant des responsables, travailleurs et apprenants de Lire et Écrire ainsi que différentes personnalités du monde politique belge concernés par la question.
Le dossier complet :
Illettrisme, un fléau ignoré ? - Vox Pop - ARTE
Un Européen sur cinq serait illettré, et cette trop lourde proportion reste stable. Pourquoi une telle inertie face à ce phénomène massif ?
Entretien avec la princesse Laurentien des Pays-Bas, envoyée spéciale de l’Unesco pour l’alphabétisation. Suivi d’un tour d’Europe des correspondants sur les différentes politiques étatiques en la matière, et d’un reportage en Belgique.
Voir uniquement le reportage Belgique : la faillite de l’État ? :
Belgique : la faillite de l’État ? - Vox Pop - ARTE
Journée « pauvreté »
Le 11 décembre 2019 à Bruxelles
Une journée en deux parties, au palais d’Egmont à Bruxelles.
Présentation du 10e Rapport bisannuel 2018-2019 Durabilité et pauvreté
Le matin, de 10h à 13h (accueil 9h30),
par le Service de lutte contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale.
L’après-midi, de 13h à 18h (accueil 12h30),
par la Fondation roi Baudouin et le Service de lutte contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale.
À l’occasion des :
25 ans du Rapport général sur la Pauvreté
20 ans de l’Accord de coopération relatif à la continuité de la politique en matière de lutte contre la pauvreté
Appel à projet 2020 du programme européen Erasmus+
Candidatures pour le 5 février ou le 24 mars 2020, selon le type de projet
Le nouvel appel à projet du programme européen Erasmus+ a été publié et permet aux acteurs de l’éducation des adultes non formelle dans le domaine de la formation non professionnelle (entre autres, le secteur de l’alpha) de proposer deux types de projets.
1. Projets liés à la mobilité : formation continuée du personnel à l’étranger / « action clé 1 »
Possibilité, pour le personnel des organisations, d’aller suivre une ou des formations dans l’un des pays du programme : les 28 états membres + Norvège, Lichtenstein, Islande, Turquie, République de Macédoine du Nord, Serbie.
Condition : formation en lien avec les missions de l’organisme, les projets en cours et les besoins en matière de formation continuée.
Projet de 12 à 24 mois (les personnes peuvent partir plusieurs fois sur une période).
Projet déposé par l’organisme seul ou par un consortium d’organismes.
Échéance : 5 février 2020 (12h00) pour des projets commençant entre le 1er juin et le 31 décembre 2020.
Financement : forfaits
Organisation de la mobilité : jusqu’à 100 participants : 350 €/participant (au-delà : 200 €/participant additionnel).
Voyage : forfaits de 20 € à 1 500 € selon la distance (exemple : 275 € pour aller à Barcelone).
Séjour : selon la durée et le pays de destination (3 zones définies), per diem (forfait 140-160-180 €/jour).
Besoins spécifiques (personnes à mobilité réduite, par exemple) : 100 % des couts éligibles.
Couts exceptionnels : voyages couteux 80 % des couts éligibles si forfait classique insuffisant.
Droits d’inscription à la formation : 70 €/participant/jour et maximum de 700 € / participant / projet.
Aide à la candidature : le 19 novembre 2020 à l’agence AEF Europe (dans le bâtiment de la Fédération Wallonie-Bruxelles). L’agence Erasmus+ en FWB fait remarquer que les budgets réservés à ce type de projet n’ont pas été alloués entièrement lors du dernier appel faute de candidatures suffisantes.
2. Projets de partenariats : coopérer autour d’un thème commun / « action clé 2 »
Ici, il s’agit d’un consortium de minimum 3 organismes des pays du programme et éventuellement, d’un pays partenaire (reste du monde, ex : Canada) pour travailler ensemble autour d’une priorité suivante :
Soutien à l’acquisition des compétences de base pour tous.
Inclusion sociale.
Valeurs communes, engagement civique et participation.
Environnement et objectifs liés au climat.
Pratiques innovantes dans l’ère numérique.
Soutien aux éducateurs et professionnels de l’éducation.
Transparence et reconnaissance des compétences et des certifications.
Investissement durable, qualité et efficacité de l’éducation et la formation.
Valeur sociale et éducative du patrimoine culturel européen.
Améliorer l’offre d’apprentissage pour les apprenants adultes : offre d’apprentissage adaptée, reconnaissance des compétences acquises par l’apprentissage non-formel et informel…
Permettre aux apprenants peu qualifiés d’acquérir de nouvelles compétences : (lecture, écriture, numériques, digitales, autres compétences de base) processus d’identification des compétences, offre d’apprentissage adaptée.
Soutenir les processus de guidance et d’orientation : pour motiver les apprenants peu qualifiés à s’inscrire dans une démarche d’apprentissage et favoriser une formation tout au long de la vie.
Développement professionnel du personnel travaillant avec des adultes.
Suivi de l’efficacité des politiques dans le domaine de l’éducation des adultes.
Des conditions à la fois flexibles et exigeantes
Participants : le personnel et les apprenants.
Diversité d’acteurs : centres de formation, ASBL, entreprises, communes, partenaires sociaux, centres de recherche, musées, bibliothèques… – actif·ve dans l’éducation et la formation.
Diversité des activités : – échanger des pratiques ou autour d’un thème – créer, tester, adapter des outils-approches pédagogiques – travail en groupe transnational – réalisation communes – collaboration virtuelle – activités locales.
Projets de 12 à 36 mois.
Minimum 3 organismes de 3 pays du programme.
Échéance : 24 mars 2020 (12h00) pour des projets commençant entre le 1er septembre et le 31 décembre 2020.
Deux types de partenariats possibles
Échange de bonnes pratiques :
Développer et renforcer des réseaux.
Accroitre la capacité des organisations à coopérer au niveau international.
Partager et confronter des idées / pratiques / méthodes.
Innovation :
Développer des productions innovantes ou s’engager dans des activités intensives de diffusion et d’exploitation de produits existants et nouveaux ou d’idées novatrices.
Mobilité mixte d’apprenants : combinaison de courtes périodes de mobilités physiques et de mobilités virtuelles des a.pprenants par l’utilisation des TIC. Durée : de 5 jours à 2 mois (hors voyage)
Événement conjoint de formation du personnel : organisation par les partenaires de séminaires de formation de courte durée pour les personnels des partenaires. Durée : de 3 jours à 2 mois (hors voyage).
Mission d’enseignement ou de formation de longue durée : permet aux formateurs et autres personnels de travailler ou suivre une formation dans un organisme partenaire dans le but de partager et acquérir des nouvelles compétences. Durée : de 2 à 12 mois.
Financement : forfaits
Gestion et mise en œuvre : 500 €/mois coordinateur – 250 €/mois partenaires (max 2 750 €/mois).
Réunions transnationales : 575 € ou 760 €/participant/réunion selon la distance.
Couts exceptionnels : achat de biens et services, voyages couteux.
75 % des frais éligibles (max 50 000 €) : 80 % des couts éligibles si forfait classique insuffisant.
Besoins spécifiques : 100 % des frais éligibles.
Frais de voyage : de 20 € à 1500 €, sur base de la distance.
Frais de séjour : selon le type d’activité de mobilité, par jour/pays.
Soutien linguistique : 150 €/participant.
Productions intellectuelles : par jour de travail, selon la catégorie de personnel et le pays.
Événement de dissémination : 100 €/participant local ; 200 €/participant international (max 30 000 €).
Le Coordinateur signe la convention et reçoit l’ensemble du financement.
Aide à la candidature : le 31 janvier 2020 à l’agence AEF Europe (dans le bâtiment de la Fédération WB).
L’urgence absolue est de sauver des vies et de préserver la santé de la population. La décision rapide de confinement prise par les autorités a été la bonne et, même si elle est insuffisante, il est très important qu’elle soit respectée.
Mais à l’heure où des millions de personnes risquent de voir leurs revenus fortement amoindris ou de se retrouver dans des situations de précarité exacerbées, l’urgence est également sociale. Plus que jamais.
Syndicats, mutuelles, mouvements associatifs, professeurs, artistes, citoyennes et citoyens engagé.es travaillent d’arrache-pied pour que personne ne soit oublié et pour dénoncer cette précarisation sociale.
Personnes précarisées, sans-papiers ou sans-abri luttant pour sauver leur peau, pour ne pas être infecté.es ou simplement pour manger. Travailleuses, travailleurs qui continuent à prester pour le bien de la population et qui doivent être protégé.es. Celles et ceux mis en chômage temporaire, temps partiels (dont énormément de femmes) qui risquent d’être encore plus lourdement sanctionné.es. Artistes et statuts précaires. Malades qui doivent être correctement indemnisé.es, pensionné.es qui doivent toucher leur pension, candidats à l’asile bloqués aux frontières de l’Europe, personnes souffrant d’un handicap… Personne, répétons-le, ne doit être oublié.
Des mesures d’aides aux entreprises et aux indépendant.es ont rapidement été décidées : dédommagements financiers, facilités de paiement, avances en trésorerie… Certaines de ces mesures visant à préserver le tissu économique sont une bonne chose.
À condition cependant que ces aides ne soient pas, au bout du compte, à nouveau payées par la collectivité, au prix de nouveaux sacrifices.
À condition que cette crise ne soit pas un nouveau prétexte pour aggraver les atteintes aux libertés individuelles et collectives, déjà fortement mises à mal ces dernières années. Avec le risque réel de mise en place de régimes autoritaires qui accentueraient encore les attaques contre les contre-pouvoirs et jetteraient nécessairement les bases de politiques servant seulement des intérêts très particuliers.
Et à la condition essentielle de ne pas repartir dans cette course capitaliste folle qui nous mène droit dans le mur.
Les coupes opérées ces dernières années dans les services publics, dans le secteur associatif, dans la culture et la sécurité sociale, particulièrement dans les soins de santé, ont lourdement fragilisé la population. L’inconcevable épisode, toujours en cours, des masques de protection sacrifiés sur l’autel de l’austérité, n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.
L’État, en devenant un acteur économique focalisé sur les aspects budgétaires, a rompu son contrat social avec les citoyen.ne.s. La santé étant tenue pour acquise en est l’exemple. L’intérêt collectif doit redevenir la priorité des politiques publiques.
Estimées à quelque 10 milliards, les aides d’urgence décidées à ce jour ne pourront en aucun cas venir justifier de nouvelles coupes dans notre sécurité sociale, nos services publics, le secteur associatif ou la culture. Sous couvert de réformes structurelles qui n’en finissent plus de creuser les inégalités et de préparer la crise suivante.
Et au-delà de la facture à présenter à ceux qui se sont enrichis ces dernières décennies, il faudra exiger une remise en cause fondamentale des politiques d’austérité. Notre message est clair : c’est sur de nouvelles bases qu’il faudra reconstruire, une fois sortis de cette crise mondiale.
Nous craignons fortement que ce ne soit pas la voie suivie par la task force économique décidée par la Première Ministre et chapeautée par la BNB. Si cette task force vise le retour rapide au « business as usual », en conservant l’obsession du « déficit structurel », la compétitivité et le libre-échange, elle nous amènera à repartir tête baissée dans la même voie sans issue. Tous les indicateurs nous le montrent, cette impasse est totale : écologique, climatique, économique, sociale et sanitaire.
Au-delà des task forces, c’est de femmes et d’hommes qui réfléchissent ensemble à replacer l’humanité au centre de l’équation dont nous avons besoin aujourd’hui. Pour reconstruire les équilibres indispensables entre développement économique, bien-être social et enjeux environnementaux. Sur de nouvelles bases. En sortant des logiques de profit à tout prix. Sans plus jamais faire d’économies sur la santé et la vie des gens. En luttant efficacement contre toutes les inégalités. En réinventant un avenir durable pour les générations futures.
Nous, signataires de cette carte blanche, ne voulons pas d’un « retour à la normalité », car cette normalité faite d’inégalités violentes, de mondialisation insensée, de marchandisation de la vie et de résignation à la catastrophe écologique est aussi la source du drame que nous vivons. Nous sommes décidé.es à prendre nos responsabilités pour mettre en commun nos forces et nos volontés pour tenter de redéfinir ces bases. Au-delà des intérêts partisans. Dans l’intérêt général. Pour redessiner ensemble les contours d’une société plus juste, solidaire et durable.
[1] Lahbib Hadja, journaliste ; Labille Jean-Pascal, Secrétaire général de Solidaris ; Estenne Ariane, Présidente du Mouvement ouvrier chrétien ; Gemenne François, FNRS, Directeur du Hugo Observatory (ULG), spécialiste en géopolitique de l’environnement ; Dardenne Luc, réalisateur, producteur et scénariste ; Dardenne Jean-Pierre, réalisateur, producteur et scénariste ; Mahy Christine, Secrétaire générale et politique du Réseau wallon de Lutte contre la Pauvreté ; Charlier Adélaïde, co-organisatrice du mouvement Youth For Climate ; Delmée Myriam, Présidente du SETCa-BBTK ; Antoine Bruno, Président de la CSC Wallonne, Secrétaire fédéral CSC Luxembourg ; Marette Youna, activiste climat ; Petrella Riccardo, professeur émérite UCLouvain ; Del Re Valérie, Directrice de Greenpeace ; Bodson Thierry, Secrétaire général de la FGTB wallonne ; Delruelle Edouard, Professeur de philosophie politique ULG ; Frison Christine, Chargée de recherche FNRS et co-présidente du Corps scientifique UCLouvain ; Bribosia Emmanuelle, Professeure ULB, Vice-présidente de l’Institut d’Etudes européennes ; Murgia David, artiste et cofondateur du Raoul Collectif ; Andrusyszyn Anne-Marie, Directrice du CEPAG ; Belche Jean-Luc, médecin généraliste, chargé de cours en médecine ULiège ; Deswaef Alexis, avocat et co-président de la Plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés ; Cadelli Manuela, juge ; Gobin Corinne, politologue ULB ; Lanners Bouli, acteur, réalisateur ; Sabine Libert, Secrétaire générale adjointe de la FGTB wallonne ; Meerhaege Isabelle, Secrétaire fédérale CSC Namur-Dinant ; Russo Gino, Président de l’asbl "Julie et Mélissa n’oubliez pas" ; Vielle Pascale, professeure UCLouvain ; Engel Vincent, écrivain ; Vandewattyne Jean, chargé de cours UMons ; Zacharie Arnaud, Secrétaire général du CNCD ; Dubois, Fanny, Secrétaire générale des Maisons médicales ; Van Heetvelde Werner, Président de la Centrale générale FGTB ; De Keyzer Aurore, JOC ; Verjans Pierre, professeur et vice-doyen ULg ; Jacquemin Christian, Président de la régionale FGTB de Verviers-Ostbelgien ; Verbeeren Pierre, Maître de conférence à l’UCLouvain ; Wanschoor Isabelle, Secrétaire principale Hainaut CNE ; Lamarche, Caroline, écrivaine ; Murgia Fabrice, Directeur du Théâtre national Wallonie-Bruxelles ; Mawet Fred, Changement pour l’égalité ; Rosteleur Carine, Secrétaire régionale CGSP ALR ; Martinez Esteban, professeur ULB ; Gevers Michel, professeur émérite UCLouvain ; Mertens Sybille, Professeure en économie sociale ULiège ; Van Keirsbilck Felipe, Secrétaire général de la CNE ; Galand Pierre, Président de l’Association pour les Nations Unies ; Blanjean Paul, Equipes populaires ; Hustache Serge, Président du collège provincial de la Province de Hainaut ; Nys Maxime, Secrétaire régional CGSP ALR ; Resne Erdem, travailleur associatif ; Reman Pierre, professeur émérite UCLouvain ; Urbain Jean-Marc, Secrétaire fédéral CSC Mons-La Louvière ; Goblet Geoffrey, Président de la Centrale générale FGTB Liège ; Masschaelk Marc, professeur UCLouvain ; Malay Olivier, économiste et co-président du Corps scientifique UCLouvain ; Bayot Bernard, Directeur de Financité ; Genbauffe Jean-Pierre, Secrétaire général Solidaris Mons-Wallonie picarde ; Osinsky Agathe, chercheuse en théorie du droit UCLouvain ; Dusoulier Luc, ex-président du MOC ; Van der Plancke Véronique, avocate au Barreau de Bruxelles ; De Schutter Olivier, professeur à l’UCLouvain ; Hendrix Maryse, citoyenne ; Szoc Edgar, chroniqueur RTBF ; Huisman Michel, Gang des vieux en colère ; Toussaint Eric, porte-parole international du CADTM ; Ponet Brigitte, coprésidente du CADTM Belgique ; Zian Yasmina, historienne, chercheuse à l’Académie royale de Belgique ; Bovy Yannick, journaliste-réalisateur ; Franco Sebastian, coordinateur Altersummit ; Bernard Françoise, Secrétaire générale SETCa Liège-Huy-Waremme ; Pirotte Gautier, professeur de sociologie ULG ; Van Outryve d’Ydewalle Sixtine, chercheuse en théorie du droit UCLouvain ; Dohet Julien, syndicaliste, historien des luttes du mouvement ouvrier ; Leterme Cédric, politologue, chercheur au CETRI et au GRESEA ; Namotte Jean-Marc, Secrétaire fédéral CSC Liège-Verviers-Ostbelgien ; Arets France, militante active dans le soutien aux sans-papiers ; Mossoux Raphael, avocat ; Ozer Pierre, chargé de recherche ULiège ; De Clerck, Alain, artiste et artisan du collectif ; Mettioui Ilyas, artiste ; Borguet Nicolas, attaché culturel et enseignant ; Vidotto Laura, animatrice Asbl Vie-Esem CEPAG ; Kouvaras Maxime, journaliste-réalisateur, ZIN TV ; Giannelis Stravoula, sociologue et professeure d’histoire ; Ramirez Ronnie, cinéaste ; Taets Audrey, coordinatrice Cellule Solidarité CAL Liège, déléguée syndicale ; Tamellini Jean-François, Secrétaire fédéral FGTB ; Révelard Jean-Luc, Président de la Fédération CSC Namur-Dinant ; Nisot Aurélie, éducatrice populaire et militante sociale ; Romain David, artiste, cofondateur du Raoul collectif ; Hemptinne Pierre, écrivain, Directeur de la médiation culturelle à PointCulture ; Clausse Julie, chargée de projet pour l’asbl Interra ; Pottie Kristien, comédienne, réalisatrice ; Chauvier Jean-Marie, journaliste ; Gillis Pierre, professeur honoraire, UMONS ; Van Sinoy Myriam, enseignante retraitée ; Heldenbergh Pierre, militant associatif ; Herman Véronique, directrice du CEFOC ; Truddaïu Julien, citoyen solidaire ; Crevecœur Perrine, travailleuse ONG ; Debelle Lora, responsable culturel au théâtre de l’Ancre ; Servaiss Maud, professeure de français ; Maillien Pascale, professeure d’économie et artiste plasticienne ; Meyer Michel, Président CGSP ; Demonte Tony, ex-secrétaire général adjoint de la CNE ; Visart Michel, journaliste ; Laviolette Vincent, agent de développement territorial, acteur dans le développement des circuits courts ; Guellati Line, artiste, créatrice et co-fondatrice du collectif Darouri Express ; Willems Martin, CSC, United Freelancers ; Dendoncker Nicolas, Université de Namur, département de géographie ; Cornut Pierre, chargé de cours en urbanisme à l’UMons ; Stassart Pierre M., professeur ULiège ; Beaulieu Sarah, chargée de projets en Éducation permanente ; Bouvy Stéphanie, médecin généraliste ; Jacquy Emilie, formatrice au CEPAG ; Laqdim Solayman, Directeur du service de la prévention de Liège-Huy-Verviers ; Houtart Isabelle, directrice de la Halle de Han ; Lecomte Yvette, militante d’associations culturelles ; Staquet Anne, professeur Université de Mons ; Hoornaert Cécile, directrice La Bobine ; Oscari Dolores, citoyenne ; Ivanovic Maritza, directrice honoraire CPAS ; Fafchamps Claude, directeur de théâtre ; L’Ami terrien alias François Laurent, slameur ; Bounafaâ Najat, maître assistante à la Haute École Charlemagne, Liège ; Seron Marie Pierre, citoyenne ; Grandfils Jean Marie, citoyen ; Debrulle Esteban, militant ; Bela Dominique, comédien ; Martin Guy, Directeur général honoraire enseignement formation, Province de Liège ; Vanhaesebrouck Karel, professeur ULB ; Barrera Francisco, secrétaire régional Horval Verviers ; Heirwegh Jean-Jacques, professeur ULB ; Kohnen Nicole, psychologue ; Botterman Philippe, Secrétaire intersectoriel de la CGSP de Verviers ; Nagui Farid, Directeur du CRVI ; Santos y Baladron Maria, professeure de français et d’espagnol ; Zurstrassen Pirly, musicien ; Dufresne Anne, sociologue, chercheuse au GRESEA ; Starquit Olivier, essayiste altermondialiste ; Puissant Daniel, Secrétaire du Réseau pour la Justice fiscale ; Wathelet Violaine, doctorante en sociologie ULG ; Maes Renaud, rédacteur en chef de la Revue nouvelle et sociologue USL ULB ; Keutgen Renaud, économiste du développement, actif dans les circuits courts alimentaires ; Semal Claude, chanteur et comédien ; Di Troia Audrey, Booker à Full Colorz Agency ; Nicolaï Samuel, Directeur du centre culturel de Remicourt ; Garcia Alexis, coordinateur de Nourrir Liège ; Culot Charles, artiste créateur compagnie Art&tca ; Globen Noémie, intervenante psychosociale en service de placement familial ; Kollmeier Léna, pianiste ; Lewuillon Victoria, comédienne ; Carton Luc, philosophe ; Raulin Guy, MOC Charleroi-Thuin ; de Halleux Alain, cinéaste ; Jacquemin Elise, Directrice du Miroir Vagabond ; Blairon Jean, expert associé de l’asbl RTA ; Mormont Cécile, Directrice Revers asbl (service d’éducation permanente et SIS) ; Cornil Jean, essayiste ; Tellier Caroline, comédienne et chanteuse ; Bodart Christophe, enseignant, co-fondateur d’1pact ; Goldman Henri, corédacteur en chef de la revue Politique ; Leciak Sarah, professeur de français ; Lombé Lisette, artiste ; Grange Camille, artiste et comédien, compagnie Art&tca ; Bouvy Anne-Sophie, avocate et doctorante en droit à l’UCLouvain ; Perrouty Pierre-Arnaud, Directeur de la Ligue des Droits humains ; de Liamchine Sarah, Codirectrice de Présence et Action culturelles ; Dargent Denis, Codirecteur de Présence et Action culturelles ; Trionfetti Maria Cecilia, chercheuse ULB ; Franssen Harald, auteur-dessinateur ; Lentini Giovanni, écrivain ; Hermant Paul, Actrices et acteurs des temps présents Bruxelles ; Philippon Bénédicte, comédienne et auteure ; Ryckmans Sarah, doctorante en philosophie UCLouvain ; Mulder Bernard, médecin généraliste ; Le Paige Hugues, journaliste-réalisateur ; Vanden Eede Stéphane, citoyen ; Toussaint Anne, enseignante ; Malherbe Alain, UCLouvain ; Quinet Bénédicte, formatrice CEFOC ; Demanet Thierry, militant associatif ; Guio Anne-Catherine, chercheuse ; Marlier Eric, chercheur ; Gratoir Sébastien, sociologue et enseignant dans une Haute école sociale ; Michiels Jean-Pierre, Président du Club Achille Chavée ; Hermant Daisy, Secrétaire générale ACRF – Femmes en milieu rural ; Thomas Alain, Directeur du centre culturel de Bertrix ; Pirotte Claude, administrateur de l’asbl les Ateliers Paysans-Artisans ; Bauduin Nathalie, coordinatrice CEC Tribal Souk asbl ; Pirenne Hélène, responsable artistique du Théâtre du Sursaut asbl ; Carlier Alexandre, Directeur ASBL Racynes ; Nieuwenhuys Céline, Secrétaire générale de la Fédération des services sociaux ; Fasbender Pierre, Directeur du Centre culturel de Habay ; Binet Anne, Directrice CEPPST Luxembourg-CEPAG ; Maingain Bernard, avocat ; Scheuer Benoît, sociologue ; Bettiol Bruna, comédienne-animatrice à Alvéole Théâtre ; François Yvon, comédien-animateur à Alvéole Théâtre ; Buchet Philippe, Président de la Commission namuroise des pensionnés FGTB. ; Fastrès Jacqueline, codirectrice de l’asbl RTA ; Cavillot Jean-Pol, codirecteur de l’asbl RTA ; Brausch Géraldine, maître-Assistante HECH ; Hirtt Nico, président de l’Appel pour une école démocratique (APED) ; Dave Benoit, codirecteur de la Coopérative Paysans-Artisans ; Bouchat Thérèse-Marie, codirectrice de la Coopérative Paysans-Artisans ; Duterme Bernard, Secrétaire général du CETRI ; Hsia Shan, citoyenne ; Mertens Ariane, chargée de prévention à la Direction de la Prévention de Namur-Dinant ; Dejace Patrick, Directeur de la Fédération des Restos du Cœur de Belgique ; Frérotte Maïté, Secrétaire générale Espace Seniors asbl ; Van den Berg Joëlle, secrétaire générale Réseau IDée asbl ; Delfosse Benjamin, Secrétaire général de Latitude Jeunes ; Steinbach Christine, Présidente du RWADE ; Sarnelli Sergio, enseignant et responsable d’un service d’accompagnement pour personnes handicapées ; Monjoie Patrick, Directeur du CRIBW asbl ; Stilmant Rita, Directrice de l’asbl Lire et Écrire Luxembourg ; Carly Geoffroy, codirecteur des CEMEA ; Liens Jean-Paul, codirecteur des CEMEA Debatty François, Directeur du SRG Foyer l’Aubépine asbl ; Ghoul Yamina, Secrétaire générale de la Confédération des Organisations de Jeunesse indépendantes et pluralistes ; André Marie-Hélène, formatrice à la Fédération francophone des Écoles de Devoirs ; Hanquet Daniel, assistant social de CPAS et membre d’associations professionnelles ; Lahouari Najar, Président MWB-FGTB Brabant ; Vandeberg Joseph, Président de l’asbl Culture et Développement ; Toussaint Sylvie, Professeur à l’École sociale ISFSC et pour le Comité de vigilance en travail social ; Toussaint Philippon, Directeur du service de la prévention de Bruxelles ; Di Felice Luisa, directrice du service de la prévention du Hainaut ; Coyne Brendan, Secrétaire général ATD Quart Monde Belgique ; Brouyaux Antoinette, coordinatrice d’Associations 21 ; Tournoy Thierry, Centre régional d’intégration de Charleroi ; Contor Nicolas, Directeur CRILUX asbl ; Di Vincenzo Grazia, Comédie d’un jour asbl ; Bronlet Michel, Directeur d’un centre d’insertion socio-professionnelle ; Henrard Gilles, médecin généraliste et chargé de cours adjoint à ULiège ; Salingros Caroline, Directrice pédagogique, aide à la Jeunesse ; Struvay Chloé, comédienne ; Safarian Caroline, directrice de théâtre et artiste (Espace Magh) ; Zedet Annie, citoyenne ; Decroly Jean-Michel, professeur de géographie, ULB ; Nagels Carla, chercheure ULB ; Groffils Robert, citoyen ; Delaive Serge, écrivain ; Damas Geneviève, écrivaine ; Merland Bénédicte, animatrice ; Deck-Andjaparidzé Hélène, citoyenne ; Clausse Danielle, citoyenne ; Menschaert Daniel, citoyen ; Dils Johan, citoyen ; Coenegrachts Philippe, citoyen ; Recloux Michel, citoyen ; de Neck Didier, comédien ; Sez.Rukira Adrien, chanteur ; Adam Dany, comédien ; Colinet Jean-Louis, directeur de théâtre ; Bonfond Olivier, économiste et conseiller au CEPAG ; Alaluf Mateo, sociologue ULB ; Carbonero Selena, Présidente du Bureau des Femmes de la FGTB wallonne ; Demertzis Vaïa, corédactrice en chef de la revue Politique ; Richard Daniel, Secrétaire régional FGTB Verviers et Communauté germanophone ; Cue Nico, ex-Secrétaire général de la MWB-FGTB ; Bauraind, Bruno, Secrétaire général du GRESEA ; Lefèbvre Luc, militant LST- Luttes-Solidarités-Travail ; Van Erps Noémie, Secrétaire générale des Femmes prévoyantes socialistes (FPS) ; Liébin Micheline, Directrice du CeRAIC ; Raimondi Katia, coordinatrice Infor-Jeunes Entre-Sambre-et-Meuse ; Vanhessen Christine, Directrice de l’AMA-Fédération des maisons d’accueil et des services d’aide aux sans-abri ; Eeklaer Fabrice, Secrétaire fédéral CSC Charleroi-Sambre-Meuse ; Gobry Alexandre, ATTAC Bruxelles 2 ; Pauporté Christine, ATTAC Bruxelles 2 ; Remiche Louise, coordinatrice de l’ARCA ; Praile David, coordinateur du Rassemblement pour le droit à l’habitat ; Messaoudi Ouiam, Secrétaire générale ASPH ; Bantuelle Martine, administratrice-déléguée asbl Santé, Communauté, Participation ; Van Keirsbilck Benoît, Directeur Défense des enfants international Belgique ; Barrelet Eleonore, coordinatrice de Agroecology in Action ; Colinet Lysiane, citoyenne ; Godin Nicolas, Président du Relais social urbain de La Louvière ; Debelle Dominique, travailleur social, secteur de l’aide aux sans-abri ; Mandiaux Arielle, Directrice de l’asbl Infor Jeunes Mons ; Kennes Sébastien, animateur Rencontre des Continents ; Emili Pietro, Directeur de la Maison du Peuple d’Europe ; Fontaine Anne-Sophie, Directrice de l’AMO Passages ; Cocu Christophe, Directeur général Ligue des Familles ; Corongiu Antoinette, Directrice générale CVFE ; Simon Régis, Directeur CRIPEL asbl ; Dessicy Benoite, Directrice Centre d’action interculturelle ; Eggen Manuel, chargé de plaidoyer à FIAN Belgium ; Melsens Sarah, coordinatrice de la Plateforme d’Action Santé Solidarité asbl ; Adam Valérie-Anne, Directrice de l’AMO Mic-ados ; Kreutz Chantal, asbl Sainte-Walburge ; Buron Jean-Yves, Vivre Ensemble Liège ; Rixen Paul, Le Monde des Possibles asbl ; Balsaux Didier, Directeur artistique pour les Royales Marionnettes ; Deflandre Alain, animateur-coordinateur de l’asbl Le Kraak – CEC et EDD ; Gerbovits Line, animatrice-coordinatrice PAC Namur ; Toussaint Marylène, Directrice de l’action culturelle au Centre culturel de Namur ; Orban Emmeline, Secrétaire générale Plateforme francophone du Volontariat asbl ; Robert Patrick, Direction des services de l’asbl La Galice, Mons ; De Munck Jean, professeur UCLouvain ; Pinchart Sylvie, Directrice Lire et Écrire Communauté française ; Nemes Eric, Président bénévole ATTAC Liège ; Vandormael Luc, Président du CPAS de Waremme ; Lulling Anne-Hélène, Secrétaire générale de l’Interfédération des Centres d’insertion socioprofessionnelle ; Lacroix Joëlle, Secrétaire générale FAPEO ; de Thier Véronique, responsable politique, Régionale de Bruxelles de la FAPEO ; Forthomme Egide, Directeur de la Maison Marie-Louise Verviers ; Dutillieux Bruno, coordinateur général du Relais social urbain de Tournai ; Van de Ven Bart, coprésident RBDH/BBRoW ; Hebborn Sarah, marionnettiste ; Bonfanti Eve, actrice ; Hunstad Yves, acteur ; Delhaye Marie, Compagnie Karyatides ; Harcq Nathanaël, Directeur du Conservatoire royal de Liège ; Davreux Valérie, citoyenne ; Centurione Sabrina, citoyenne ; Bonfanti Mekdes, citoyen ; Bloch Françoise, Zoo Théâtre ; Vanbléricq Lauri-Anne, coordinatrice de la Chambre des Compagnies théâtrales pour adultes ; Nutelet Myriam, Li Mohon asbl SA-AJ Marche-en-Famenne ; Sommer Myriam, citoyenne ; Brahy Rachel, coordinatrice scientifique Maison des Sciences de l’Homme, ULg ; Clément Pierre, Directeur technique Festival de Liège ; De Michele Martine, metteuse en scène ; Sterck Anne-Sophie, comédienne ; Nossent Jean-Pierre, Directeur général honoraire Inspection de la Culture FW-B ; Fafchamps Jules, citoyen ; Van Keirsbilck Leïla, membre de Rethinking Économics ; Trionfo Aymeric, comédien ; De Michele Catherine, responsable communication Festival de Liège ; Blin Olivier, Théâtre de Poche ; Enhus Els, professeur émérite VUB ; Tenret Zoé, travailleuse des arts de la scène ; Pierard Pascale, directrice de centre culturel ; Hamadi Mohamed, auteur ; Bensalah Nouzha, sociologue ; Lanotte Jacques, Directeur général honoraire Affaires culturelles du Hainaut ; Vanandruel Catherine, représentante Fables Rondes asbl Clowns Hopital
Pour une stratégie de déconfinement qui prenne au sérieux toutes les populations
Carte blanche parue dans Le Vif, le 4 juin 2020
Bien plus qu’une aide financière unique trop basse et trop ciblée (laissant de côté les ménages que la perte de revenu précipite sous le seuil de pauvreté) comme l’envisage actuellement le gouvernement, les acteurs du social et du socioculturel parlent d’une voix et demandent une stratégie de déconfinement qui prenne au sérieux toutes les populations !
Carte blanche par un collectif de signataires* – dont Lire et Écrire – parue dans Le Vif, le 4 juin 2020.
Près de 300 organisations des secteurs social et socioculturel au sens large, soutenus par des acteurs du monde académique, demandent deux mesures essentielles pour un plan de déconfinement social. Ensemble du Nord et du Sud du pays, ils exigent des gouvernements responsables, fédéral et fédérés, et demandent au Conseil National de Sécurité interfédéral d’intégrer à leur stratégie de soutien économique et de soulagement des familles, l’impérative urgence d’un plan de déconfinement social au sens plein du terme. Celui-ci doit s’appuyer sur deux aspects :
Une aide directe financière mensuelle urgente du fédéral vers les ménages appauvris, avec un principe de confiance : une allocation mensuelle Covid19. Une aide financière directe vers les ménages exposés est cruciale aujourd’hui, comme le sera dès demain le rehaussement des allocations sociales et revenus au minimum au-dessus du seuil de pauvreté, et le renforcement de la sécurité sociale.
La planification d’un déconfinement organisé avec et par les acteur.trice.s concerné.e.s qui représentent ces populations vulnérables, et leur équipement et ce, dans une synchronisation avec les entités fédérées, à l’instar de ce qui se passe pour l’enseignement, les crèches et garderies et le sport.
Depuis le 13 mars 2020, la Belgique vit au rythme du COVID. Le confinement, nécessaire pour ralentir la progression du virus, atterrit brutalement sur un terreau d’inégalités. Le confinement révèle implacablement cette pauvreté, le non-accès aux droits de base vitaux pour une part importante de la population, l’oubli de vulnérabilités diverses. Les derniers chiffres datant d’avant la crise sanitaire indiquaient que 16,4% de la population belge, soit plus de 1,8 million de personnes au total (!) vivaient avec un revenu inférieur au seuil de pauvreté, le nombre le plus élevé depuis le début des mesures systématiques dans notre pays. Cette crise sociale déjà pré-existante ne sera qu’exacerbée par la crise Covid. Encore plus de personnes seront poussées dans la pauvreté et leur survie sera encore plus difficile : l’ERMG établit à près de 30% la part de la population en perte nette de revenus depuis le début de la crise. La perte de ressources financières se double de l’angoisse de cette réalité et du stress engendré par cette crise sanitaire sur la dégradation de la santé mentale individuelle et collective.
Le « social » dans le champ de l’économie du travail d’abord, des familles ensuite
Jusqu’à présent, le gouvernement fédéral a pris des mesures tentant d’éviter qu’à un incendie sanitaire succède le désert économique. Entreprises, travailleur.euse.s et indépendant.e.s sont soutenu.e.s, variablement, par des mesures énergiques organisées sur la base d’un principe de confiance. Le chômage temporaire a été renforcé et a conduit à des assouplissements pour les chômeur.euse.s, notamment pour éviter l’enchainement des licenciements secs qui précipiterait la crise. Mais d’une part, de nombreuses formes de travail précaires ont été oubliées de la protection du chômage temporaire - ALE, wijkswerk, accueillantes d’enfants, jobs étudiants, travail intérimaire, CDD arrivés à leur terme et non reconduits, diverses formes de travail d’artistes… ; de l’autre, pour les personnes déjà hors travail reconnu avant la crise et qui ne bénéficient que de très peu ou d’aucune mesure de soutien - personnes licenciées et chercheur.euse.s d’emploi, allocataires sociaux, sans-papiers, sans-abris, travailleur.euse.s du sexe… ; pour les 25,3% (!) de la population estimés avant la crise comme n’ayant pas de capacité à faire face à des dépenses imprévues, la crise plonge dans une précarité chaque semaine plus dure.
La mobilisation de la société civile a permis de convaincre de la nécessité d’un congé parental pour les familles où s’impose la difficulté de concilier travail à domicile et garde d’enfants en obligation scolaire. Mais ses montants et conditions (notamment, la nécessité de l’accord de l’employeur.euse) le rendent inaccessible aux travailleur.euse.s les plus précaires. Vu la dureté des efforts demandés à la population et le mécontentement qu’elle a manifesté quant au déséquilibre par rapport au champ économique, le Gouvernement a également autorisé, à certaines conditions, des rencontres physiques familiales et amicales. A cela s’ajoute l’ouverture limitée des écoles et la reprise tout aussi limitée d’activités sportives dans des clubs organisés, complémentairement aux crèches et garderies dans les écoles qui sont mises en place depuis les premiers jours de la crise.
Ces trains de mesures « sociales » s’appliquent toutefois avec un niveau de praticabilité relatif, mais surtout rencontrent très variablement les besoins des populations selon les conditions de vie inégalitaires préexistantes des personnes et familles (logement, localisation et espace extérieur, densité de population, mobilité, âge et santé des grands-parents, inscription dans un club ou encadrement par un coach sportif ou pas, perte de revenu, etc.)
Le « social »… des oublis purs et simple pour de nombreux secteurs
Bien des Essentiel.le.s (professionnel.le.s et citoyen.ne.s) n’ont cessé de prendre en charge des populations porteuses de vulnérabilités multiples et importantes et nécessitant notamment un hébergement. Si les personnes âgées en maisons de repos et le personnel qui les encadre ont fini par faire l’objet de l’attention nécessaire, c’est à la force d’un combat que les acteur.trice.s du handicap parviennent à se faire entendre. Mais que dire pour les populations et professionnel.le.s des autres nombreuses institutions de l’hébergement et du non-logement et sans statut ? Que dire par rapport à toutes les associations et les professionnel.le.s de l’action socioculturelle, de l’éducation permanente, du travail de quartier, de l’insertion sociale, etc ? Que dire par rapport aux aidants-proches de personnes âgées ou handicapées qui ont vu les aides habituelles (souvent déjà insuffisantes) réduites ou supprimées ? Les entités fédérées agissent comme elles peuvent, mais l’attention fédérale n’a pas été accordée à ces populations et ces acteur.trice.s pendant le confinement et ne leur est pas plus accordée pour l’organisation du déconfinement. Celles et ceux qui étaient déjà à la limite ou sous la limite, dans la pauvreté, l’isolement, la désaffiliation ou l’exclusion sociale, la débrouille, le non-droit, avant la crise épidémique, sont à présent au bord de la falaise.
Pour un réel déconfinement social qui parte des possibles des plus pauvres, des plus vulnérables, et des acteur.trice.s qui sont avec elles et eux sur le terrain
Un déconfinement social avec des impacts individuels, collectifs et sociétaux positifs, est celui qui part des rythmes et possibles des personnes vivant à la rue, des migrant.e.s en transit, des sans-papiers, qui contrecarre les risques pour les 10% de la population belge ne sachant ni lire ni écrire, qui fait échec aux difficultés de la fracture numérique, qui soulage les familles monoparentales, qui évite les barrières de la langue pour les populations immigrées, qui se préoccupe des droits des familles et des enfants, notamment celles et ceux placé.e.s en institution, qui comprend les difficultés particulières des personnes handicapées, qui reçoit un assentiment dans les quartiers populaires, chez les jeunes en déshérence, les marges abîmées par une vie dans le trop peu de tout et le sentiment du rejet social. Il devrait apporter de l’air et de l’horizon aux personnes éprouvées par la vie en confinement qui affecte plus durement encore quand des conditions matérielles d’existence sont insuffisantes.
Il est indispensable que la gestion fédérale de la crise et de son déconfinement soit pensée avec les acteur.trice.s qui accompagnent ces populations les plus vulnérables : l’éducation permanente, le socioculturel, les AMO, la culture en action, les ateliers culturels et sportifs informels dans les quartiers, les éducateur.trice.s de rue, les associations de migrant.e.s, les associations de quartier et maisons du bien-être, les maisons médicales, les plannings familiaux, les acteur.trice.s de la santé en ambulatoire dont les infirmier.e.s de rue et associations organisant maraudes et vigilance sociale, les collectifs d’hébergeur.euse.s, les acteur.trice.s qui s’activent pour les sans-abris, les services associatifs et sociaux dans les prisons, etc. Les limites et/ou interruptions des actions portées par ces acteur.trice.s pendant le confinement démontrent à souhait l’urgence de les entendre sur leurs besoins et de les outiller en conséquence.
Il serait dramatique que seul le critère sanitaire au sens épidémique reste central et sonne à un moment la fin de la crise, alors que ses conséquences sociales et en termes de santé mentale collective vont s’ajouter aux inégalités et injustices sociales préexistantes.
Les acteurs du social et du socioculturel.
Signataires
BAPN — Belgian Anti-Poverty Network — 11.11.11 — ABVV / FGTB — ABVV Senioren — ACFR Femmes en Milieu Rural — ACLVB / CGSLB — ACRF Femmes en milieu rural — Action Vivre Ensemble — Actrices et Acteurs des Temps Présents — ACV / CSC — AFICo — Agathe Osinski, UCLouvain — Agnès Ponsar, HELHa — Aide et Reclassement — AIS Nord-Luxembourg — AJMO — Alban De Kerchove d’Exaerde, ULB — AMO Agora Jeunes — AMO Canal J — AMO CIAJ — AMO Color’Ados — AMO Droit des jeunes — AMO Inter-actions — AMO Jodoigne — AMO La Chaloupe — AMO Latitude J — AMO Mic-Ados — AMO Parler Pour Le Dire — AMO Passages — AMO Rythme — AMO Samarcande — AMOSA, Action en milieu ouvert, secteur d’Ath — Anne-Emmanuelle Bourgaux, UMons-ULB — Annemie Schaus, ULB — Annick Comblain, ULiège — Antoine Printz, UCLouvain — Antonino Mazzù, ULB — APL A toi Mon toit — APNU — Arbor & Sens — Article 27 Bruxelles — Article 27 Wallonie — ASM — Association syndicale des magistrats — ASPH — Association Culturelle Joseph Jacquemotte — Associations 21 — ATD Quart Monde Belgique / ATD Vierde Wereld België — Atelier des Droits Sociaux — ATTAC Charleroi — ATTAC Liège — Badje — Bea Cantillon, Universiteit Antwerpen — Benoit Thirion, UCLouvain — Bérénice Storms, Universiteit Antwerpen — Bernard Delvaux, UCLouvain — Bertrand Renard, UCLouvain — Beweging.net — Bind-Kracht — Bond Beter Leefmilieu — Brussels Platform Armoede — Bureau des femmes de la FGTB wallonne — C-Paje — Carla Nagels, ULB — Caroline Lamarche, écrivaine — Caroline Nieberding, UCLouvain — Carta Academica — CEFOC — CEMEA — Centre culturel Bruxelles-Nord — Maison de la création — CAI, Centre d’action interculturelle de la province de Namur — Centre d’Appui aux services de médiation de dettes de la Région de Bruxelles-Capitale — Centre de Planning familial Leman — Centre Régional d’action interculturelle du Centre — Centre Régional d’Intégration de Charleroi — Centre régional d’Intégration de Mons Borinage — CETRI — Centretricontinental — CFFB, Conseil des femmes francophones de Belgique — CHACOF — Chaînes de Services et d’Amitié — Chloé Salembier, UCLouvain — Christine De Bauw, Henallux — Christophe Soil, ULB — CIRE — CISP AVANTI — CISP Cap Terre — Club Achille Cavée — CNCD-11.11.11 — COJ — Collectif des femmes — Collectif Solidarité Contre l’Exclusion — Comité de Vigilance en Travail Social — Comme Chez Nous — Commission Justice & Paix — Compagnons Dépanneurs Namurois — Corinne Boüüaert, ULiège — CPCP — CRILUX — CRVI — Centre régional de Verviers pour l’Intégration — Culture & Démocratie — Culture et développement — CWEHF — Dan van Raemdonck, ULB et VUB — Decenniumdoelen — Défense des Enfants International — Belgique — Diane Bernard, Université Saint-Louis — Dynamo International — Eco-Vie — École Supérieure d’Action Sociale HELMo — Edoardo Traversa, UCLouvain — Ella — Equipe Pauvretés de Belœil Bernissart — Equipes populaires — Eric David, ULB — Eric Vilquin, UCLouvain — Espace Seniors — FAPEO — FDSS, Fédération des services sociaux — Fédération des Associations Sociales et de Santé — Fédération des Centres Pluralistes de Planning Familial — Fédération des Maisons de Jeunes en Belgique francophone — Fédération des maisons médicales — Fédération indépendante des Seniors — Fédération laïque de centres de planning familial — Fédération Wallonne de Promotion de la Santé — FedOS — FEF, Fédération des étudiant.e.s francophones — Femmes Prévoyantes Socialistes — FGTB Bruxelles — FIAN Belgium — FIPE — Fédération des Institutions de Prévention Educative — Fondation Anne-Marie Lizin — Form’Anim asbl de Seraing — Franck Dumortier, UNamur — Françoise Bartiaux, UCLouvain — Front Commun des SDF/Gemeenschappelijke Daklozen Front — Furia — Gabrielle Lefèvre, journaliste — GABS — Gang des vieux en colère — Garance — GénérationS aisbl — Greenpeace — Grégoire Wallenborn, ULB — GRIP — GroenPlus — Groupement territorial pour la santé mentale à Seraing — Habitat et Participation — Handijob’ Project — HELHa Cardijn, département social — Hélène Ancion, IEW — Hendrik Ferdinande, Universiteit Gent — Hervé Pourtois, UCLouvain — I Care — Ides Nicaise, KU Leuven — IHOES — Indépendance & Dignité — Infor-Drogues — Inter-Environnement Bruxelles — Jacinthe Mazzocchetti, UCLouvain — Jacques Englebert, avocat, ULB — Jacques Marlier, ULB — Jacques Moriau, ULB — Jean Salmon, ULB — Jean-François Rees, UCLouvain — Jean-Marc Sparenberg, ULB — Jean-Marie Dermagne, avocat, UCLouvain — Jean-Michel Decroly, ULB — Jean-Paul Lambert, Université Saint-Louis — JOC — John Nève, Université Saint-Louis — Jozef Pacolet, KU Leuven — Juliette Woitchik, Université Saint-Louis — Kairos Europe — Koen Hermans, KU Leuven — Kristel Driessens, Karel de Grote Hogeschool — L’Atelier — L’Echalier — La Bambinerie — La CODE — La Maison Source — La Rochelle — La Teignouse — Latitude Jeunes — Laura Merla, UCLouvain — Le 210 — Le Babibar / Les parents jardiniers — Le Forum — Bruxelles contre les inégalités — Le Germoir — Le Monde des Possibles — Le Quinquet — Les Amis de la Terre Belgique — Les Grignoux — Lieven De Cauter, KULeuven — Liga voor Mensenrechten — Ligue des droits humains — Limburgs Platform voor Mensen op de Vlucht — Links Écologisch Forum — Maison du Peuple d’Europe — Maison médicale du Laveu — Making Latin Women Visible — SIEMPRE — Marc Jacquemain, ULiège — Marc-Antoine Gavray, FNRS / ULiège — Marco Martiniello, ULiège — Marie-Sophie Devresse, UCLouvain — Mateo Alaluf, ULB — Maxi-Liens — Médecine pour Le Peuple — Médecins du Monde — Mejed Hamzaoui, ULB — Michel Gevers, UCLouvain — Michel Loriaux, UCLouvain — Min Reuchamps, UCLouvain — Miroir Vagabond — MOC Namur — Mode d’Emploi — Mojoca — Mouvement Lire et Écrire — Mouvement Luttes-Solidarités-Travail (LST) — Mylene Botbol-Baum, UCLouvain — Nathalie Frogneux, UCLouvain — Nationale Hoge Raad voor Personen met een Handicap / Conseil Supérieur National des Personnes Handicapées — Naturawash Lessive Solidaire — NEOS — Netwerk tegen Armoede — Nicolas Bárdos-Féltoronyi, UCLouvain — Noël B. Salazar, KULeuven — OKRA — Olivier De Schutter, UCLouvain — Olivier Servais, UCLouvain — ORBIT vzw — Partenariat Intégration cohabitation à Laeken — Pascale Vieille, UCLouvain — Patrick Henry, ex-président d’Avocats.be — Paul Lowenthal, UClouvain — Periferia aisbl — Philippe Van Parijs, UCLouvain — PhiloCité — Pierre Galand, ULB — Pietro Pizzuti, comédien — Projet LAMA — Rainbowhouse Brussels — Réseau Justice fiscale — Réseau Solidarcité — Riccardo Petrella, UCLouvain — RIEPP — Robert Plasman, ULB — RTA — RWDH — RWLP — Réseau Wallon de Lutte Contre la Pauvreté–SAM, Steunpunt Mens en Samenleving — Samenlevingsopbouw — Sandrine Detandt, ULB — Santé, Communauté, Participation — SAW-B — Serge Jaumain, ULB — Sixtine van Outryve, UCLouvain — Soleil du Cœur — Solidarcité — Solidarimmo — Solidaris — Solidarités Nouvelles — Stéphane Ginsburgh, musicien — STICS — Syndicat des locataires — Synergie Wallonie pour l’Egalité — Tanguy de Foy, APSY-UCLouvain — Tess Penne, Universiteit Antwerpen — Théâtre Les Tanneurs — Thierry Moreau, UCLouvain — Tim Goedemé, Universiteit Antwerpen — Uit de Marge — Vanessa De Greef, FNRS et ULB — Véronique van der Plancke, avocate, UCLouvain — Vie féminine — Vincent Engel, UCLouvain — Vincent Yserbyt, UCLouvain — Vlaams Welzijnsverbond — Vlaamse Actieve Senioren — Vrouwenraad — VZW Kind en Preventie — Welzijnsschakels — Welzijnszorg — Yves Moreau, KULeuven.
« L’alphabétisation avec un cœur : que signifie mettre l’apprenant·e au centre ? »
Un article de l’EAEA
Aleksandra Kozyra, de l’EAEA (Association européenne pour l’éducation des adultes, dont Lire et Écrire est membre), a interviewé des travailleuses d’organismes d’alphabétisation, dont Lire et Écrire, dans trois pays.
Différents contextes et, pourtant, de grandes similarités.
Des éducateurs d’adultes de France, du Portugal et de Belgique m’ont fait part de leurs réflexions, discutant des valeurs, de la confiance, de l’éducation en tant qu’acte politique et de ce que signifie enseigner l’alphabétisation avec le cœur.
Réaction à la décision de la SNCB de supprimer un tiers de ses guichets
La SNCB a décidé de fermer un tiers de ses guichets en 2021 ! Une nouvelle fantastique de la part d’un service qui a pour vocation d’être accessible à tous.
Quid des personnes qui ne savent ni lire ni écrire et qui éprouvent des difficultés à utiliser les services en ligne ? Sont-elles tout simplement oubliées ?
Pour Lire et Écrire, cette décision porte atteinte à l’accès aux droits d’une partie de la population. En Belgique, 1 adulte sur 10 a des difficultés pour lire et écrire.
La SNCB l’ignore-t-elle ?
Comment va faire Rosa ?
Souvenez-vous : en septembre 2020, Lire et Écrire illustrait des situations vécues par les oubliés du numérique au travers de quatre spots, dont un mettant en scène Rosa, utilisatrice peu lettrée des TIC, en peine face à un guichet automatique de… transports en commun.
L’importance des mathématiques dans les dispositifs de formation en alphabétisation est au centre des préoccupations du mouvement Lire et Écrire depuis plusieurs années. Alors que les apprenants sont en demande sur le terrain, certains formateurs sont encore trop souvent freinés, soit par leur peur, soit par leur manque de maitrise de ce langage fondamental.
Pour répondre à cet enjeu, Lire et Écrire a développé une stratégie d’action en plusieurs temps en mettant sur pied un parcours de formation à l’attention des formateurs du secteur et ensuite en investissant dans la professionnalisation de ses équipes de formateurs de formateurs.
Un long cheminement
L’ensemble de ce travail a été réalisé en interne par une coordinatrice pédagogique « référente mathématiques », Delphine Versweyveld. À l’externe, une didacticienne des maths, Anne Chevalier a accompagné tout le processus en tant qu’intervenante des différents modules courts et long de formation mais aussi en tant que « coache » de ce futur noyau de formateurs de formateurs en mathématique.
D’autres actions – comme des séminaires, la rédaction de démarches mathématiques, une définition claire dans notre nouveau cadre de référence pédagogique de ce que nous entendons par langage mathématique et comment nous l’articulons avec l’accès aux droits fondamentaux – ont ponctué ce travail. C’est de ce long cheminement dont nous voulons vous parler aujourd’hui en donnant la parole à ses deux principales actrices.
Réussir l’entrée en mathématiques, par Anne Chevalier
Ce webinaire est donc la meilleure des occasions pour demander à Anne Chevalier de nous présenter son livre Réussir l’entrée en mathématiques, sorti en octobre 2020. Celui-ci est la formalisation du long travail de réflexion, d’accompagnement et de formation mené par son autrice tout au long de sa carrière.
Programme
Le mardi 30 mars 2021, en ligne, de 10h30 à 12h30.
10h30-10h45. Contexte et enjeu de la matinée et présentation des intervenants, par Sylvie Pinchart, directrice de Lire et Écrire Communauté française.
10h45-10h55. L’avancée des mathématiques à Lire et Écrire, par Delphine Versweyveld, coordinatrice pédagogique et référente en mathématique pour le mouvement Lire et Écrire.
10h55-11h30. Présentation du livre Réussir l’entrée en mathématiques, par son autrice, Anne Chevalier, didacticienne en mathématique et membre de CGé (Changements pour l’Égalité).
11h30-11h45. Conclusion et perspectives, par Delphine Versweyveld.
11h45-12h30. Questions-réponses, posées en direct et via le chat.
Inscription
Inscriptions closes.
Avec le soutien de :
Fédération Wallonie-Bruxelles
Union européenne
Fonds social européen
Avec la crise Covid, obtenir la nationalité belge devient un vrai parcours du combattant
Courrier aux ministres de la Justice et de l’Intérieur et aux député·es des commissions Justice et Intérieur
Dans un courrier adressé aux ministres de la Justice et de l’Intérieur ainsi qu’aux député·es des commissions Justice et Intérieur de la Chambre, Lire et Écrire et plusieurs associations – dont l’ASBL Objectif, initiatrice de ce projet – expriment leur inquiétude face aux difficultés que rencontrent les personnes qui souhaitent obtenir la nationalité belge en ces temps de crise sanitaire.
Parmi les difficultés pointées par les auteurs de cette lettre : des centres de langues débordés, des délais administratifs impossibles à tenir, mais aussi l’usage toujours plus fréquent et même exclusif des outils numériques qui empêchent certains candidats d’obtenir la nationalité belge, à laquelle ils pourraient pourtant prétendre si ces circonstances particulières n’existaient pas. Ainsi certaines communes demandent que l’intégralité du dossier de la personne leur soit envoyé par e-mail avant d’octroyer un rendez-vous.
Ceci n’est pas toujours simple pour les personnes qui n’ont pas le matériel nécessaire chez elles et qui ne peuvent plus avoir accès à des points relais souvent fermés ou difficilement accessibles. Pour les personnes illettrées, frappées elles aussi par la fracture numérique, se greffent d’autres difficultés inhérentes à leur faible maitrise des savoirs de base. Sans une personne de contact à un guichet, elles risquent tout simplement de ne pouvoir faire valoir leurs droits car le numérique passe essentiellement par l’écriture et la lecture.
Le courrier adressé aux député·es :
Mesdames et messieurs les Député·es,
Nous vous écrivons car nous sommes préoccupé·es par les situations parfois difficiles que rencontrent les personnes qui souhaitent obtenir la nationalité belge en ces temps de crise sanitaire. Celles-ci font face à des obstacles supplémentaires du fait de la pandémie et cela aboutit parfois à purement et simplement les empêcher d’obtenir la nationalité belge, à laquelle elles pourraient pourtant prétendre si ces circonstances particulières n’existaient pas. Ainsi, les difficultés pour obtenir certains documents ou rencontrer certaines administrations peuvent non seulement allonger le temps d’attente pour les personnes mais elles peuvent même aboutir à ce que certains de leurs documents ne soient plus pris en compte.
Sans vouloir rentrer dans les détails de chaque situation compliquée à laquelle nous avons été confronté·es lors de notre travail sur le terrain, nous souhaitons attirer votre attention particulièrement sur les problèmes suivants :
Les communes sont disponibles uniquement à distance ou sur rendez-vous, lesquels ont parfois lieu plusieurs semaines après la prise de contact initial, ce qui est notamment lié au fait qu’elles travaillent parfois avec des effectifs réduits à cause du télétravail ou de personnes en quarantaine.
Avec un usage toujours plus fréquent et demandé des outils numériques, les difficultés liées à la fracture numérique se multiplient. Ainsi certaines communes demandent que l’intégralité du dossier de la personne leur soit envoyé par e-mail avant d’octroyer un rendez-vous. Ceci n’est pas toujours simple pour les personnes qui n’ont pas le matériel nécessaire pour ce faire chez elles et sachant que les endroits où elles pouvaient effectuer ces scans d’habitude étaient parfois fermés ou moins accessibles. Pour les personnes illettrées, frappées elles aussi par la fracture numérique, se greffent d’autres difficultés inhérentes à leur faible maitrise des savoirs de base. Sans une personne de contact à un guichet, elles risquent tout simplement de ne pouvoir faire valoir leurs droits car le numérique passe essentiellement par l’écriture et la lecture.
Les centres où les personnes peuvent aller passer un test de langue sont débordés. À Bruxelles, Actiris a plus de 400 personnes sur sa liste d’attente et n’accepte donc plus pour l’instant d’inscrire les personnes qui téléphonent pour prendre rendez-vous, tandis que Bruxelles Formation ne rouvrira qu’au mois de mars et pour un jour par semaine seulement. En Wallonie, certains centres du Forem ne rouvrent également qu’en mars et aussi à des horaires réduits alors que d’autres n’avancent encore aucune date d’ouverture.
Au niveau des formations citoyennes / d’intégration, seul un nombre restreint de personnes sont admis à les suivre à l’heure actuelle (parfois jusqu’à un tiers seulement de la capacité d’accueil normale), pour respecter les mesures sanitaires ou faciliter les échanges virtuels. Bien que cela soit tout à fait compréhensible, le résultat est qu’en de nombreux endroits partout en Belgique ces formations sont déjà complètes jusque juin voire décembre 2021.
Une personne qui aurait tout juste le nombre de jours de travail suffisants pour introduire sa demande mais qui se verrait obligée d’attendre plusieurs semaines avant d’avoir un rendez- vous avec sa commune, par exemple, pourrait « perdre » certains jours de travail en raison du dépassement du délai de 5 ans endéans lequel ces jours doivent être accomplis. Si cette personne n’a pas d’emploi actuellement, il est pratiquement impossible de lui dire quand elle remplira à nouveau cette condition.
Une personne qui remplirait toutes les conditions et aurait tous les documents nécessaires à l’exception de la copie intégrale récente de son acte de naissance pourrait également se retrouver forcée à attendre, sans toujours savoir combien de temps. En effet, dans la majorité des cas, ce document doit venir du pays de naissance de la personne. Les exceptions à cette règle concernent uniquement les personnes réfugiées et apatrides ainsi que les ressortissants du Soudan du Sud, de l’Afghanistan, de l’enclave Cabinda en Angola et de la Somalie. Dans tous les autres cas, la copie de l’acte de naissance doit être obtenue auprès des autorités du pays d’origine de la personne, que ce soit par la personne elle-même ou si elle a cette chance, avec l’aide d’un proche. Mais les restrictions imposées en matière de voyages et de déplacements, parfois au sein même des pays étrangers, peuvent rendre très difficiles, voire impossibles, les démarches pour se le procurer. Or certaines communes n’acceptent une copie de l’acte de naissance que de maximum 3 ou 6 mois, ce qui, à l’heure actuelle, revient à forcer les gens à se confronter à ces difficultés pratiques, parfois insurmontables.
La loi du 20 décembre 2020 portant des dispositions diverses temporaires et structurelles en matière de justice dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus a prévu un allongement de deux mois du délai de décision dont dispose le Procureur du Roi pour toutes les demandes de nationalité introduites entre le 24 décembre 2020 et le 31 mars 2021. Nous comprenons tout à fait que les Parquets, confrontés à des difficultés similaires à celles évoquées ci-dessus, aient besoin de davantage de temps pour pouvoir effectuer correctement leur travail de vérification et d’enquête pour apporter les réponses appropriées aux demandes de nationalité qu’ils reçoivent. Nous sommes cependant déçu·es de constater que cette même attention n’a pas été portée aux ressortissant·es étranger·es qui entament les démarches pour obtenir la nationalité belge.
Il nous semble, au vu de toutes les difficultés énoncées, que des assouplissements temporaires doivent être prévus pour les personnes qui demandent la nationalité belge actuellement. Ainsi, dans l’immédiat et de manière exceptionnelle…
Les jours de travail devraient être pris en compte pendant une année supplémentaire.
Les copies des actes de naissance devraient pouvoir être demandées aux consulats et ambassades des pays de naissance des ressortissants étrangers. Ou encore, les communes devraient être obligées d’accepter des copies des actes de naissance pendant un délai plus long que celui qu’elles demandent habituellement.
Les personnes originaires, et éventuellement ayant été scolarisées, dans un pays francophone devraient pouvoir justifier de leur connaissance du français.
D’autres solutions, qui font en plus sens à plus long terme, permettraient également d’atténuer ou de résoudre certains problèmes dans l’immédiat. Ainsi la reconnaissance et l’acceptation généralisée par les Parquets wallons des tests de français donnés dans les Centres régionaux d’intégration en Wallonie permettraient de diminuer fortement le nombre de personnes devant passer un test dans un centre du Forem. De même, à Bruxelles, si les tests passés dans le cadre du parcours d’intégration étaient acceptés sans aucun doute, cela éviterait à de nombreuses personnes de passer un deuxième test chez Actiris ou Bruxelles Formation. Cela permettrait à de nombreuses personnes de ne pas devoir passer ce test plusieurs fois, tout en laissant les places disponibles aux personnes qui n’ont pas encore du tout passé de test de langue et en ont donc réellement besoin.
Nous avons bien conscience que la situation actuelle n’est facile pour personne. Cependant, en allongeant le délai de décision dont disposent les Procureurs du Roi en matière de nationalité, vous avez montré que des solutions existent et qu’elles peuvent être mises en œuvre relativement facilement. Nous vous demandons simplement de faire également bénéficier de ces solutions les personnes qui demandent la nationalité belge, par essence plus vulnérables que les Parquets. Nous vous remercions d’avance de l’attention que vous aurez portée à ce courrier et nous restons bien sûr disponibles pour échanger davantage avec vous sur ce sujet si vous le désirez. Nous vous prions d’agréer, mesdames et messieurs les Député·es, l’expression de nos salutations distinguées.
CAI Namur ASBL, CeRAIC ASBL, CIMB ASBL, Ciré, CRIC ASBL, CRILUX ASBL, CRVI ASBL, Cultures&Santé ASBL, Institut kurde de Bruxelles, mouvement Lire et Écrire, Mrax, Objectif - Mouvement pour l’égalité des droits, Siréas ASBL, Vluchtelingenwerk Vlaanderen.
L’appel à projets Alpha-Culture 2021 est arrivé ! Candidature à remettre pour le 31 mai…
La Fédération Wallonie-Bruxelles a le plaisir de vous adresser la circulaire ministérielle du 16 mars 2021 relative à l’appel à projets Alpha-Culture et le formulaire de demande 2021 à compléter.
Cet appel à projets permet aux opérateurs d’alphabétisation de mener un projet de type artistique ou culturel avec des adultes en formation d’alphabétisation sur base d’un partenariat.
Ils reposent sur la co-construction du projet avec au moins un prestataire externe à l’organisme de formation.
Le promoteur du projet est l’opérateur de formation en alphabétisation qui doit être reconnu, agréé ou régulièrement subventionné par la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Wallonie, ou la COCOF.
Votre formulaire de candidature (complété et cosigné) et les annexes sont attendus pour le 31 mai 2021 au plus tard par envoi postal d’un exemplaire-papier et par transmission d’un exemplaire pdf via un mail.
« Pour une approche professionnelle inclusive du genre »
Appel à projets 2021 de la Fédération Wallonie-Bruxelles
La Fédération Wallonie-Bruxelles lance un appel à projets de formation continue dans le champ culturel sur le genre et les discriminations faites aux femmes.
Cet appel tend à renforcer, au cœur même du travail social et culturel, la construction d’une démarche professionnelle tenant compte des inégalités entre les femmes et les hommes, éclairée par la dimension du genre et par les autres formes de discriminations et d’exclusions que peuvent vivre certaines catégories de femmes.
Les projets éligibles peuvent prendre la forme :
de formations
de séminaires ou journées d’étude
d’accompagnements dans l’organisation ou gestion d’un lieu ou d’une association
de création d’outils, de matériels ou de supports didactiques à l’usage des professionnel·les.
Date limite d’introduction des dossiers : 15 juin 2021.
Éligibilité
L’appel s’adresse à des opérateurs reconnus par l’administration générale de la Culture comme professionnels dans la formation des acteur·rices culturel·les, en matière d’égalité femmes-hommes et de politiques culturelles.
Sont également éligibles des opérateurs culturels, artistiques ou associatifs, porteurs de projets formulés dans un cadre de collaboration ou partenariat avec des associations féministes ou travaillant sur des questions d’égalité entre les femmes et les hommes. Ces partenariats doivent être précisés par convention, être cohérents et éclairants quant à l’implication et l’apport spécifique des partenaires au projet de formation.
Les examens (sauf les épreuves certificatives) sont supprimés dans l’enseignement officiel
Réaction de Lire et Écrire
L’annonce a été faite hier par la ministre de l’Enseignement Caroline Désir. Lire et Écrire, membre de la plate-forme de lutte contre l’échec scolaire, qui a plaidé en ce sens s’en réjouit. Elle appelle les directions et pouvoirs organisateurs de l’enseignement libre à suivre cette même voie.
Pour nous, mettre en place des évaluations diagnostics et non pas une session d’examen pour tous les élèves est essentiel pour ne pas accroître les inégalités qui frappent déjà les élèves ayant des difficultés, ainsi que les familles non équipées ou peu habituées à utiliser l’informatique.
De nombreux adolescents et jeunes adultes ont décroché suite à la pandémie et la mise en place d’un enseignement hybride. Ils ne sont pas responsables de cette situation, pas plus que les enseignants. Il y a donc lieu de soulager tout le monde en modifiant les habituelles traditions de fin d’année que sont les sessions d’examens et les échecs qu’elles entraînent.
Appel à projets 2021 pour l’inclusion numérique
Par le Fonds ING pour une société plus digitale et la Fondation roi Baudouin
La Fondation Roi Baudouin a lancé un appel à projets avec le Fonds ING pour une société digitale.
Cet appel s’adresse aux acteurs du numérique et/ou de la formation qui souhaitent développer des formations et de l’accompagnement pour des organisations de première ligne sur le thème de l’inclusion numérique (CPAS, écoles, centre de formation, ASBL…)
La durée de ce financement est de 2 ans, le fonds versera entre 30 000 et 60 000 euros pour les projets sélectionnés.
8 septembre 2021 : Journée internationale de l’alphabétisation
En marge d’une société numérique qui ne leur fait pas de place, les personnes qui ont des difficultés à lire et à écrire perdent des droits essentiels… ou y renoncent. Pourtant elles réclament un autre traitement, une existence à part entière dans le monde connecté de demain.
Lire et Écrire aux 30 ans de la Fesefa
Revoir l’évènement en vidéo
La Fesefa (Fédération des employeurs des secteurs de l’Éducation permanente et de la Formation des adultes, dont les différentes ASBL de Lire et Écrire sont membres) a célébré ses 30 ans, le 8 octobre 2021.
Lors de cette journée anniversaire, s’est tenue une table-ronde sur l’autonomie associative, à laquelle a notamment participé Sylvie Pinchart, directrice de Lire et Écrire Communauté française et porte-parole du Mouvement.
« Les oubliés du numérique » : interview dans Contrastes
Cécilia Locmant, responsable de campagne et de la communication à Lire et Écrire Communauté française
Dans son numéro de novembre-décembre 2021, le magazine Contrastes, des Équipes populaires, a donné la parole à différents intervenants – dont Lire et Écrire – pour mettre en lumière les conséquences de la numérisation massive de la société sur les personnes les plus fragilisées dont une partie des droits essentiels ne sont plus respectés.
L’occasion pour nous de retracer les contours et retours de notre campagne de 2021 « Les oubliés du numérique : Delete ou Enter ? »
Merci aux Équipes populaires de nous avoir permis de reproduire cette interview dans sa totalité.
À travers sa campagne de sensibilisation Les oubliés du numérique, Lire et Écrire dénonce les exclusions que vivent les personnes en difficulté de lecture et d’écriture à l’ère du tout au numérique. L’occasion de faire prendre conscience au grand public et aux responsables politiques qu’on ne peut pas continuer à mettre à l’écart un dixième de la population en matière d’accès et d’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC).
Rencontre avec Cécilia Locmant, responsable de campagne et de la communication.
Contrastes — Nous venons de vivre un an et demi très particulier, avec une pandémie, des confinements… Comment avez-vous réussi à garder le contact avec votre public ?
Cécilia Locmant — En mars 2020, la nouvelle a été très brutale. On n’avait rien anticipé. De par nos valeurs et nos missions, nos équipes de formateurs et les apprenants n’étaient pas préparés à fonctionner à distance. Les gens se sont retrouvés en isolement avec de grandes difficultés par rapport à une série de démarches et de droits essentiels qui très vite n’ont plus été respectés. Pas mal de services de première ligne ont fermé leurs portes. Ça a été très compliqué.
Dans un premier temps, nous avons décidé de faire un relevé des équipements dont les apprenants disposaient. Nous les avons équipés dans la mesure du possible. Certaines régionales de Lire et Écrire ont pu obtenir des tablettes. On a également financé des connexions. Mais il a fallu combiner avec le deuxième niveau de fracture numérique, à savoir que, au-delà du manque d’équipement, les personnes ne maîtrisent pas l’usage du numérique.
Notre premier souci a été de maintenir le contact, pas forcément pour faire de la formation mais plutôt pour prendre des nouvelles des personnes et voir comment elles vivaient cette période si particulière. Nous avons souvent pris contact grâce au smartphone et à des applications comme Messenger ou WhatsApp. Mais avec certaines personnes qui ne maîtrisaient pas assez le français, même ce contact n’était pas possible. Quand des sessions de formation ont pu se remettre en place, nous avons parfois fait des dépôts de documents dans les boîtes aux lettres des apprenants, comme certaines écoles l’ont fait avec leurs élèves.
Quand se revoir a été possible, nous avons organisé des entretiens entre formateurs et apprenants. Mais le contact avec certaines personnes a été perdu. On constate que les plus fragilisés ont disparu du radar.
Vous lancez une campagne Les oubliés du numérique, où vous partez du constat que la fracture numérique, déjà présente dans la société, est encore plus forte auprès des personnes qui ont des difficultés avec la lecture ou l’écriture. Pouvez-vous nous parler de ce que votre public vous renvoie comme interpellations ? Quels sont leurs messages ? Quelles sont leurs plus grandes difficultés ? De quel ordre sont-elles ?
Les échos du terrain arrivés très rapidement étaient très préoccupants dans tous les domaines de la vie : prendre rendez-vous chez le médecin, obtenir ses allocations de chômage, renouveler son abonnement de bus, suivre la scolarité des enfants… tout était devenu compliqué.
Les difficultés face au numérique ne sont pas nouvelles. Les gens avaient déjà des difficultés à utiliser des Bancontact par exemple. Depuis longtemps, tous les services essayent de convaincre les gens d’utiliser les applications en ligne. Mais malgré la fracture numérique, les personnes arrivaient à garder une certaine autonomie. Elles avaient d’autres alternatives en cas de difficulté. Elles pouvaient se rendre sur place pour obtenir de l’aide ou se faire aider.
Avec les confinements, on a très vite observé un non-accès et puis une exclusion de certains services avec des conséquences très problématiques : on ne perçoit pas son allocation de chômage, on n’arrive pas à se faire vacciner…
Au final, les personnes vivent une double peine : si elles ne savent pas faire un virement bancaire elles-mêmes, elles peuvent demander au guichetier de le faire, mais elles paieront pour ça. Si on n’arrive pas à renouveler son abonnement en ligne, cela signifie une amende à la clé. Tout ça se paie en cash. Et en perte d’autonomie !
C’est à partir de ces constats que nous avons lancé notre campagne de sensibilisation Les oubliés du numérique. Quatre clips ont été réalisés pour illustrer les difficultés vécues dans les transports en commun, dans les démarches administratives à la commune, dans la recherche d’emploi, et dans le domaine des soins de santé.
En 2021, nous avons voulu aller plus loin en récoltant des témoignages à partir de deux questions : Qu’est-ce que vous n’avez pas pu faire, avec quelles conséquences ? Qu’est-ce que vous rêveriez de faire dans cette société numérisée de demain ? Les témoignages ont abouti aux deux clips Delete et Enter qui expriment l’idée de pouvoir fonctionner avec le numérique mais avec des balises. Les messages principaux sont : Je veux garder un contact humain avec les services de base, essentiels et d’intérêt général. Je veux qu’on prenne en compte mes difficultés dans le domaine numérique. C’est fondamental que les services publics accueillent toute la population sans exclure qui que ce soit.
Le contact au guichet, le face-à-face est important. Quand les personnes en difficulté avec la langue française, avec la lecture et l’écriture se rendaient à un guichet, ce n’était pas forcément la panacée. Parfois elles se faisaient rembarrer, humilier. Mais elles se débrouillaient. Au téléphone, c’est plus difficile parce que les gens parlent vite. Le contact direct a son importance et aide beaucoup. Ils le réclament même si ce contact n’est pas merveilleux.
Remplir un formulaire en ligne, compléter ses cartes des allocations de chômage en ligne, prendre des rendez-vous en ligne, par exemple pour la vaccination, tout est très compliqué. Nos formateurs ont pris en charge énormément de démarches administratives pour les apprenants.
Nous avons également constaté un problème important par rapport au contact par mail. La boîte mail nécessite d’avoir une adresse mail avec un mot de passe, de pouvoir lire et comprendre le contenu de ses mails. Or, pour beaucoup, il est difficile de gérer et se rappeler de ses mots de passe. Certains ouvrent parfois une boîte mail pour envoyer un mail à une administration. Puis leur boîte mail se remplit sans qu’ils en aient conscience. Les gens se retrouvent en difficulté car ils n’ont plus accès à leur boîte mail. Dès que vous donnez une adresse mail, les administrations privilégient l’envoi de documents par mail et ne vous envoient plus de communication papier. C’est un piège. Or le papier est important. Les repères ne sont pas les mêmes. Ça pose d’énormes problèmes quand tout est dématérialisé.
Il y a clairement une conscience des dangers et une crainte de se faire arnaquer. C’est une des raisons pour lesquelles certains ne veulent pas utiliser la banque en ligne. Sans maîtrise de tous les codes de l’écrit, il est encore plus facile de se faire arnaquer.
La formation, la solution ?
La formation, c’est un temps long. On ne va pas répondre à des questions urgentes d’accès au numérique par la formation. De plus, les technologies évoluent tellement vite. Quand une interface change, les repères se perdent. De plus, on ne touche qu’une petite partie des personnes en situation d’illettrisme. On ne va pas pouvoir résoudre tous les problèmes par nos formations.
Les difficultés auxquelles sont confrontés les « oubliés du numérique » ont bien entendu un impact sur l’accès aux services. Avez-vous exploré l’impact psychologique de toutes ces difficultés ? Comment on se sent quand on doit faire face à toutes ces difficultés ?
Il y a cet isolement dramatique. Ils sont en recherche de contacts sociaux. Les formations, c’est un espace où on fait du lien, on se fait des amis, on s’épaule. Perdre ce contact, c’est dur. Et c’est encore plus dur pour les personnes dont les familles sont éloignées.
Ce qui est le plus prégnant dans le rapport au numérique, c’est la perte d’autonomie. Les gens deviennent de plus en plus dépendants de certaines personnes qui peuvent les aider.
Parmi le public en contact avec Lire et Écrire, beaucoup travaillent dans des boulots informels et ont parfois perdu leur travail. Il y a eu une augmentation importante du recours aux colis alimentaires. Les personnes avaient de plus en plus de difficulté à satisfaire leurs besoins de base. Les gens se sont retrouvés dans des difficultés économiques et sociales. Leurs conditions de vie sont loin d’être idéales pour vivre des confinements. Ils vivent souvent dans des logements exigus sans espace, sans jardin, sans possibilité d’avoir un espace au calme pour pouvoir suivre un cours en ligne. Il y avait aussi l’angoisse liée au virus. Il a fallu décrypter les réunions du Codeco, expliquer les règlementations qui changeaient tout le temps. Il fallait déconstruire certaines croyances familiales ou culturelles et surtout les fake news qui circulent sur les réseaux sociaux.
Avez-vous interpellé certains services face aux constats que vous faites ? Si oui, quelles ont été leurs réponses ?
Nos formateurs étaient en contact direct avec de nombreux services pour aider les personnes en difficulté. Par ailleurs, au niveau politique, nous revendiquons depuis longtemps que les services publics prennent en compte les personnes en situation d’illettrisme. Cette revendication est encore plus d’actualité aujourd’hui. La numérisation des services était déjà en marche mais a pris un coup d’accélérateur avec la crise sanitaire. Notre crainte est que certains guichets ou services restent fermés. Quand on ferme des guichets et qu’on les transforme en contact en ligne, on ne fait généralement pas marche arrière. Il suffit d’observer ce qui se passe avec les services bancaires et avec les guichets de la SNCB.
Mais nous sommes de plus en plus sollicités par une série d’institutions. Dans le cadre du renouvellement de leur convention, Infrabel nous a par exemple invités à participer à une discussion préalable avec d’autres associations de terrain pour voir comment rendre leurs services accessibles.
Nous avons participé également à des focus groupes gérés par la Fondation Roi Baudouin qui est chargée de rédiger un cahier des charges sur la numérisation de tous les services du ministère de la Justice. Des interfaces nous ont été présentées pour évaluer si elles étaient adaptées ou pas au public en difficulté.
Toutes ces sollicitations ne sont pas inintéressantes mais sont parfois frustrantes. Il est difficile de mesurer l’impact que l’on peut avoir. On a parfois l’impression qu’on nous appelle un peu tard dans le processus. Ce serait plus cohérent de nous interpeller en amont de la réflexion, pour réfléchir au projet de l’institution, car on a parfois l’impression que ces réunions servent simplement aux institutions à justifier le fait qu’elles aient demandé l’avis des associations de terrain sans que cela ne change en rien leur projet.
Nous avons donc décidé de prendre le temps de réfléchir à la manière de répondre aux besoins de nos apprenants et aux demandes de ces institutions. Car les réponses peuvent être multiples : proposer des formations aux travailleurs de première ligne de certains services, travailler sur leurs documents, leurs formulaires… Différentes choses peuvent être mises en place, à différents niveaux mais il faut avant tout analyser les besoins. Par ailleurs, nous ne sommes peut-être pas compétents ou outillés pour répondre à certaines demandes des institutions.
Une réflexion va être menée au sein de Lire et Écrire pour préciser notre méthodologie, les balises à poser et surtout la place des apprenants dans le processus avant de répondre à de nouvelles sollicitations.
Les revendications de Lire et Écrire :
Garder les services publics accessibles à tou.te.s en adéquation avec le droit constitutionnel et l’égalité de traitement. Cela signifie le maintien d’un contact téléphonique et d’une série de guichets avec présence physique et accueil de qualité.
Mettre en place un plan de lutte contre la fracture numérique pour les personnes illettrées, en permettant à tou.te.s l’accès à un ordinateur et à une connexion à prix décent et en finançant la formation et l’accompagnement aux usages des NTIC.
Prévoir un tarif téléphonique social pour les plus démunis.
Comme Lire et Écrire le dit dans ses vidéos Delete et Enter, il n’est pas question de choisir de vivre sans le numérique qui a envahi nos vies ; la numérisation est là, il faut faire avec. Quelles seraient dès lors vos revendications pour que la numérisation ne laisse pas sur le carreau des milliers de personnes ? Comment pensez-vous porter vos revendications pour qu’elles soient entendues et suivies d’actions ?
Notre campagne a démarré autour du 8 septembre, journée internationale de l’alphabétisation. Du coup les médias nous ont prêté une oreille attentive. Nous avons eu une bonne couverture médiatique. Nous avons des interactions avec le monde politique, notamment avec le secrétaire d’État à la transition numérique et avec le cabinet du ministre bruxellois Clerfayt (qui a d’ailleurs participé à notre séminaire sur l’accessibilité numérique). Il y a eu des interpellations parlementaires au niveau de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Région wallonne. Lire et Écrire a été audité sur la réforme de la convention du Forem sur le suivi coaching. Nous portons nos revendications dans tous les espaces qui s’offrent à nous. La presse nous invite également. On est passé récemment sur BX1 et sur LN24. Nos spots ont été diffusés dans les cinémas. Nous sommes aussi sollicités pour intervenir dans des classes d’étudiants en stratégie de communication et d’éducation pour expliquer ce qu’est une campagne en éducation permanente et leur présenter nos revendications. Ce sont des impacts indirects de la campagne. Toucher des futurs diplômés qui seront des futurs communicateurs, c’est aussi intéressant.
Vidéos des Ateliers des droits sociaux, avec Lire et Écrire.
Dans le cadre d’un cycle de formation, les Ateliers des droits sociaux ont demandé à une série d’acteurs de première ligne — dont Lire et Écrire – d’expliquer les conséquences sociales de la pandémie sur les publics qu’ils accueillent.
Témoignages indispensables, sans détours ni artifices sur la violence subie par les oubliés de notre système.
Ce fut pour nous l’occasion de parler de notre dernière campagne de sensibilisation qui dénonce les exclusions et la mise à l’écart des personnes analphabètes éloignées du numérique et de présenter quelques axes de nos revendications et du travail d’accompagnement des acteurs du secteur.
Vers un travail social numérisé ? - Asbl Lire & Écrire
Avec Cécilia Locmant (responsable de campagne et de la communication à Lire et Écrire Communauté française) et Fabien Masson (coordinateur Alpha-TIC à Lire et Écrire Bruxelles).
Voir aussi l’ensemble des vidéos, avec ARC ASBL, l’Atelier du web, la Fédération des services sociaux, le réseau CABAN DIBAC, ainsi qu’un entretien avec Nicolas Latteur, sociologue et formateur au CEPAG.
Appel à projets Alpha-Culture 2022
Par le service de l’Éducation permanente de la FWB
La Fédération Wallonie-Bruxelles lance un appel à projets de pratiques artistiques ou culturelles menés en formation d’alpha ou alpha-FLE, à réaliser avec un intervenant externe.
Remise des candidatures pour le 31 mai 2022.
Subventions de 1 500 € à 5 000 €.
Cet appel est adressé aux organismes :
organisant régulièrement des formations d’alphabétisation (alpha ou alpha-FLE, pour publics francophones ou non),
reconnus, agréés ou régulièrement subventionnés par la FWB, la COCOF ou la Région wallonne.
L’appel :
concerne les projets de pratiques artistiques ou culturelles menés en lien avec une formation en alphabétisation (pour publics francophones et non francophones),
implique un partenariat à nouer avec un intervenant de type culturel ou artistique externe à l’organisme de formation.
Par prestataires externes susceptibles d’être partenaires, l’administration entend :
Opérateur culturel, structure artistique ou socioartistique.
Intervenant artistique.
Opérateur culturel qui s’appuie sur une dynamique d’Éducation permanente pour mener des projets artistiques basés sur la rencontre de différentes cultures.
Association s’occupant de migrants.
L’appel à projet accorde cette année une attention particulière à une de ces dimensions dans la coconstruction du projet :
Une approche de lutte contre la fracture numérique.
Une approche interculturelle.
Documents
Le formulaire de candidature (complété et cosigné) et les annexes sont attendus pour le 31 mai 2022 au plus tard par envoi postal d’un exemplaire papier + ses annexes et par transmission d’un exemplaire PDF via e-mail.
Cet aide-mémoire résume les informations essentielles relatives à cet appel à projets qui implique obligatoirement un partenariat entre un organisme d’alphabétisation et un intervenant externe à l’organisme de formation en alphabétisation.
La circulaire du 16 mars 2021 contient davantage de précisions notamment sur les projets, les forfaits, les collaborations artistiques, les publics visés, la procédure, le calendrier, la justification des subventions, les dépenses admissibles…
Baromètre 2022 de la Fondation roi Baudouin : l’inclusion numérique ne concerne pas vraiment les publics les plus fragilisés
Lors de la publication du nouveau Baromètre de l’inclusion numérique, le 2 septembre 2022, l’information qui a fait la une des médias a été l’augmentation du taux de personnes qui se trouvent aujourd’hui en vulnérabilité numérique. Ce taux est passé de 39 % en 2020 à 46 % en 2021 soit près d’une personne sur deux. comme l’explique la Fondation roi Baudouin, parmi ces 46 % éloignées du numérique, 7 % n’utilisent pas Internet et 39 % ont de faibles compétences numériques.
La Fondation roi Baudouin invite alors à une attention accrue vis-à-vis de ces publics : La position des personnes les plus vulnérables dans une société de plus en plus numérisée est préoccupante et appelle des solutions alternatives.
Ces constats, que nous relayons également de façon qualitative dans notre campagne concernent directement les personnes en formation à Lire et Écrire qui appartiennent à ces groupes peu diplômés et socialement défavorisés.
D’autres points d’analyse abordés dans le baromètre pourraient également être transférés à nos publics et sont liés notamment à la difficulté d’accès aux droits sociaux.
En voici trois qui ont retenu notre attention :
Quant à l’utilisation de l’administration en ligne, moins d’un internaute sur 2 détenant de faibles compétences (46 %) l’utilise contre 95 % de leurs homologues aux compétences avancées.
Pour plus de 8 travailleurs sociaux interrogés sur 10, le passage des services publics au format numérique rend ces derniers difficilement accessibles voire inaccessibles pour leurs publics, généralement précarisés sur le plan socioéconomique ou culturel.
Les difficultés les plus fréquentes dans l’accès aux droits sociaux par la voie numérique procèdent aussi, selon plus de 9 travailleurs sociaux interrogés sur 10, d’une difficulté de compréhension des procédures administratives. Les autres raisons évoquées les plus fréquentes sont les difficultés à trouver les informations nécessaires sur internet, le manque de maîtrise du français ou du néerlandais ainsi que les difficultés de lecture et d’écriture. Ces résultats soulignent en creux que les politiques et les initiatives en faveur de la « montée en compétences numériques » des citoyens sont certes nécessaires, mais à elles seules insuffisantes si l’objectif est de maintenir l’accès aux services essentiels numériques à tous de manière équitable.
Le tarif social pour une connexion à Internet sera plafonné à 19 € dès 2024
C’est la bonne nouvelle annoncée ce matin par les médias suite à l’accord intervenu entre le Gouvernement et les opérateurs de télécommunication du pays.
La numérisation rapide de la société a laissé sur le bord du chemin ceux et celles qui ne sont pas équipé·es, ne disposent pas de connexion de qualité suffisante et ne maitrisent pas ou peu les usages numériques. Les personnes en difficulté de lecture et d’écriture sont parmi ces exclu·es et ne parviennent plus à accéder à leurs droits. Si cette nouvelle mesure gouvernementale est un pas dans la bonne direction, elle doit selon nous s’accompagner d’autres décisions favorisant l’inclusion numérique de toute la population, comme le maintien de guichets physiques au sein des services essentiels ouverts au public.
Concrètement, à partir de 2024, plus d’un demi-million de Belges en situation de pauvreté (qui bénéficient déjà d’un tarif social pour le gaz et l’électricité) recevront un courrier les invitant à se rendre dans un point de vente de leur opérateur télécom. Là, leur abonnement internet pourra être automatiquement modifié pour le nouveau tarif social, au prix de 19 € par mois maximum.
Lire et Écrire vous présente ses meilleurs vœux
Vous n’utilisez pas la banque en ligne ? Alors vous payerez plus cher…
Les oubliés du numérique
Communiqué de presse
Sous prétexte que les paiements numériques se multiplient et gagnent chaque jour du terrain, les grandes banques belges ont décidé de supprimer leurs distributeurs automatiques de billets. Cette position a déjà fait parler d’elle plusieurs fois (et a déjà amené Lire et Écrire à réagir) : Vous n’utilisez pas la banque en ligne ? Alors vous payerez plus cher.
Cette conséquence, celle « de la double peine » que nous redoutions et que nous avions déjà dénoncée est de nouveau vérifiée par le nouveau positionnement de KBC, qui souhaite faire payer ses clients pour retirer du cash dans les distributeurs du réseau Batopin.
Nous sommes dans un changement sociétal où les TIC prennent un envol sans précédent. Pourtant leur (in)accessibilité dans leur usage au quotidien n’est pas toujours prise en compte malgré le fait que ce n’est pas une évidence pour tout le monde. 40 % des Belges sont à risque d’exclusion numérique ; parmi eux, les personnes en difficulté avec l’écriture et la lecture. L’inclusion de toutes et tous doit être une priorité dans cette société de plus en plus dématérialisée. Aujourd’hui, des personnes sont écartées de la vie, de l’exercice de leur citoyenneté ou freinées dans leur autonomie, notamment par le recours de plus en plus courant au numérique par les agences bancaires. Rajouter à cela une sanction financière pour avoir accès à un distributeur est une claque supplémentaire pour les oubliés du numérique.
Après les frais liés au virement papier (qui coûte plus de 3 euros s’il est réalisé à un guichet), cette double peine trouve une nouvelle illustration à travers le retrait d’argent en cash dans les nouveaux distributeurs du réseau Batopin. Les journaux Le Soir et Sudinfo en parlent aujourd’hui, mais plusieurs associations actives dans l’inclusion financière ou la défense des consommateurs (Financité, Testachats et Okra) le dénonçaient haut et fort depuis plus longtemps. Dans un communiqué commun publié le 30 novembre, elles déclaraient : Nous avons déjà dénoncé l’année passée le fait que KBC supprime ses propres distributeurs d’une part, et décide, d’autre part, de considérer les distributeurs Batopin comme externes à son réseau, ce qui rend de facto payants (0,5 EUR) les retraits dans ces distributeurs pour certains de ses clients et clientes, explique Julie Frère, porte-parole de Testachats. Depuis lors, CBC a suivi et facture 0,2 EUR par retrait pour certains de ses clients dans les distributeurs Batopin. Cela nous paraît tout simplement inacceptable !
Pour un service qui a pour vocation d’être accessible à tous, comment peut-on justifier ce choix ? C’est une double peine pour les personnes qui ne savent ni lire ni écrire et qui éprouvent d’une part des difficultés à utiliser les services en ligne et d’autre part qui vont devoir payer plus cher pour un service normalement universel. Où est passée la mission d’accessibilité bancaire à l’ensemble de la population ? Quelle réponse apporter à une personne qui ne sait pas utiliser les paiements sans contact et qui se voit obligé de payer plus cher pour retirer de l’argent ? La perte d’autonomie et la sanction financière a de quoi interpeller.
Pour Lire et Écrire, cette décision porte atteinte à l’accès aux droits d’une partie de la population, utilisatrices faibles des services (bancaires) en ligne. Notre association demande également le maintien d’un large réseau de distributeurs de billets sur l’ensemble du territoire et une large transparence quant au projet Batopin qui se dit œuvrer au redéploiement plus équilibré d’un large maillage de points de retrait d’argent cash à travers le pays. À lire l’analyse de notre collègue bruxelloise Iria Galván Castaño, nous avons toutes les raisons de nous inquiéter et nous applaudissons dès lors le lancement d’une enquête de l’Autorité belge de la concurrence sur le projet Batopin.
Appel à projets Digi-Parents, par la Fondation roi Baudouin
Jusqu’au 15 mars 2023
Accompagner et renforcer les compétences numériques des parents dans une situation de vulnérabilité socioéconomique.
Avec cet appel Digi-Parents, la Fondation roi Baudouin souhaite soutenir des projets (pilotes) qui se concentrent sur le renforcement des compétences numériques des parents, et en particulier ceux qui sont dans une position socioéconomique vulnérable. L’objectif étant d’accroître leur indépendance numérique et de renforcer leur rôle parental en lien avec le numérique.
Votre organisation a-t-elle une idée pour aider les parents, dans une situation socioéconomique vulnérable, à améliorer leurs compétences numériques ? Veillez à soumettre un dossier de candidature. Un jury professionnel et indépendant [1] examinera tous les dossiers reçus et effectuera une sélection objective des dossiers les plus pertinents.
[1] Dont il est prévu que Lire et Écrire soit membre.
Premiers pas de Lire et Écrire en langage pour tous
Lire et Écrire s’intéresse au langage pour tous [1] comme outil à disposition des personnes en difficulté avec la lecture pour accéder à des textes, des sites web, des documents officiels, etc.
Lire et Écrire relaie ainsi la revendication du mouvement pour les langages simplifiés de permettre à chacun d’accéder à l’écrit sans être discriminé en raison d’un handicap permanent ou temporaire, d’un manque de compétences, de son âge, etc. [2]
Le recours au langage pour tous n’entraine pas un amoindrissement du sens ou de la complexité d’un texte. L’état d’esprit de l’auteur ou du traducteur est plutôt de permettre à tout le monde, du plus au moins lettré, de lire confortablement.
Comme il faut bien commencer quelque part, Lire et Écrire Communauté française a fait l’exercice délicat d’écrire un texte en langage pour tous pour faire le récit d’une journée de travail organisée le 29 septembre 2022 à Namur. C’est bien un texte destiné à tout le monde, apprenants, formateurs, chercheurs, coordinateurs, etc., et qui relève le défi de relater de cette journée et de ses enjeux complexes de manière claire et facile à comprendre.
La journée était un « hackathon », soit une journée de travail en groupe mixte rassemblant apprenants, formateurs, travailleurs de coordination et également des chercheurs de l’Université libre de Bruxelles autour d’une question relative à la participation des apprenants aux missions de plaidoyer et de sensibilisation de Lire et Écrire. Le but était de réfléchir à la manière de répondre aux demandes d’intervention et de « conseil » qui sont de plus en plus adressées à Lire et Écrire depuis la pandémie et la numérisation de nombreux services d’intérêt général.
Nous recevons en effet des invitations à « envoyer » des apprenants dans des panels de test, à donner notre avis sur des dispositifs en ligne, mais nous n’avons pas réfléchi, au niveau du mouvement, à la manière de répondre à ces demandes de manière systématique, et à la manière dont les apprenants peuvent être impliqués, accompagnés lorsqu’ils sont sollicités comme « expert de l’illettrisme ».
Notre question était donc :
Agir en tant « qu’experts » de l’illettrisme ?
Si oui, comment, à quelles conditions et avec quel accompagnement…
L’idée de la journée de hackathon était de se rassembler pour analyser et inventer ensemble des pistes de réponses à cette question.
Le projet a pu voir le jour grâce à un partenariat avec le Policy Lab, un laboratoire de recherche de l’ULB, dont l’objectif est de créer des ponts entre les individus et de rapprocher les institutions, publiques, associatives ou privées de leurs usagers. Ce partenariat nous a permis d’obtenir un petit financement européen (dans le cadre du projet interuniversitaire CIVIS).
Dans le courant de l’année 2022, nous nous sommes d’abord réunis en groupe restreint de travailleurs de Lire et Écrire (différents profils de fonction) avec l’accompagnement d’une chercheuse du Policy Lab, pour baliser notre champ de réflexion. Ensuite, des consultations avec des organisations d’autres pays, ou d’autres secteurs, ont été organisées pour rassembler des idées et des modèles de participation des usagers déjà mis en place ailleurs. Et enfin la journée de hackathon devait réunir travailleurs et usagers (les apprenants) pour confronter les idées récoltées pendant les premiers jours de travail avec les apprenants, qui sont les premiers concernés.
Les apprenants et les formatrices présentes lors de la journée de hackathon nous ont fait remarquer que nous n’avions peut-être pas assez travaillé la question de la journée en amont avec les groupes présents. Pour essayer de rectifier le tir a posteriori, nous avons décidé de rédiger ce texte en langage pour tous, qui revient sur notre question de départ, sur le processus et sur les résultats du hackathon.
Ce texte est destiné à tout le monde, apprenants, travailleurs et toute personne intéressée.
Si vous souhaitez nous donner un retour sur la lisibilité de ce texte, son accueil par les groupes ou autre suggestion, n’hésitez pas à écrire à Louise Culot, chargée d’analyses à Lire et Écrire Communauté française et autrice du texte : louise.culot@lire-et-ecrire.be
[1] Le français facile à lire et à comprendre, ou FALC en abrégé, a été proposé par l’ASBL Inclusion Europe et comprend un ensemble de règles relatives au fond et à la forme d’un texte afin de le rendre accessible aux personnes porteuses d’un handicap cognitif. Pour ne pas déforcer cette initiative, nous avons choisi, après parution du texte Des apprenants porte-paroles, d’utiliser l’expression « langage pour tous ». Nos textes en langage pour tous ne sont pas relus par des personnes porteuses d’un handicap cognitif, à la différence des textes en FALC.
Dans un avis commun, Unia (Centre interfédéral de l’égalité des chances) et le Service de lutte contre la pauvreté reconnaissent le caractère discriminant de la dématérialisation des services publics et d’intérêt général à l’égard des personnes en situation d’analphabétisme.
Pour Lire et Écrire, qui est à l’initiative de cette requête, c’est une avancée importante dans son combat pour une meilleure prise en compte de ce public.
Obtenir un document administratif, s’inscrire en tant que demandeur d’emploi, accéder à son compte bancaire, prendre un rendez-vous médical se font désormais en ligne et nécessitent une maitrise de l’écrit et des technologies numériques. Les personnes en difficulté de lecture et d’écriture, soit 1 personne sur 10 en Belgique, sont fortement impactées par ces transformations et par la réduction voire la disparition des canaux de communication traditionnels (guichets en face à face, téléphone, papier…)
Ces difficultés quotidiennes qui ont comme conséquences le non accès toute une série de services et la perte de droits, Lire et Écrire les dénoncent depuis le début de la pandémie et plus encore aujourd’hui où le « digital par défaut » est devenu la norme.
En janvier 2022, à la suite de sa campagne Les oubliés du numérique qui mettait le focus sur ces situations d’exclusion, notre association a interpelé Unia pour qu’il se prononce sur trois questions : le caractère discriminant de ces procédures en vertu de la législation antidiscrimination, les possibilités de recours pour les personnes qui y sont confrontées et l’intérêt de modifier la loi pour permettre une meilleure prise en compte de l’analphabétisme ou l’illettrisme dans les législations antidiscrimination. Si la réponse apportée dans l’avis d’Unia n’est pas une « bonne nouvelle en soi », puisqu’il confirme qu’il y a bien discrimination au regard de la loi, les aménagements proposés et engagements pris nous permettent d’envisager de nouvelles pistes d’action pour défendre plus concrètement les droits des personnes analphabètes en fragilité numérique.
Inclure le critère de « la condition sociale »
Jusqu’à présent, dans notre pays, le commun dénominateur des législations antidiscrimination (ordonnances et décrets régionaux et fédéraux) reprend 19 critères de base : 5 critères raciaux, plus le handicap, les convictions philosophiques ou religieuses, l’orientation sexuelle, l’âge, la fortune, l’état civil, les convictions politiques, les convictions syndicales, l’état de santé, les caractéristiques physiques ou génétiques, la naissance et l’origine sociale.
Seules les législations régionales ajoutent aussi les critères du statut de séjour, de la composition de ménage et de « la condition sociale ». C’est sur base de tous ces critères que des cas de discrimination sont aux yeux de la loi interdits et punissables.
Comme le précise l’avis, « la fracture numérique », à travers la centaine de signalements répertoriés par Unia depuis 2019, renvoie principalement aux critères de la langue, de l’âge, du handicap, de la fortune, de l’origine sociale et de la condition sociale (quand elle est intégrée dans la loi). Par ailleurs, certains cas répertoriés peuvent aussi être le résultat de croisement ou d’addition de plusieurs de ces facteurs. Dès lors, pourquoi ne pas le faire pour une personne analphabète dont les « caractéristiques » peuvent correspondre à la somme ou au croisement de ces différents facteurs.
Mais pour Unia, ce qui serait vraiment une avancée serait d’intégrer le critère très englobant de « la condition sociale » comme un critère protégé par « l’ensemble » de notre législation antidiscrimination, ce qui n’est pas encore le cas aujourd’hui au niveau fédéral par exemple. Les choses sont en train d’évoluer au sein du monde de la politique antidiscriminatoire pour rendre compte des citoyens qui vivent de plus en plus souvent des situations à la croisée de plusieurs vulnérabilités : socioéconomique, culturelle telle que l’analphabétisme, de logement… qui se combinent aux critères de genre, handicap, etc. De plus en plus, les discriminations signalées sont le fait de réalités sociologiques plus larges qu’un seul critère, quel qu’il soit. En cela, l’approche intersectionnelle est d’une grande aide.
Unia estime donc qu’introduire le critère de la condition sociale permettrait d’attester plus directement de situations discriminatoires liées à la fracture numérique pour les personnes en situation d’analphabétisme, en faisant explicitement référence, par exemple dans les travaux préparatoires, d’une liste non exhaustive de personnes s’y retrouvant et englobant notamment les personnes analphabètes.
Lire et Écrire soutient cette idée car elle correspond bien à la réalité de l’analphabétisme. Une personne analphabète ne peut pas être classée dans une catégorie étroite et immuable (sinon à quoi bon s’alphabétiser ?). De plus, les trajectoires sont multiples et difficiles à faire entrer dans un profil précis ou une définition individuelle. Au contraire, pour notre association, l’analphabétisme a pour cause et conséquence l’exclusion sociale, culturelle, politique et économique sévissant dans notre société.
Des signalements qui pourraient donner lieu à des actions en justice
Pour Lire et Écrire, la demande d’avis auprès d’Unia n’est ni habituelle, ni même évidente. En tant que mouvement d’alphabétisation populaire, nous ne menons jamais aucun combat collectif en utilisant la voie juridique. Mais aujourd’hui, les personnes que nous accompagnons sont tout simplement « oubliées » c’est-à-dire « pas entendues » et « pas prises en compte ». Elles témoignent, dans le vide, des manquements de l’État dans les missions qu’il délègue à ses services publics et d’intérêt général : l’égalité (dans l’accès et dans les tarifs), la mutabilité (capacité d’adaptation aux conditions et aux besoins), et la continuité. La gravité de ce à quoi nous avons été témoins depuis la pandémie, à savoir la privation d’une partie de la population de ses droits les plus élémentaires, nous a finalement conduit à cette initiative. Aujourd’hui, Unia – comme ses missions le lui permettent – annonce réfléchir à actionner, l’arme judiciaire et l’utiliser, si besoin en est, dans certaines situations individuelles ou plus encore collectives.
Collaboration et partenariat avec Lire et Écrire
Unia le reconnait, dans la centaine de signalements enregistrés dans le domaine de la « fracture numérique » depuis 2019, aucun ne concerne de personnes analphabètes. Le centre l’explique par différents facteurs : ce public n’a pas connaissance d’Unia et de son rôle, ses services manquent d’accessibilité (la majorité des signalements passent désormais par des formulaires en ligne et plus par la permanence physique ou téléphonique) et les personnes analphabètes ne se reconnaissent pas dans les critères dits « protégés » par les lois antidiscrimination. Conscient du faible taux de rapportage de dossiers ayant un lien avec la fracture numérique, Unia a décidé de revoir ses modes d’action pour mieux identifier ces problématiques, en collaborant notamment avec Lire et Écrire. De notre côté, il sera de notre responsabilité également de faire connaitre auprès des personnes analphabètes les possibilités de faire appel à Unia.
Autres recommandations d’Unia
La plupart des autres recommandations proposées par Unia rejoignent les demandes avancées par Lire et Écrire, mais aussi de nombreuses associations et acteurs sociaux depuis plusieurs années dans ses différentes prises de position pour lutter contre ces discriminations. Il s’agit notamment de maintenir nécessairement des guichets physiques accessibles en y prévoyant un accompagnement des usagers rencontrant des difficultés dans leurs démarches, de faciliter la mise à disposition d’outils numériques et leur accessibilité (technique et financière) à l’ensemble de la population, de sensibiliser les fonctionnaires des services publics et les travailleurs de première ligne aux difficultés rencontrées par certains publics en matière d’outils digitaux.
Disons-le clairement, ces demandes sont essentielles mais rarement entendues par les pouvoirs publics ou organismes privés d’intérêt général qui mettent en place des procédures de plus en plus dématérialisées et de plus en plus impensées, au regard des besoins et des droits des populations faibles utilisatrices des nouvelles technologies (soit presque une personne sur deux en Belgique, selon le dernier baromètre de la Fondation Roi Baudouin). Il suffit pour s’en rendre compte de jeter un œil sur l’avant-projet d’ordonnance « Bruxelles numérique » qui vient d’être approuvé en première lecture par le gouvernement bruxellois. Malgré la forte mobilisation du secteur associatif pour l’amender, le texte est passé en imposant la mise en ligne des administrations régionales et communales, et ce sans garantir ni des guichets physiques accessibles à tous ni des services téléphoniques avec des humains qui répondent.
Malgré ces signes inquiétants, Lire et Écrire et beaucoup d’autres associations, sont néanmoins prêtes à continuer à faire entendre leur voix et défendre les droits des plus fragilisés.
Par le service de l’Éducation permanente de la FWB
La Fédération Wallonie-Bruxelles lance un appel à projets de pratiques artistiques ou culturelles menés en formation d’alpha, à réaliser avec un intervenant externe.
Remise des candidatures pour le 31 mai 2023.
Subventions de 1 500 € à 5 000 €.
Cet appel est adressé aux organismes :
de formation en alphabétisation qui organisent au moins une formation alpha pour publics francophones ou non francophones,
reconnus, agréés ou régulièrement subventionnés par la Fédération Wallonie-Bruxelles ou la COCOF ou la Wallonie.
L’appel :
concerne les projets de pratiques artistiques ou culturelles menés en lien avec une formation en alphabétisation,
implique un partenariat à nouer avec un intervenant de type culturel ou artistique externe à l’organisme de formation.
Par prestataires externes susceptibles d’être partenaires, l’administration entend :
opérateur culturel, structure artistique ou socioartistique,
intervenant·e artistique,
opérateur culturel qui s’appuie sur une dynamique d’Éducation permanente pour mener des projets artistiques basés sur la rencontre de différentes cultures,
association s’occupant de migrants.
L’appel à projet accorde cette année une attention particulière à une de ces dimensions dans la coconstruction du projet :
une approche de lutte contre la fracture numérique,
une approche interculturelle.
Priorité aux projets en milieu carcéral.
Documents
Le formulaire de candidature (complété et cosigné) et les annexes sont attendus pour le 31 mai 2023 au plus tard par envoi postal d’un exemplaire papier + ses annexes, et par transmission d’un exemplaire PDF via e-mail.
Cet aide-mémoire résume les informations essentielles relatives à cet appel à projets qui implique obligatoirement un partenariat entre un organisme d’alphabétisation et un intervenant externe à l’organisme de formation en alphabétisation.
La circulaire du 14 mars 2023 contient davantage de précisions notamment sur les projets, les forfaits, les collaborations artistiques, les publics visés, la procédure, le calendrier, la justification des subventions, les dépenses admissibles…
Le Code de la nationalité jugé inconstitutionnel pour les personnes analphabètes
Communiqué
Pour obtenir la nationalité belge, tout étranger doit prouver un niveau de connaissance linguistique A2 [1]à l’oral comme à l’écrit. Dès l’introduction de ce texte, Lire et Écrire a dénoncé [2] l’impossibilité pour les personnes analphabètes de répondre à cette double exigence. En donnant raison à deux plaignants anversois qui s’étaient heurtés à cette logique, la Cour constitutionnelle a pris un tournant important en faveur d’une meilleure prise en compte de ce public.
Contexte
En Belgique, le Code de la nationalité prévoit pour une partie [3] des candidats à la nationalité l’exigence d’une certification A2 du CECRL (Cadre européen commun de référence pour les langues) prouvant leur connaissance d’une des langues nationales. Depuis son introduction, Lire et Écrire demande que la législation fédérale sur le Code de la nationalité soit revue et intègre la possibilité pour les candidats à la nationalité belge de faire état de leur connaissance d’une des langues nationales à l’oral uniquement.
Les tests du niveau A2 ne prennent pas en compte les personnes illettrées (leur conception n’a pas intégré cette préoccupation) [4] et l’acquisition de ce niveau A2 continue à être prescriptrice de droits et d’obligations. Les effets discriminants des tests ne sont pas seulement constatés par Lire et Écrire et les associations de terrain : les experts mobilisés par le Conseil de l’Europe le confirment également.
Ce 23 mars 2023, pourtant, ce dossier a connu un rebondissement inattendu à travers l’arrêt rendu par la Cour constitutionnelle. Cette cour – qui veille notamment au respect de la Constitution par les différents législateurs – a pour la première fois reconnu que certains articles du Code de la nationalité enfreignait les droits d’une partie de la population. Implicitement, mais effectivement, cette condition d’accès à la nationalité lie, sous le mode de l’exclusion, analphabétisme et citoyenneté.
Faut-il maitriser les compétences de base pour être un citoyen belge ?
Deux étrangers analphabètes ont contesté, devant le Tribunal de première instance de Flandre orientale (division de Gand), l’avis négatif rendu par le procureur du Roi concernant leurs déclarations de nationalité, suite à leur échec à la partie écrite du test A2. Comme le prévoit le droit belge dans ce type de litige, les juges du Tribunal de première instance ont demandé à la Cour constitutionnelle de se positionner sur cette délicate question d’identité de traitement des étrangers qui souhaitent effectuer une déclaration de nationalité… selon qu’ils sont analphabètes ou non.
Dans son arrêt, la Cour a donné raison aux plaignants, jugeant que certains articles du Code de la nationalité belge violent les articles 10 et 11 de la Constitution qui consacrent le principe d’égalité et de non-discrimination.
Selon elle, il est en effet possible qu’un groupe déterminé d’adultes analphabètes soit incapable d’acquérir un niveau de connaissance linguistique écrite A2, en raison de lacunes en matière de compétences et de notions linguistiques de base. Le législateur doit donc remédier à cette inconstitutionnalité.
Pour Lire et Écrire, ce jugement confirme la position qu’elle défend depuis de nombreuses années. L’apprentissage conjoint d’une nouvelle langue et des compétences de base nécessite, pour les personnes pas ou peu scolarisées, de s’inscrire dans des processus d’apprentissage longs et pas nécessairement linéaires, vu les situations de vie de ces adultes, qui sont aussi souvent des parents, des travailleurs, etc. Une population qui, malgré ses difficultés à lire, écrire, calculer, peut néanmoins maitriser à l’oral, de manière très fluide, plusieurs langues…
Autre constat inquiétant : la numérisation des procédures et des tests
Ajoutons aussi que, durant la pandémie, les services communaux ont été fermés (les procédures stoppées) et les seules voies d’introduction des dossiers se faisaient de manière électronique. Ce qui n’a pas manqué non plus de complexifier la vie des personnes analphabètes peu outillées numériquement. À l’époque, Lire et Écrire avait réagi face à cette dérive [5] et si, depuis, les administrations ont repris leurs activités, les procédures restent largement numérisées, ce qui pose problème aux personnes analphabètes. Le récent avis d’UNIA reconnait d’ailleurs, aussi, le caractère discriminant de services publics entièrement numérisés pour ces publics et le besoin d’alternatives physiques (guichets et permanence téléphonique).
Depuis juillet 2022, la seule alternative non numérique du test A2 a également été supprimée par Bruxelles Formation, un des organismes habilités à les faire passer.
Dès lors, Lire et Écrire plaide pour que les personnes analphabètes puissent attester de leur connaissance d’une des langues nationales uniquement à l’oral et qu’une évaluation des politiques d’accès à la nationalité soit menée en intégrant l’indicateur du niveau scolaire.
[1] Le niveau A2 du Cadre européen commun pour les langues prévoit des niveaux de compétence tant à l’oral (expression et compréhension) qu’à l’écrit (lecture et écriture).
[2] Voir nos cahiers de revendications aux élections de 2014 (page 31) et de 2019.
[3] Les principales exemptions à ce test de niveau de langue, sont liées à l’insertion dans l’emploi, dans un cours d’intégration ou dans un dispositif d’insertion socioprofessionnelle.
[4] Tous les tests normalisés existants sont conçus pour des candidats alphabétisés ; il est donc inapproprié et injuste de les utiliser pour les migrants. C’est aussi une perte de temps et d’argent que de rédiger des spécifications pour des tests destinés à des adultes qui n’ont pas reçu l’instruction qui leur permettrait de passer des tests quels qu’ils soient. — Profils de littératie : les défis de l’éducation linguistique des migrants, Conseil de l’Europe.
La tournée Numérique, mon amour…, c’est pour bientôt !
Un avant-gout du spectacle ? Découvrez-le lors de l’une de nos récentes journées de répétition.
eBox : on dit stop, mais le Gouvernement fédéral dit encore !
Communiqué de presse de Lire et Écrire
L’eBox, cette boite aux lettres électronique mise à disposition des citoyens par les pouvoirs publics, est censée « organiser et numériser leurs services plus efficacement et mettre fin à la paperasse administrative… » Dans les faits, son fonctionnement est complexe et peu transparent. Mais le secrétaire d’État à la digitalisation, Mathieu Michel, a décidé de l’ignorer et d’aller un pas plus loin.
Il poursuit le développement de l’eBox lancée fin 2018 et vient de déposer un projet de loi à la Chambre qui prévoit d’élargir ses fonctionnalités au service d’envoi recommandé électronique. Cela signifie que les administrations publiques, ainsi qu’une série de services privés qualifiés, pourraient désormais envoyer ce type de courrier uniquement à cette plateforme en déléguant aux citoyens et entreprises la responsabilité d’en prendre connaissance. Ces recommandés, envoyés sur l’eBox, auront dès le 1er janvier 2025 une validité identique à un envoi courrier.
Pour Lire et Écrire, cette nouvelle proposition est source d’inquiétudes et d’indignation. Alors que les chiffres et les réalités de terrain attestent des inégalités sociales numériques croissantes au sein d’une large partie de la population, les pouvoirs publics renforcent leurs procédures de numérisation en méprisant les besoins, les capacités et les droits essentiels des citoyens. Selon le Baromètre de la Fondation roi Baudoin, moins d’un internaute sur deux détenant de faibles compétences (46 %) utilise l’administration en ligne, contre 95 % de leurs homologues aux compétences avancées.
Présentée comme une application sécurisée permettant d’interagir plus facilement avec les différentes administrations et services d’intérêt général, l’eBox pose déjà de nombreux problèmes aux citoyens, et pas seulement ceux qui sont en difficulté de lecture et d’écriture. 41 % de la population adulte ont rencontré des difficultés avec l’utilisation des services administratifs en ligne en 2022 [1]. L’utilisation de l’eBox varie fortement selon le niveau d’instruction : 36 % de la population ayant un niveau d’instruction faible ont utilisé l’eBox pour réceptionner des documents contre 68 % des personnes plus diplômées. De nombreux apprenants à Lire et Écrire sont perdus dans le dédale des démarches administratives en ligne. Pour pouvoir utiliser une telle interface numérique, naviguer sur le web, écrire un e-mail, s’emparer de l’eBox, la lecture et l’écriture sont des prérequis indispensables [2].
Les dysfonctionnements et le manque de transparence des procédures de l’eBox sont lourds de conséquences. Des citoyens en difficulté de lecture et d’écriture attestent notamment :
Qu’ils n’ont pas marqué leur accord explicite pour l’utilisation de leur eBox (celle-ci ayant été activée de manière peu explicite par l’administration lors du Covid safe ticket) et qu’ils ne savent donc pas que des documents arrivent sur cette boite avec des informations importantes ;
Qu’ils ne sont pas avertis de l’arrivée d’un courrier via leur e-mail personnel (car ils ne l’ont pas encodé dans l’eBox), et plus souvent encore parce qu’ils ne possèdent pas d’adresse e-mail ;
Qu’ils ne parviennent pas à désactiver leur eBox, une fois la procédure enclenchée ;
Que des institutions publiques et organismes avec une mission de service public (hôpitaux, administrations) envoient des factures via l’eBox sans en informer clairement les citoyens, ce qui entraine des pénalités (amendes administratives, mises en demeure) et tracasseries administratives en cascade.
Lire et Écrire constate encore une fois la surdité face aux difficultés exprimées par de nombreux citoyens, que ce soit au travers des associations ou via des services de médiation. Nous disons non au développement de l’eBox pensée sans les usagers, non à l’ignorance qu’affiche le projet des usages numériques réels des nombreux citoyens et non au mépris des impacts graves que les « mauvais usages numériques » peuvent avoir dans la vie de personnes déjà socialement fragilisées [3].
Lire et Écrire ici demande que des alternatives papier soient maintenues et qu’une analyse d’impact soit effectuée pour penser une meilleure accessibilité à cette plateforme. Sinon, une fois encore, le piège se refermera sur les personnes les plus fragilisées.
[3] Dans un avis commun, Unia (Centre interfédéral de l’égalité des chances) et le Service de lutte contre la pauvreté reconnaissent le caractère discriminant de la dématérialisation des services publics et d’intérêt général à l’égard des personnes en situation d’analphabétisme. Plus d’infos : Lire et Écrire, Les « Oubliés du numérique » enfin entendus…, communiqué de presse, mars 2023.
Gratuité scolaire et allocations d’études : les réformes doivent se poursuivre
Lettre aux membres du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles
Une vingtaine d’associations, organisations syndicales et fédération des CPAS [1] – dont Lire et Écrire – ont cosigné une lettre adressée au gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour lui demander de poursuivre la mise en œuvre de sa politique de gratuité scolaire.
Pour permettre à toutes les familles de financer les études de leurs enfants, il faut dégager des moyens nécessaires à l’extension aux 3e et 4e primaires de la gratuité des fournitures. Il est aussi urgent de débloquer des moyens supplémentaires pour la très attendue réforme des allocations d’études.
Parallèlement, nous appelons à agir sur le cout des excursions et voyages scolaires ainsi que sur celui de l’achat du matériel informatique.
Frais scolaires, cout des études et mesures prioritaires pour poursuivre le travail de la Fédération Wallonie-Bruxelles dans la mise en œuvre de la gratuité scolaire
Madame Caroline Désir, ministre de l’Éducation,
Madame Françoise Bertieaux, ministre de l’Enseignement supérieur en charge des Allocations d’études secondaires et supérieures,
Monsieur Pierre-Yves Jeholet, ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles,
Monsieur Frédéric Daerden, vice-président et ministre du Budget,
Madame Bénédicte Linard, vice-présidente et ministre de l’Enfance.
Copie à mesdames et messieurs les député·es membres de la commission Éducation du parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Copie à mesdames et messieurs les député·es membres de la commission Enseignement supérieur du parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
L’année passée, un pas important a été fait par la Fédération Wallonie-Bruxelles dans la mise en œuvre de la gratuité scolaire. Depuis cette rentrée 2023-2024, les parents des élèves de 1re et 2e primaire ne doivent ainsi plus acheter de fournitures scolaires, ce qui les soulage de couts importants. Selon nos chiffres, en cette rentrée, ce sont ainsi 100 euros en moyenne qui sont épargnés par élève de 1re ou 2e primaire pour chaque famille [2] ; alors que l’achat collectif des fournitures permet aux établissements des dépenses bien moins importantes par élève du fait des prix de gros et de l’uniformisation du matériel que ces centrales d’achats génèrent.
Mais pour les élèves à partir de la 3e primaire, les frais de rentrée continuent d’être un frein à un accès à une éducation de qualité pour tous. Toutes fournitures scolaires – dont affaires de sport, cartable et plumier – comprises, les parents doivent aujourd’hui débourser 292 euros par enfant de 3e à 6e primaire en moyenne à la rentrée. Un cout prohibitif qui met dans le rouge de nombreuses familles déjà durement affectées par l’inflation que l’indexation automatique des revenus ne compense que partiellement. Et la situation est pire dans le secondaire – 750 euros par élève, matériel informatique compris pour les années où l’acquisition de cet équipement est nécessaire – et criante particulièrement dans le qualifiant, où le prix dépasse 1160 euros par élève du fait du matériel spécifique d’équipement et outillage. [3] Ce ne sont pas seulement les familles les plus vulnérables qui pâtissent des frais scolaires, mais aussi la classe moyenne qui s’appauvrit. Ainsi, la dernière étude de la Ligue des familles relative au numérique à l’école montrait que pour le seul achat de matériel informatique pour l’école, une famille sur cinq témoignait de difficultés financières en septembre. Une situation qui ne peut laisser sans réaction.
Les conséquences des couts scolaires quand ils s’ajoutent à la précarité des familles sont dramatiques en termes de stigmatisation, d’exclusion sociale et de relégation. Ils participent au renforcement des inégalités scolaires dans une école, et entre écoles. Aujourd’hui, un élève sur vingt en primaire et un sur dix en secondaire ne peut pas partir en voyage scolaire à cause du cout – actuellement non plafonné – des excursions et séjours. Des familles reportent certains soins de santé parce que la rentrée scolaire pèse trop sur les budgets, ou doivent faire le choix entre le voyage scolaire d’un enfant et celui d’un autre, alors que plus de 30 % des Wallons ne savent pas se payer une semaine de vacances par an. En secondaire et dans le supérieur, les allocations d’études existantes sont utiles même si elles souffrent de non-recours aux droits, et surtout, leur couverture et les montants moyens ne permettent aujourd’hui pas aux familles d’éviter que les couts des études les fassent basculer sous le seuil de pauvreté.
En conséquent, des familles de plus en plus nombreuses doivent se tourner vers des CPAS aux moyens limités et variables, aux politiques d’aide sociale différemment appliquées et conditionnées suivant la commune, et par ailleurs de plus en plus débordés par une précarité générale, pour demander des aides à l’achat de fournitures scolaires ou à la prise en charge en général des couts des études.
Faut-il rappeler que, sans préjudice de son article 1.7.2-2 – lequel n’autorise pas explicitement les établissements de l’enseignement primaire à établir des listes de rentrée de fournitures et ne permet de demander en primaire des frais que pour les droits d’accès à la piscine, ceux aux activités culturelles et sportives et ceux pour les séjours pédagogiques – le Code de l’enseignement fondamental et de l’enseignement secondaire prévoit que le pouvoir organisateur ne peut en aucun cas formuler une demande de paiement, directe ou indirecte, facultative ou obligatoire, sous forme d’argent, de services ou de fournitures, et que des dotations et des subventions de fonctionnement annuelles et forfaitaires sont accordées pour couvrir les frais afférents […] à la distribution gratuite de manuels et de fournitures scolaires aux élèves soumis à l’obligation scolaire [4] ?
Malgré ces dispositions et nos engagements internationaux [5] comme constitutionnels [6], la gratuité réelle des fournitures n’est aujourd’hui effective que pour l’enseignement maternel et les deux premières années de primaires.
Dans la suite du Pacte pour un enseignement d’excellence, votre gouvernement s’est engagé à poursuivre cette politique de gratuité, notamment en fixant un échéancier progressif de sa mise en œuvre, ainsi qu’à plafonner le cout des excursions et séjours scolaires. Alors que le dernier conclave budgétaire de cette législature approche, nous formulons deux demandes prioritaires en matière d’accessibilité de l’éducation [7] :
Dégager les moyens nécessaires à l’extension aux 3e et 4e années de primaire de la gratuité des fournitures scolaires, et de planifier son extension progressive à l’ensemble des années de primaire puis de secondaire, par exemple en suivant la mise en place du tronc commun. Cette gratuité doit s’entendre comme celle d’application en maternelles, donc, sans possibilité des écoles de réclamer des frais dits « facultatifs » ;
Dégager les moyens nécessaires à une réforme automatisant l’octroi des allocations d’études et revoyant les seuils d’accès et les montants à la hausse, de sorte que les couts scolaires n’entrainent plus les familles sous le seuil de pauvreté monétaire, et avec une priorité pour les élèves du secondaire qualifiant faisant face à des surcouts élevés.
En particulier, le financement de la poursuite de la gratuité scolaire représenterait 4,05 millions € par année, soit 0,06 % du budget de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour les 3e et 4e primaires. Un investissement minime au regard de son impact pour les familles. Mais aussi une marque d’engagement structurel dans l’accès à l’éducation, une diminution non négligeable de la pression subie par les CPAS, et un gain inestimable pour soulager les familles – particulièrement, les familles nombreuses, monoparentales et financièrement vulnérables – face à la situation actuelle.
Parallèlement, nous vous enjoignons à limiter les disparités entre familles et les phénomènes de concurrence entre élèves et entre écoles en prenant des mesures non budgétaires à même de renforcer l’accessibilité financière de l’école, parmi lesquelles :
Mettre en œuvre les §§ 2 et 3 de l’article 1.7.2-2 du Code de l’enseignement, qui vous engagent à fixer pour le primaire et le secondaire le montant total maximal qu’une école peut réclamer par élève pour les frais liés aux activités culturelles et sportives et aux séjours pédagogiques avec nuitées ; en fixant un montant qui n’est pas trop éloigné de ce que paient en moyenne les parents aujourd’hui – les plafonds en vigueur en Flandre peuvent également être une balise pertinente.
Clarifier la législation relative à la possibilité des écoles de proposer ou recommander l’achat de matériel informatique pour l’école. Pour que ces achats soient réellement volontaires, le Code de l’enseignement doit prévoir que le matériel informatique doit être mis à disposition par les établissements sans frais à charge des parents, lorsqu’il est nécessaire aux apprentissages ; par ailleurs le plafond de 500 euros prévu dans l’arrêté du Gouvernement de la Communauté française de pouvoirs spéciaux no 42 devrait être réduit à 350 euros, considérant la possibilité de trouver du matériel de qualité à ce prix [8].
La progression vers la gratuité scolaire n’est pas qu’une question de justice sociale et d’accessibilité de l’éducation. Elle est aussi un moyen pour l’État d’organiser pour les élèves, leurs familles, et pour les acteurs de l’éducation, une école plus apaisée, où l’égalité des chances et l’équité sont au cœur du projet scolaire.
Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions d’agréer, mesdames et messieurs les Ministres, l’expression de nos sentiments les meilleurs.
[3] Chiffres Ligue des familles indexés à aout 2023, ibid.
Voir également la dernière étude de l’UFAPEC (aout 2023), montrant que dans certaines filières le cout peut être plus élevé que cette moyenne.
[4] Code de l’enseignement fondamental et de l’enseignement secondaire, art. 1.7.2-1.
[5] Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, art. 13 ;
Convention relative aux droits de l’enfant, art. 28.
[7] Ces mesures ne pourraient être prises sur le dos d’autres politiques absolument nécessaires pour le bien-être des élèves.
[8] Outre la nécessité d’ouvrir une réflexion sur la réorientation du budget de la stratégie numérique, lequel n’est aujourd’hui que très faiblement utilisé.
Gratuité scolaire et allocations d’études : notre appel a été entendu
Le gouvernement de la FWB dégage 4,3 millions d’euros
Le Gouvernement décidé de dégager 4,3 millions d’euros supplémentaires pour la gratuité des fournitures scolaires en 3e primaire, ainsi que dans le degré de maturité 2 de l’enseignement spécialisé. Une belle victoire et une avancée non négligeable pour 56 000 familles supplémentaires, qui dès la rentrée prochaine pourront épargner une centaine d’euros selon nos calculs…
Les parents d’enfants de 4e primaire et au-delà font toutefois eux aussi face à des frais scolaires importants, et les couts hors rentrée continuent de mettre de nombreuses familles en difficultés. Avec les autres signataires, nous appelons la ministre Désir à poursuivre sur cette lancée et à prévoir, avant la fin de cette législature, un échéancier pour la suite, ainsi qu’à plafonner le cout des excursions et voyages scolaires de manière à continuer à permettre l’organisation de séjours pédagogiques de qualité, mais en évitant les prix excessifs.
Fracture numérique : Lire et Écrire en parle devant les représentant·es de la Chambre
Vidéo disponible
Ce matin du 18 octobre 2023, Lire et Écrire était l’un des organismes auditionnés [1] par la commission Économie, Protection des consommateurs, et Agenda numérique sur la question de la fracture numérique, qui est au centre des préoccupations de Lire et Écrire depuis de longs mois, à travers ses campagnes, ses actions de mobilisation, etc.
Alors que les chiffres et les réalités de terrain attestent des inégalités sociales numériques croissantes au sein d’une large partie de la population, Sylvie Pinchart, directrice de Lire et Écrire Communauté française, a une nouvelle fois expliqué comment les pouvoirs publics et d’intérêt général renforcent leurs procédures de numérisation en méprisant les besoins, les capacités et les droits essentiels des citoyen·nes les plus fragilisé·es.
Notre association a mis en avant les conditions qui seraient garantes d’une société numérique inclusive et respectueuse des droits de l’ensemble de la population.
Audition de Sylvie Pinchart à la Chambre des représentant·es
[1] Avec Mme Caroline George, coordinatrice programme, Fondation Roi Baudouin ;
Mme Leen De Cort, secrétaire générale, AB-REOC ;
MM. Jérôme Aass et David Baele, Médiateurs fédéraux ;
M. Peter Dhaese, collaborateur cellule Lobby, OKRA ;
et M. François Dorrekens, head of public affairs, bpost.
Numérique mon amour diffusé au Mois du doc
Interview du réalisateur
Ce jeudi 9 novembre 2023, Luchino Paparella, réalisateur de notre documentaire Numérique mon amour, était l’invité de l’émission Bruxelles ma Belge sur RCF, pour parler de sa diffusion au Mois du doc.
Une interview où il explique l’importance d’offrir un espace d’expression aux personnes qui veulent témoigner des difficultés qu’elles vivent au quotidien dans ce monde où elles se sentent de plus en plus exclues.
Ce lundi 27 novembre 2023, Lire et Écrire était invitée à la chapelle musicale Reine Élisabeth pour présenter – en présence des autres candidats retenus [1] – ce futur outil, qui doit permettre aux travailleur·ses et volontaires du secteur de l’alphabétisation de travailler les compétences numériques avec les apprenant·es, qui font partie des personnes en grande fragilité numérique en Belgique.
Pour le réaliser, Lire et Écrire ne part pas d’une page blanche. Le projet s’appuie sur un outil existant, la Box numérique, réalisée par Interface 3, qui sera sa partenaire dans le projet.
L’idée est de repartir d’une série de fiches imaginées au départ pour des travailleur·ses social·es et de les adapter pour les rendre accessibles à un public ne maitrisant pas l’écriture et la lecture. Pour coller au plus près des besoins de ce public, il sera nécessaire de créer des scénarios pédagogiques inspirés de pratiques existantes dans certaines de nos équipes.
Ces animations seront construites avec les formateurs·rices de Lire et Écrire et testées auprès d’un échantillon plus large d’apprenant·es pour vérifier leur pertinence et leur adéquation avec les besoins des personnes analphabètes. Elles seront ensuite mises en page et diffusées à travers l’ensemble du réseau en octobre 2024.
[1] Géré par la Fondation roi Baudouin, le fonds ING pour une société plus digitalevise à renforcer l’inclusion numérique en aidant les personnes à développer leurs compétences numériques et en veillant à ce que les services numériques soient accessibles à tous.
Présentation de la nouvelle nomenclature de l’alpha
Lors de la réunion organisée le 1er décembre 2023, le Comité de pilotage de l’alpha a présenté à l’ensemble du secteur les résultats du travail mené dans le cadre de son nouveau plan d’action (2021-2024), qui vise notamment à identifier plus clairement le périmètre d’actions du secteur.
Lire et Écrire, qui a participé à cette réflexion, était présente pour en débattre au côté d’autres acteurs de terrain.
Le second volet de l’évènement était consacré aux enjeux du numérique et a débuté par la projection de la vidéo Numérique mon amour, réalisée à l’initiative de Lire et Écrire dans le cadre de sa dernière campagne qui dénonce les dérives de cette société hypernumérisée, qui exclut une large partie de la population dont les personnes en difficulté de lecture et d’écriture.
Périne Brotcorne, docteure en sciences politiques et sociales, a ensuite fait un exposé sur les inégalités sociales dans une société « numérique par défaut ».
Périne Brotcorne a insisté sur la nécessité de repotiliser le débat autour de la numérisation de notre société, en l’ouvrant aux multiples enjeux démocratiques que cette évolution soulève.
La SNCB « adapte » les heures d’ouverture d’une soixantaine de ses guichets à partir du 1er mars 2024
La SNCB avait décidé de fermer un tiers de ses guichets en 2021. Et annonçait une deuxième phase de rationalisation de ses services en 2023 avec des modifications, entendez des « diminutions » des heures d’ouverture d’autres guichets. Ce sera désormais chose faite le 1er mars 2024 pour 59 des 91 gares encore ouvertes et disposant encore de guichets.
Dans 25 gares – parmi lesquelles Arlon, Ath, Braine-l’Alleud, Etterbeek, Gembloux ou encore Huy – les guichets ne seront plus accessibles qu’en matinée durant la semaine. Pendant le week-end (le samedi, le dimanche ou les deux jours), une cinquantaine de stations accueilleront les usagers et voyageuses à guichets fermés, comme à Louvain-la-Neuve, Ciney, Liège-Saint-Lambert, Bruxelles-Luxembourg ou encore Mouscron.
Pour la SNCB, cela correspond tout simplement aux changements d’habitude des consommateurs qui choisissent désormais neuf fois sur dix d’acheter leur billet autrement qu’en s’adressant à un guichetier. Qu’en est-il du dixième qui a toujours besoin lui d’un guichetier pour obtenir son ticket ? En d’autres mots, quid des personnes qui ne savent ni lire ni écrire et qui éprouvent des difficultés à utiliser les automates et les services en ligne ? Sont-elles tout simplement oubliées ?
Pour Lire et Écrire, cette décision porte atteinte à l’accès aux droits d’une partie de la population. En Belgique, 1 adulte sur 10 a des difficultés pour lire et écrire.
La SNCB l’ignore-t-elle ?
Comment va faire Rosa ?
Souvenez-vous : en septembre 2020, Lire et Écrire illustrait des situations vécues par les oubliés du numérique au travers de quatre spots, dont un mettant en scène Rosa, utilisatrice peu lettrée des TIC, en peine face à un guichet automatique de… transports en commun.
Numérisation des services essentiels : appel à signer une lettre ouverte au niveau européen
Dans un contexte où plus de 40 % de la population européenne ne maitrise pas les compétences numériques de base, Lire et Écrire est à l’initiative d’une lettre ouverte adressée à la Commission européenne, au Conseil de l’UE et au Parlement européen, exigeant que l’accessibilité à tous les services essentiels soit garantie hors-ligne.
La lettre ouverte est parrainée par des chercheur·ses européen·nes et par une dizaine d’organisations faitières représentant aux niveaux belge et européen de larges franges de la société concernées par cette problématique.
Lire et Écrire en radio, avec le mouvement Présence et Action culturelles, au festival Les Solidarités
Le vendredi 23 aout 2024, de 11h à 12h
Le thème Les Oubliés du numérique mettra en lumière les enjeux liés à la surnumérisation de la société et des services publics.
Avec Cécilia Locmant, de Lire et Écrire Communauté française.
À écouter en direct sur notre page Facebook ou les pages Facebook et Instagram de Présence et Action culturelles. Émission réécoutable ultérieurement sur différentes plateformes.
Belle rencontre à l’Arsenal de Namur, le 21 octobre 2024, entre toutes les équipes pédagogiques de Lire et Écrire venues présenter et échanger autour des outils et démarches d’alphabétisation populaire qu’elles utilisent dans leurs régionales (wallonnes) ou centres alpha (bruxellois).
Staff organisateur compris, la journée a rassemblé près de 130 participant·es bien décidé·es à faire connaitre et à partager avec leurs collègues les animations, réalisations en 3D, jeux, et autres supports qu’elles et ils ont créés et avec lesquels ils et elles abordent les fondamentaux de l’alpha (apprendre à lire, écrire, calculer) en les articulant avec les visées émancipatrices que nous défendons : comprendre le monde, s’y inscrire, et agir.
Une journée qui s’est clôturée par l’intervention de La Compagnie qui pétille, à travers un spectacle improvisé sur base des échanges de la matinée.
Ce 30 janvier 2025, au Parlement européen, Lire et Écrire déposait une lettre ouverte signée par 650 organisations et chercheur·ses européen·nes demandant aux autorités européennes de garantir l’accessibilité aux services essentiels.
Cet évènement a été un moment fort de la campagne Right to offline, lancée par Lire et Écrire avec un réseau d’une vingtaine associations et scientifiques européen·nes.
La lettre demande un moratoire sur la numérisation des services essentiels, dans la mesure où la numérisation discrimine un grand nombre de personnes, voire les empêche d’accéder aux services essentiels (services bancaires, postaux, administratifs, etc.). La lettre a été publiée dans le journal Le Soir, le mardi 28 janvier.
Aujourd’hui, plus de 40 % de la population européenne ne maitrise pas les compétences numériques de base et 20 % de la population européenne est considérée comme en difficulté avec la lecture et l’écriture.
Présentation de la lettre ouverte Droit au hors-ligne
Extrait, par Louise Culot, Lire et Écrire.
Sous-titres disponibles en anglais et en français.
L’évènement au Parlement européen – organisé par Lire et Écrire à l’invitation de trois parlementaires européen·nes : Estelle Ceulemans (S&D), David Cormand (Greens), et Catarina Martins (The Left) – a été l’occasion de plusieurs interventions plaidant pour une meilleure prise en compte de ces personnes numériquement fragilisées, dont une intervention de l’apprenante de Lire et Écrire Charleroi Sud-Hainaut, Marthe Diomande, qui a puissamment porté la voix de tous·tes les apprenantes et apprenants.
Marthe Diomande et Estelle Ceulemans
Marthe Diomande a témoigné de différentes situations intolérables auxquelles les personnes peu ou pas lettrées doivent faire face dans un quotidien de plus en plus numérisé, et a dénoncé la honte, l’angoisse, et le sentiment d’impuissance insupportables ressentis dans ces situations.
Nous remercions Marthe Diomande pour son engagement.