Nos deux études
- La validation des compétences : quelles perspectives pour les personnes en difficulté de lecture et d’écriture ?
- Sylvie-Anne Goffinet – Lire et Écrire Communauté française
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L’accessibilité des dispositifs de validation des compétences constitue à priori un enjeu pour le secteur de l’alphabétisation dont le public ayant souvent connu des difficultés d’apprentissage n’a, dans son parcours scolaire, pas eu accès aux dispositifs de certification plus classiques (dans le cadre de l’enseignement qualifiant, secondaire ou supérieur, ou de la promotion sociale), et n’y a toujours pas accès en tant qu’adultes. Ce dispositif « alternatif » leur permet-il d’enfin accéder à une reconnaissance de compétences professionnelles acquises « sur le tas » en vue de leur faciliter l’accès à un emploi de meilleure qualité ou à une revalorisation de leur statut sur leur lieu de travail ?
- Un travail social modifié au fur et à mesure du temps : réappropriation et sens donné par les acteurs de l’alpha
- Justine Duchesne – Lire et Écrire Wallonie
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Petit à petit, leurs actes journaliers se sont imprégnés d’une temporalité se rétrécissant au rythme des résultats attendus, des chiffres et des preuves tangibles à fournir aux pouvoirs publics, tels des justificatifs clés d’un processus « qualitatif » pourtant difficilement mesurable par des indicateurs concrets et univoques. Par les temps qui courent, cette altération de leur champ d’action est synonyme de malaises et de paradoxes, créant des tensions dans les tâches effectuées. Tensions qu’il convient d’atténuer pour leur permettre de garder le cap vers les voies de l’intuition et du sens.
Les analyses ont porté sur :
- Les ambassadeurs de la chanson. Ce qu’ils nous disent du métissage et de l’interculturel
- Sylvie-Anne Goffinet – Lire et Écrire Communauté française
- Journal de l’alpha no 212
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Le projet Ambassadeurs de la chanson mené par l’ASBL EYAD en 2014-2015, et animé par Pascale Missenheim, était un projet de découvertes et d’échanges autour de « grands classiques » de la chanson française mais aussi de chansons phares des participantUne brochure, réalisée suite à ce projet, témoigne de cette aventure.
e s, d’âges différents et de diverses origines.Cet article ne se veut pas une présentation de la démarche en tant que telle mais une mise en perspective de l’univers musical de quelques participant
e s avec les notions de biographie, de métissage et de compétence culturelle (dont l’interculturel est une des composantes), proposées par plusieurs auteur e s (Hervé Adami, Pascale Jamoulle, François Laplantine et Alexis Nouss, Christian Puren). - Favoriser la prise en compte des personnes en difficulté de lecture et d’écriture dans l’accès à la formation qualifiante
- Aurélie Leroy – Lire et Écrire Communauté française
- Journal de l’alpha no 213
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La formation qualifiante est un dispositif qui permet de développer les compétences requises pour exercer un métier. Ce dispositif augmentant incontestablement les chances d’accès à l’emploi, il constitue un enjeu important pour les personnes souhaitant intégrer le marché du travail. Mais, d’une part, cette ressource étant porteuse d’exigences, on peut se demander dans quelle mesure les personnes en difficulté de lecture et d’écriture y accèdent. D’autre part, dans un contexte de pénurie d’emplois et de manque de places en formation, les demandeurs d’une formation qualifiante peuvent être confrontés à la sélectivité accrue de la part des acteurs de la formation professionnelle…
- L’alphabétisation, seule solution à l’analphabétisme ? Des actions collectives pour la prise en compte des personnes peu alphabétisées
- Esther Filion
- Journal de l’alpha no 213
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Dans cet article, l’autrice relate diverses prises de conscience qui ont parsemé mon parcours comme animatrice en alphabétisation populaire au Québec. Elle raconte comment ces constats m’ont amenée à me questionner sur les solutions apportées à l’analphabétisme et sur les pratiques en alphabétisation. Ce faisant, l’auteur soulève l’enjeu de la reconnaissance des personnes peu alphabétisées dans les sociétés contemporaines et présente rapidement quelques exemples d’actions collectives pour la reconnaissance des personnes analphabètes ainsi que leurs impacts, dont le premier est une plus grande visibilité de cette communauté.
- L’accueil(ette). Réchauffer la solidarité
- Sébastien Delhaye – Lire et Écrire Wallonie picarde
- Journal de l’alpha no 213
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Alors qu’on sait tous que les subsides nous font vivre, il existe un monde entre celui des think tanks des décideurs européens et celui des jeunes de toute l’Europe. La dénomination NEET (jeunes ni en emploi, ni en études, ni en formation) est une abomination bureaucratique même si elle est une réalité. Au sein des organismes et du public, cet acronyme a formé une image mentale de ces jeunes qui non seulement est discriminante mais aussi culpabilisante. C’est une métonymie, un NEET sera souvent dès lors considéré comme un sous-chômeur, un sous-citoyen, un sous-jeune même. On le nomme par ce qu’il ne fait pas ou qu’il n’a pas eu l’occasion de faire, on le nomme par son inactivité, on le nomme par l’échec tel que considéré par notre société. Il n’y a rien de positif, rien de motivant, il n’y a que de la froideur dans cette appellation…
- L’écrivain public, une plume pour accéder aux droits
- Claire Monville – Lire et Écrire Namur
- Journal de l’alpha no 213
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À notre époque du numérique et de l’échange sans contact, l’écrit demeure un outil essentiel pour faire valoir ses droits. Celui qui possède cet outil a plus de possibilités de construire son parcours dans le sens qu’il désire, d’être l’artisan de sa vie. Par contre, celui qui lit ou écrit peu, mal, voire pas du tout, éprouve des difficultés à faire valoir ses droits. Il risque d’être exclu d’une société dont il ne maitrise pas les codes.
Dans cet article, je présenterai le service des écrivains publics développé par Lire et Écrire Namur, son fonctionnement et le type de demandes qui lui sont adressées. Ensuite, j’expliciterai le concept de non-recours aux droits ainsi que son pendant, l’accès aux droits. Enfin, nous passerons à une écriture à plusieurs mains : les écrivains publics de la permanence de Namur apporteront des exemples démontrant l’importance de l’écrit pour faire valoir ses droits, pour agir et être reconnu, peu importe qui tient la plume.
- À la croisée des normes, le portfolio Mes chemins d’apprentissage
- Aurélie Audemar – Lire et Écrire Communauté française
- Journal de l’alpha no 215
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Les normes d’accès à l’emploi ou à des formations existent. Il ne s’agit pas de les ignorer mais de prendre en compte le fait que se contenter de certaines d’entre elles exclut toute une frange de la population. L’outil Mes chemins d’apprentissages propose d’autres cadres que ceux préétablis : des cadres créés par les personnes et les groupes concernés, à partir de leurs réalités.
- La validation des compétences ; une opportunité pour le public des CISP
- Marina Mirkes et Véronique Dupont
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Qualifiés de « non qualifiés », les stagiaires des Centres d’insertion socioprofessionnelle (CISP) ont pourtant développé des compétences qui ne sont pas toujours reconnues par des diplômes. La validation des compétences leur offre dès lors l’opportunité de les faire reconnaitre. Pour que cette opportunité soit effective pour tous et toutes, il importe d’être vigilant sur certains points comme l’offre de titres de compétence, la place de l’écrit en lien avec les métiers, la lisibilité du dispositif et son accessibilité…
Autant de points d’attention à prendre en compte dans l’accompagnement à la validation des compétences des stagiaires que dans les contacts plus institutionnels.
- La validation des compétences ou l’illusion d’une solution
- Hughes Esteveny – Lire et Écrire Bruxelles
- Journal de l’alpha no 215
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La validation des compétences aurait tout pour plaire. Elle aurait l’avantage de valoriser les personnes à partir de leurs compétences et de rapprocher de l’emploi celles et ceux qui en sont les plus éloignés.
La présente analyse questionne ces assertions et démontre que la validation des compétences s’inscrit pleinement dans le cadre idéologique de l’État social actif.
- Le passage du CEB grâce au dispositif du chef-d’œuvre : un rite de passage symbolique et réparateur
- Justine Duchesne – Lire et Écrire Wallonie
- Journal de l’alpha no 215
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Lire et Écrire Verviers accompagne depuis quelques années des apprenants vers le passage du CEB, en leur permettant de faire appel à des compétences multiples, chacune issue d’apprentissages informels et journaliers. Cet article met en exergue un regard croisé sur une expérience vécue en commun par Jean, et Jean du même nom, coordinateur pédagogique qui l’a accompagné et lui a permis de concrétiser cette escale symbolique, vectrice de confiance.
- La Forêt des idées – Pistes et propositions pour améliorer ou renforcer l’alphabétisation. Un braimstorming version XXL autour de l’alpha
- Cécilia Locmant – Lire et Écrire Communauté française
- Journal de l’alpha no 214
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Créer au sein de notre secteur un espace d’échange pour réfléchir sur le sens de notre action aujourd’hui, « nos fondamentaux », et penser à demain dans une perspective créatrice « d’alternatives » ; telle était la gageure du forum « La Forêt des idées ». Une aventure menée de 2017 à 2019, via un processus participatif de trois journées via un processus participatif de trois journées, qui a réuni travailleurs, bénévoles et apprenants. Retour sur sa genèse et ses différents moments forts.
- Redonner sens à l’action d’alphabétisation : vers de nouveaux possibles ?
- Aurélie Leroy – Lire et Écrire Communauté française
- Journal de l’alpha no 214
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« La Forêt des idées », cet espace d’échanges crée pour réfléchir au sens de l’ action d’alphabétisation d’aujourd’hui et pour penser celle de demain, a-t-elle porté ses fruits ? Quelle vision globale de l’alphabétisation met-elle en évidence ? Avec quels leviers, quelles ressources et quels freins ? Côté travailleurs et côté apprenants ?
- Adultes en difficulté avec l’écrit et nouvelles technologies : quels accès et quels usages ?
- Iria Galván – Lire et Écrire Bruxelles
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Cet article analyse les résultats d’un sondage réalisé auprès de 109 apprenantes et apprenants de l’ASBL Lire et Écrire Bruxelles sur leur accès aux nouvelles technologies de l’information et de la communication et sur leur utilisation de ces outils pour communiquer, s’épanouir, s’informer et réaliser des opérations économiques
- Alphabétisation et enseignement du français comme langue étrangère : se différencier pour mieux collaborer ?
- Jacqueline Michaux – Lire et Écrire Bruxelles
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Cette analyse vise à préciser quelques caractéristiques qui distinguent l’alphabétisation en français de l’enseignement du français comme langue étrangère car ce n’est qu’en connaissant et en respectant les spécificités de l’alpha que la collaboration avec le FLE sera consolidée et encore plus constructive.
- « Mission impossible ! » Quelques considérations sur l’alphabétisation des personnes primo-arrivantes
- Jacqueline Michaux – Lire et Écrire Bruxelles
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Cet article analyse le volet linguistique du Parcours d’accueil pour primoarrivants mis en place à Bruxelles, sur base de recommandations formulées par Lire et Écrire Bruxelles à partir des avis de différents opérateurs d’alphabétisation de la Région.
Cette analyse est à mettre en perspective avec le caractère obligatoire de ce Parcours d’accueil qui sera probablement en application dans la Région de Bruxelles-Capitale dans le courant de l’année 2020.
- Les réseaux d’échanges réciproques de savoirs : une lecture par la réciprocité
- Jacqueline Michaux – Lire et Écrire Bruxelles
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La mise en évidence du rôle de la réciprocité en éducation a donné lieu à la création de Réseaux d’échanges réciproques de savoirs (RERS) par Claire et Marc Héber-Suffrin dans les années 1970, suivie d’initiatives similaires dans de nombreux pays et continents.
Cette contribution propose une lecture de ces réseaux à partir des apports sur la réciprocité proposés par Dominique Temple et Mireille Chabal. La réciprocité n’est pas considérée ici comme un ajout affectif à un échange matériel, mais bien comme un paradigme radicalement alternatif à l’échange.
En fin de parcours, l’article propose la création de RERS à partir de centres d’alphabétisation.
- Le programme de la Région bruxelloise et de la COCOF pour les 5 ans à venir. L’avis de Lire et Écrire Bruxelles
- Magali Joseph – Lire et Écrire Bruxelles
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Depuis juillet 2019, les priorités et les grandes lignes politiques de la nouvelle législature ont été définies dans deux documents : « la déclaration de politique générale commune au gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale et au Collège réuni de la Commission communautaire commune (COCOM) » et le « projet d’accord de gouvernement francophone bruxellois (COCOF) ».
Quels en sont les grands axes et les mesures qui concernent notre secteur ?
L’analyse sera l’occasion de pointer tant les éléments positifs en termes de perspectives que les points de vigilance à prendre davantage en considération tant pour l’amélioration des conditions de vie des personnes en situation d’analphabétisme que pour le soutien aux différents dispositifs d’alphabétisation à Bruxelles.
- Comment faire de l’éducation permanente avec des personnes analphabètes ayant un très faible niveau à l’oral en français ?
- Sandrine Colback – Lire et Écrire Bruxelles
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Forte de son expérience de terrain, la pédagogue en alphabétisation, Sandrine Colback, revient dans cet article sur la manière de faire de l’éducation permanente avec des personnes ayant un très faible niveau de français oral. Loin d’une éducation permanente déconnectée de la réalité, l’auteure de cet article se révèle prompte à lever les doutes qui pourraient surgir quant à la possibilité d’utiliser deux outils développés par l’association Lire et Écrire.
L’intérêt de cet article réside, ainsi, dans sa capacité à détailler, à montrer concrètement comment Le jeu des engrenages et Mes chemins d’apprentissages sont susceptibles de faciliter le travail des formateurs en alpha. Ces instruments qui sont mis à leur disposition les aident, en effet, à partir des situations concrètes insatisfaisantes de leurs apprenants pour élaborer le contenu des formations et pour formuler avec eux les objectifs de l’apprentissage.
- Bouleverser les pratiques pour développer les formations concomittantes
- Justine Duchesne – Lire et Écrire Wallonie
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Depuis quelques années, Lire et Écrire, accompagné par la voix d’autres opérateurs ISP, porte une revendication qui semble désormais trouver écho dans l’espace politique : favoriser la mise en place de formations en concomitance afin de permettre à des apprenants de suivre un parcours d’alphabétisation dit « intégré » à un dispositif de formation métier.
Dans la pratique, la mise en application ne s’avère pas si aisée. La réalité qui se dessine derrière les termes « formation concomitante » exige d’être éclairée. De plus, malgré un investissement prenant des professionnels du secteur de l’alpha et de l’insertion socioprofessionnelle, plusieurs embûches se glissent dans la mise en place de ces dispositifs inédits. Cette analyse a donc pour visée de se situer par rapport aux expériences vécues par deux régionales de Lire et Écrire en Wallonie, afin de ressortir un positionnement clair sur la question de la concomitance, alimenté par la réalité d’une expertise de terrain.
- La formation : un projet de (re) construction de soi, de nous ?
- Justine Duchesne – Lire et Écrire Wallonie
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La recherche-action Se former, se transformer en alpha met en évidence des enjeux identitaires prégnants derrière certains enjeux opératoires énoncés à l’entrée en formation. En effet, sous le désir des apprenants d’obtenir un emploi (un motif d’engagement indéniable pour les apprenants mais qui ne révèle qu’une partie de l’ « iceberg »), se cache souvent une volonté de reconquérir une image abimée, déformée par les stéréotypes allant bon train dans la société, une image entachée par le stress de dévoiler un secret :
Je ne sais pas lire, ni écrire.
Derrière cette simple phrase se cache une vie. Et dans une vie, il faut en faire du chemin pour se construire. Il faut en faire des choix pour avancer. Il faut d’ailleurs dans certains cas, « se lancer à l’eau » pour passer une étape clé, qui permettra de faire que ce jour marquera le reste de notre existence : s’engager en formation.
- Théâtre-action : comment les apprenants peuvent-ils porter un message politique en faisant du théâtre ?
- Justine Duchesne – Lire et Écrire Wallonie
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Un atelier de théâtre-action, c’est une aventure. C’est un projet. C’est une méthode. C’est surtout des personnes qui se rencontrent et qui cheminent dans une création commune. Elles dénoncent, elles énoncent et clament l’injustice.
Alain, Rita, Perrine, Linda, Nathalie, Luc et les autres, membres de la Troupe du Préau, ont accepté de nous accueillir dans leur espace, pour nous en dire plus sur leur démarche, sur le processus qui recouvre les ateliers de théâtre-action. Cette analyse nous plongera dans leur univers pour nous montrer comment l’expression artistique nourrit le processus d’alphabétisation, autant qu’elle le fait vivre par la vigueur des mots qui lèvent le voile sur l’oublié, l’injuste et l’inacceptable.
Outil pédagogique
- Une ligne du temps on line de l’alphabétisation à Bruxelles
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Lire et Écrire Bruxelles met à disposition un outil en ligne qui retrace l’histoire de l’alphabétisation à Bruxelles sur les cinq dernières décennies. Il s’agit d’une ligne du temps qui combine des données écrites et des témoignages sonores recueillis auprès des personnes ayant participé au développement du secteur.