Lorsqu’on analyse les données statistiques dont disposent les régionales de Lire et Écrire en Wallonie, on observe une évolution du public fréquentant les formations en alphabétisation. Ainsi, au début des années 2000, les personnes au foyer ou demandeuses d’asile – principalement des femmes – constituaient le public majoritaire de ces formations. Or, depuis le début des années 2010, les hommes de nationalité belge, bénéficiaires d’allocations de chômage ou du revenu d’intégration sociale, sont devenus significativement plus nombreux à s’inscrire en formation. On observe également depuis quelques années que certaines personnes sont amenées à suivre ces formations sous la pression, voire la menace de perdre leurs allocations. Nous relions ces évolutions à celle des politiques d’emploi, désormais qualifiées de ‘politiques d’activation’, mises en place, dans notre pays, à partir des années 2000.
Pauline Gillard et Anne Godenir, Politiques d’activation. Impacts sur la demande de formation et dérives, Journal de l’alpha no 198, 3e trimestre 2015