Cette analyse fait suite à l’enquête menée par Lire et Écrire en 2010 sur l’impact de l’alphabétisation sur la vie des personnes, et à un premier article qui présentait globalement l’enquête et en synthétisait les résultats. Ce deuxième article aborde l’analyse des résultats de l’enquête, en les mettant en relation avec une variable particulière : il examine si un lien peut être établi entre le type d’impacts que les personnes mettent en avant et le fait d’avoir fait sa scolarité en Belgique ou à l’étranger, distinction qui correspond à une différence linguistique (personnes francophones ou non francophones) et à une différence dans la durée de scolarité (les personnes d’origine étrangère inscrites en alphabétisation étant peu ou pas scolarisées dans leur pays d’origine). L’article confirme et tente d’expliquer les hypothèses suivantes : les impacts mentionnés au niveau personnel et au niveau de l’insertion socioprofessionnelle sont accrus lorsque les personnes ont fait leur scolarité en Belgique ; les impacts mentionnés au niveau des savoirs de base et au niveau de l’insertion sociale sont plus importants lorsque les personnes sont d’origine étrangère et peu ou pas scolarisées dans leur pays d’origine ; et les deux groupes de personnes ne diffèrent pas tellement du point de vue des impacts relatifs à la participation citoyenne.
Anne Godenir, « L’impact de l’alphabétisation sur la vie des personnes : premières analyses des variations selon que les personnes ont fait leur scolarité en Belgique ou dans un pays étranger non francophone », décembre 2011