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Analyses et études 2009

Les analyses et études réalisées par Lire et Écrire ont toutes comme point de départ les problématiques de l’analphabétisme et de l’alphabétisation des adultes et ont toutes comme enjeux de soutenir la réalisation des objectifs de l’association, soit « que toute personne qui le souhaite puisse trouver, près de chez elle, une alphabétisation de qualité, répondant à ses besoins » mais aussi « qu’un jour, il n’y ait plus d’analphabètes ».

En Communauté française, les problématiques de l’analphabétisme et l’alphabétisation des adultes ne font pas ou très peu partie des champs de recherche du secteur formel. Ces problématiques ont dès lors été mises en avant et sont étudiées et analysées quasi exclusivement par le secteur associatif, dont Lire et Écrire. La participation à la réalisation des études de l’ensemble des acteurs de l’alphabétisation et plus particulièrement des apprenants et des formateurs, dont les bénévoles, est également un enjeu important. Elle garantit l’exploitation par ces personnes des résultats des études et concourt au développement d’une certaine formalisation des pratiques et des questionnements nécessaires pour qui veut exercer son esprit critique, innover et mettre en place des stratégies de changements. Si toutes nos analyses et études se situent dans le champ de l’alphabétisation, ce champ est large et nos analyses et études traitent de nombreuses thématiques. Elles portent sur la compréhension et la prévention de l’analphabétisme, sur les politiques et sur les pratiques d’alphabétisation.

En 2009, nous avons réalisé les études et analyses suivantes :

Notre étude annuelle portant sur L’alphabétisation des adultes. Analyse des principaux résultats de l’enquête statistique 2008 en Communauté française Catherine Bastyns, Lire et Écrire Communauté française

Les causes de l’illettrisme – Notre société a-t-elle besoin d’une population illettrée ?

Des causes de l’illettrisme, Catherine Stercq, Lire et Écrire Communauté française, Journal de l’alpha no 167-168, Février – Avril 2009

En septembre 1983, Lire et Écrire lançait une première campagne de sensibilisation à la persistance de l’illettrisme en Communauté française de Belgique comme dans l’ensemble des pays industrialisés. Aujourd’hui, 25 ans plus tard, plus de 16.000 personnes adultes s’investissent dans une formation d’alphabétisation tandis que chaque année, selon les statistiques officielles, 7% des enfants quittent l’école primaire sans certificat d’études de base. Comment est-ce possible ? Alors que l’économie de la connaissance est un axe majeur de la stratégie de l’Union européenne ? Alors que l’enseignement est obligatoire en Belgique jusqu’à 18 ans

Notre société a-t-elle besoin d’une population illettrée », Catherine Stercq, Lire et Écrire Communauté française, Journal de l’alpha no 167-168, Février – Avril 2009

Telle est la question que l’on ne peut manquer de se poser face à la persistance de l’illettrisme dans une société où l’obligation scolaire existe depuis bientôt 100 ans. Pour répondre à cette question, il est intéressant d’opérer un retour dans le passé et d’analyser les enjeux et les contradictions de l’apprentissage de l’écrit dans une société inégalitaire. On verra ainsi apparaître comment une volonté d’instruction peut cohabiter avec une crainte de voir cette instruction modifier l’ordre social et comment cette contradiction majeure a conduit et conduit aujourd’hui encore à écarter une partie de la population – les femmes, les ouvriers, les immigrés… – de l’accès à l’écrit dans sa dimension émancipatrice. De la fin du 18e siècle à aujourd’hui – nous allons le voir – les arguments n’ont pas changé

La formation tout au long de la vie : une réponse à l’illettrisme, Alberto Melo - IEFP, Faro - Journal de l’alpha no 167-168, Février – Avril 2009

L’écrivain portugais Miguel Torga écrivit un jour : « Même au cours de règnes merveilleux, il arrive, hélas, que le peuple sache d’une manière et les écoles d’une autre. Une fois terminé l’examen de la 4e année, il s’agit pour chacun d’enterrer, le plus rapidement possible, la science qu’il a apprise. » Cette question de deux savoirs, de deux ou plusieurs voies pour accéder au savoir – ou pour le créer – se manifeste surtout dès qu’il existe un contact entre « le peuple » et « l’école ». Ce contact n’a jamais été ni évident ni consensuel parce que l’existence de systèmes d’éducation et de formation ouverts à la population est une acquisition sociale historiquement récente. Encore aujourd’hui nous devons nous battre pour que les publics habituellement exclus des processus d’éducation et de formation soient pris en compte dans les politiques éducatives axées sur leur participation à des actions de transformation sociale.

Les interactions de différents paramètres pouvant générer des situations d’illettrisme, Anne Vinérier – Association FARLcI, Tours - Journal de l’alpha no 167-168, Février – Avril 2009

Les causes de l’illettrisme sont multiples. Quand on se met à l’écoute des personnes en difficulté avec l’écrit, on se rend compte que c’est un ensemble de facteurs, de paramètres qui « fabriquent » l’illettrisme dans une histoire et un contexte socio-économique et culturel donné. Si l’on considère l’aspect historique, on peut isoler trois paramètres : le passé familial, le passé scolaire et le passé d’insertion socio-professionnelle. Ces trois paramètres sont cependant en interaction avec d’autres paramètres liés à l’environnement actuel des personnes, liés à leurs savoirs et liés à des composantes d’ordre psycho-affectif et psycho-cognitif. C’est dans cette perspective d’interactions de multiples facteurs que nous avons construit un « hologramme » qui permet de les visualiser et de les utiliser comme point de départ, d’abord pour nous interroger sur le sens que des individus donnent à l’apprentissage en lien avec la place que la société donne à chacun de ses membres, ensuite pour construire une pédagogie de la conscientisation.

Spécificité des inégalités culturelles, illettrisme et action sur la société - Georges Liénard – CERISIS/UCL - Journal de l’alpha no 167-168, Février – Avril 2009

Alors que dans l’ensemble de la société, les inégalités économiques ont le statut d’inégalités, les inégalités culturelles dans le sens commun n’ont pas ou guère de statut. Seuls les handicaps socio-culturels, les manques individuels en ont un. Bref, la non-conscience des inégalités culturelles est le point de départ de celles-ci. Mais que dénomme-t-on inégalités culturelles ? Quel en est le degré de reconnaissance collective ? Ces inégalités sont-elles légitimes et justes car résultant d’épreuves sociales légitimes ? Quels jugements politique et moral porte-t-on sur cette situation ? On pourrait aussi se poser la question du comment et du pourquoi certaines familles (et pas n’importe lesquelles) sont en situation d’inégalité culturelle face à l’école. Ensuite, comment ces familles réagissent par rapport à cette dévalorisation sociale et culturelle en milieu scolaire. Enfin, cela vaudrait la peine de réfléchir à ce que peut faire un mouvement comme Lire et Écrire pour soutenir une action individuelle et collective des familles contre les inégalités culturelles et scolaires

Politiques de démocratisation scolaire au fil du 20e siècle. Grandes étapes et chemins de traverse - Dominique Grootaers- META - Journal de l’alpha no 167-168, Février – Avril 2009

Aborder les politiques de démocratisation de l’école, c’est aussi chercher les principes qui ont guidé par le passé et inspirent aujourd’hui le projet scolaire. Ce n’est donc pas seulement analyser comment fonctionne l’école, ni les résultats que cela induit, mais c’est présenter l’idéal qu’elle poursuit et comment cet idéal a été et est mis en œuvre par les politiques menées (avec plus ou moins de succès), quelles sont les valeurs sous-jacentes et les ingrédients utilisés à cet effet. Parmi ces ingrédients, la solidarité a été quelque peu oubliée. Réinjecter cet ingrédient dans l’école permettrait d’ouvrir une voie nouvelle pour la réalisation du projet d’école démocratique.

Pourquoi sommes-nous les champions de l’inégalité scolaire ? » - Nico HIRTT- Aped - Journal de l’alpha no 167-168, Février – Avril 2009

La Belgique, toutes communautés confondues, a le triste privilège de figurer au rang des pays dont l’enseignement est le plus inégalitaire. Les enquêtes PISA permettent de mettre ces faits en évidence. Ils permettent aussi de montrer que cette inégalité est une inégalité sociale : c’est l’origine sociale des élèves qui détermine leurs chances de réussite scolaire. Nous sommes par ailleurs nombreux à mettre en évidence la différence de rapport au savoir, et donc aussi au savoir enseigné à l’école, en vigueur dans les classes sociales « supérieure » et « inférieure » et à montrer en quoi cette différence favorise la réussite des uns et l’échec des autres. La question qu’il faut alors se poser est la suivante : comment l’école belge transforme-t-elle cette différence en ségrégation, comment reproduit-elle les inégalités sociales, alors que dans d’autres pays elle tend à les réduire ? En poussant plus loin l’analyse statistique, on découvre que cette situation résulte de particularités liées au mode d’organisation de nos systèmes éducatifs, notamment l’âge précoce de la première orientation et un quasi-marché scolaire extrêmement libéralisé.

Distance et malentendus face à l’écrit - Jacques Bernardin – ESSI-ESCOL/ Université Paris 8 et GFEN - Journal de l’alpha no 167-168, Février – Avril 2009

Antérieurement, puis parallèlement à la scolarité, la famille, de façon explicite ou implicite, initie l’enfant à la signification et à la valeur des choses, à des façons de penser et de parler le monde… Redevable aux expériences et échanges réalisés dans l’espace familier, cette grille interprétative du réel, invisiblement présente, pourrait expliquer certaines résistances plus ou moins conscientes face à l’apprentissage du lire-écrire. Les raisons de lire et d’apprendre à lire, les difficultés pour accéder à la logique du système graphique, le problème de la compréhension sont constitutifs du rapport à l’écrit. Eclaircir ces points permet de mieux comprendre les attitudes et les difficultés récurrentes de certains élèves aux divers niveaux de leur scolarité, et de proposer des pistes pour modifier ces attitudes et lever ces difficultés.

Inégalités scolaires et pratiques pédagogiques. À propos du caractère textuel des savoirs scolaires - Bernard Rey – Service des Sciences de l’Education/ULB- Journal de l’alpha no 167-168, Février – Avril 2009

Le principal problème de l’école aujourd’hui est qu’elle ne parvient pas à réduire les inégalités de performances scolaires et que ces inégalités sont largement corrélées avec l’origine sociale des élèves. Cette incapacité à réduire les inégalités vient contredire les prétentions démocratiques de notre société et engendre une dualisation sociale à la fois scandaleuse et dangereuse. Cela n’empêche pas que ce problème soit très difficile à résoudre parce que l’échec scolaire et les difficultés d’entrée dans l’écrit des enfants des milieux populaires ont des causes multiples. Nous nous attacherons à porter au jour les codes, les attitudes, les manières de voir le monde dont la maîtrise est nécessaire à la réussite scolaire, afin de déterminer les stratégies didactiques et pédagogiques qui permettraient de les faire acquérir par tous les élèves. Et plus particulièrement, nous nous centrerons sur le caractère textuel des savoirs scolaires et nous identifierons les pratiques pédagogiques qui en permettent ou favorisent l’accès et celles qui, à l’inverse, ne le favorisent pas, voire l’empêchent.

Permettre à tous d’accéder à la littéracie étendue : un défi exigeant - Elisabeth Bautier – ESSI-ESCOL/Université Paris 8 - Journal de l’alpha no 167-168, Février – Avril 2009

La familiarité avec l’écrit n’est pas réductible à la seule mise en œuvre de techniques scripturales de notation, de stockage, de repérage d’informations… L’auteure développe ici la notion de littéracie étendue qui renvoie à un remaniement cognitif, social et sans doute subjectif. Ce remaniement s’effectue progressivement et va bien au-delà de l’apprentissage des éléments structuraux de la littéracie réduite. Il s’agit en effet pour le sujet d’une transformation de ses façons de penser le monde, de le catégoriser, d’apprendre et de penser les savoirs, de se penser soi-même, de se saisir de nouvelles manières de faire avec le langage et la langue. Il s’agit ainsi de s’inscrire dans des pratiques réflexives sur le langage, sur la langue et leurs enjeux cognitifs et sociaux. Le langage n’est alors plus seulement un moyen de communication et d’expression mais devient aussi un moyen d’élaboration de la pensée. Identifier les différences entre littéracies étendue et restreinte permet d’ouvrir à un renouvellement du regard sur les formations à l’écrit. On peut faire l’hypothèse que les difficultés actuelles d’une partie de la population trouvent leur origine dans l’indistinction fréquente en formation entre ces deux registres de la littéracie, alors même que pour une insertion tant scolaire que sociale, la littéracie réduite est aujourd’hui largement insuffisante.

Le désir de lire-écrire - Francis Andrieux – Centre de Recherche, d’Analyse, de Formation au Travail Social – Université de Strasbourg - Journal de l’alpha no 167-168, Février – Avril 2009

En guise d’introduction, je propose au lecteur un court passage d’une lettre que m’a écrite ma petite nièce (je suis un grand oncle privilégié), terminant sa classe de 4e et toute à la joie des vacances qui commençaient. Elle écrit : « Enfin je vais pouvoir lire… ». Avec cette simple phrase, nous sommes conduits d’un coup au cœur du débat sur les causes de l’illettrisme. Cet « enfin je vais pouvoir lire » nous situe très exactement au plein centre de ce que j’ai désigné comme « le désir du lire-écrire ». Prend forme ici ce désir de lire, cette ouverture sur ces instants magiques qui m’ouvrent aux horizons les plus divers, aux paysages les plus anodins comme les plus invraisemblables de la science-fiction, aux découvertes de ces autres moi-même qui se bousculent dans tous ces personnages que chaque roman projette dans ma vie.

Des bonnes raisons de refuser l’alphabétisation - Catherine Stercq, Lire et Écrire Communauté française, Journal de l’alpha no 167-168, Février – Avril 2009

De nombreuses personnes adultes qui éprouvent des difficultés importantes à lire, écrire, compter et communiquer souhaitent pouvoir acquérir et maîtriser ces connaissances de base. Mais toutes ne le souhaitent pas. Certains refusent d’apprendre à utiliser l’écrit. Ce refus de s’alphabétiser, qui souvent nous choque, est pourtant légitime. Les illettrés peuvent avoir de très bonnes raisons de ne pas vouloir apprendre à lire/écrire. Soit qu’ils n’en ressentent pas le besoin ou n’estiment pas avoir de difficultés particulières. Soit qu’ils aient peur du changement. Soit qu’ils refusent l’acculturation ou l’assimilation.

Quelles revendications pour l’alpha ? 

Cahier de revendications de Lire et Écrire Wallonie – Élections régionales du 7 juin 2009 - Lire et Écrire Wallonie

Ce cahier rassemble donc les revendications issues des préoccupations rencontrées par le secteur de l’alphabétisation au niveau wallon. Ce dernier s’associe aux revendications portées par Lire et Écrire en Communauté française et à Bruxelles. Ce document s’appuie sur les pratiques quotidiennes, entre autres les réalités auxquelles sont confrontées directement ou indirectement les opérateurs d’alphabétisation. Appel a été fait aux apprenants de notre réseau. Leurs analyses font écho, précisent et complètent celles de Lire et Écrire et de ses partenaires. Toutes leurs interpellations figurent dans ce cahier de revendications. Plusieurs revendications en lien avec la question de l’analphabétisme relèvent plus directement d’autres secteurs comme celui du logement, de la santé ou de l’insertion socio­professionnelle. Nous appuyons et soutenons ces opérateurs, experts en leur domaine, pour revendiquer les éléments convergents avec l’alphabétisation. Enfin, ce cahier de revendications s’adresse aux hommes et femmes politiques, aux administrations, aux partenaires sociaux et à tout acteur concerné par la question de l’illettrisme.

Pour une politique globale de formation en alphabétisation qui couvre tous les publics - Véronique Dupont et Anne-Hélène Lulling – Journal de l’alpha no 170- Septembre 2009 

Aujourd’hui, en Région wallonne, tous les publics en alphabétisation ne sont pas égaux ! Les opérateurs d’alphabétisation sont, en effet, obligés malgré eux, de sélectionner leur public pour qu’il réponde aux critères administratifs des pouvoirs subsidiants. L’absence de politique à destination des publics qui s’inscrivent dans un processus de (ré)affiliation sociale met ainsi en péril la qualité des projets de formation menés avec ces publics. Pourtant, la formation est un élément essentiel qui leur permet de rompre avec l’exclusion. Le bilan des actions menées par les régionales de Lire et Écrire à leur égard nous révèle combien il est important de continuer à revendiquer un droit égal à une formation de qualité pour tous et toutes.

Pour une politique de coordination harmonisée de l’alphabétisation à Bruxelles comme en Wallonie - Anne – Chantal Denis – Lire et Écrire Bruxelles - Journal de l’alpha no 170- Septembre 2009

À Bruxelles, dans le cadre du Plan bruxellois pour l’Alphabétisation, Lire et Écrire coordonne notamment l’offre d’alphabétisation en concertation avec les opérateurs de formation. Il n’existe cependant pas encore, comme en Wallonie, de dispositif coordonné de prise en compte globale de la situation des personnes illettrées. Cette structure associerait tous les acteurs-ressources qui, à l’échelle régionale, sont concernés par la lutte pour le droit à l’alphabétisation au niveau de la prévention, de la sensibilisation, de l’identification des besoins et attentes des publics ainsi que de la diversification de l’offre dans une meilleure adéquation avec la demande. Un premier pas a déjà été fait puisqu’un projet a été récemment élaboré et amorcé. Il manque encore les moyens pour le rendre opérationnel sur l’ensemble de ses missions…

Chômeur exemplaire recherche emploi - Deux groupes en formation à Tournai et Leuze et Marilyn, - Lire et Écrire Hainaut occidental - Journal de l’alpha no 170- Septembre 2009

Suite à la demande du Journal de l’alpha de recueillir des témoignages d’apprenants concernant les contraintes imposées par le Plan d’accompagnement des chômeurs (PAC), deux groupes d’apprenants de Tournai et de Leuze ont envoyé à la rédaction un compte-rendu de leurs débats sur la « chasse aux chômeurs ».Le texte qui suit présente des extraits de ces débats et des situations commentées par la formatrice. L’ensemble a été relu par les deux groupes en formation qui, à Lire et Écrire Hainaut occidental, ont réfléchi aux questions liées au PAC. Les participants espèrent à présent que leurs témoignages permettront de faire bouger les choses…

Droit à l’alpha en ville et à la campagne - Dominique Rossi – Lire et Écrire Hainaut occidental et Michel de Selys – Lire et Écrire Verviers – Juin 2009

La question de l’illettrisme se pose en milieu urbain comme en milieu rural. Le droit à l’alphabétisation de qualité et de proximité est encore loin d’être acquis pour bon nombre de citoyens, en particulier pour ceux qui vivent à la campagne…

Politiques d’activation et d’alphabétisation - Lire et Écrire Communauté française – Juin 2009

Les opérateurs d’alphabétisation saluent positivement la prise en compte par les pouvoirs publics de personnes exclues traditionnellement des politiques d’emploi et de formation . Cependant d’autres constats émergent quant à l’impact des processus d’activation…

Pour une politique globale de formation qui touche tous les publics - Lire et Écrire Wallonie – Juin 2009

Aujourd’hui, en Région wallonne, près de 160 associations organisent des formations d’alphabétisation. Tous ces opérateurs sont différents les unes des autres. En dehors du mouvement Lire et Écrire, l’offre de formation en alphabétisation est, en effet, souvent organisée à côté d’autres actions de formation ou d’éducation permanente. L’alphabétisation s’adresse, en effet, à un public diversifié car elle n’est pas une fin en soi mais un moyen pour gérer sa vie quotidienne, développer un projet personnel, obtenir le Certificat d’étude de base, aider ses enfants dans leurs travaux scolaires, accéder ou poursuivre une formation qualifiante, rompre avec cette exclusion que constitue l’illettrisme. Il n’existe donc pas de catégorie sociale ou « sectorielle » regroupant les personnes illettrées.

Stéréotypes et préjugés 

Sensibilisation et représentations - Vanessa Déom- Lire et Écrire Luxembourg- Journal de l’alpha no 169- Juin 2009

Durant deux ans, en 2007 et en 2008, dans le cadre de la campagne de sensibilisation « Des relais pour l’alpha », chaque régionale de Lire et Écrire a mis en place un module de formation à destination du personnel des CPAS et du Forem Conseil. Ce module de dix heures portait sur l’accueil et l’orientation en formation d’alphabétisation des personnes infrascolarisées. En ce qui la concerne, Lire et Écrire Luxembourg a pris le parti de travailler en profondeur sur les représentations que ces agents ont de l’illettrisme.

Un DVD pour démonter les préjugés dont sont victimes les personnes analphabètes- Interview d’Hanife CATALKAYA – Lire et Écrire Verviers - Journal de l’alpha no 169- Juin 2009

Tu sais pas lire ? C’est pas vrai ! – c’est le titre du DVD – a été conçu pour sensibiliser les futurs travailleurs sociaux et les futurs enseignants à la question de l’illettrisme. Visionné lors d’une animation où seront abordés les stéréotypes et les préjugés, le DVD devrait leur permettre de mieux comprendre, voire de découvrir, qui sont les personnes en difficulté avec l’écrit et de dépasser les idées reçues que le grand public partage généralement à leur sujet : paresseux, profiteurs, handicapés ou intellectuellement limités.

Histoires et diversités . Un projet d’ouverture à l’Autre sur fond d’histoire collective - Anne De Vleeschouwer – Lire et Écrire Centre Mons Borinage - Journal de l’alpha no 169- Juin 2009

À lire et Écrire Centre-Mons-Borinage, un atelier transversal réunissant une quinzaine de personnes d’origines et de sensibilités diverses a été organisé dans le but de se connaître et de se reconnaître pour jeter les bases d’un « mieux vivre ensemble ». Un atelier qui, par la mise en perspective historique, a resitué, dans la mesure du possible, des bribes de vie de chacun dans une approche plus globale. De quoi socialiser les parcours… et désamorcer, si nécessaire, toute stigmatisation de l’histoire de l’Autre.

De la Brume à la Plume… Chronique d’une parole sans détour - Pascale Hilhorst – Lire et Écrire Verviers, Journal de l’alpha no 167-168, Février – Avril 2009

De février à juin 2008, des adultes membres de l’association « L’illettrisme Osons en Parler » ont rencontré des jeunes du CEFA Sainte-Claire de Verviers pour faire connaissance, puis pour participer ensemble à un atelier d’écriture qui débouchera sur la réalisation d’un disque audio. Une rencontre pour aborder l’illettrisme chez les 15-20 ans : donner la parole aux premiers concernés, analyser ensemble le vécu, selon des parcours de vie plus ou moins longs, selon des réalités quotidiennes différentes. Une rencontre autour d’un point commun : de réelles difficultés en lecture et écriture, et une relation difficile avec l’école. Une rencontre qui s’est concrétisée par une action : l’enregistrement d’un CD rap et slam, De la brume à la plume, conçu comme outil de sensibilisation pour ouvrir le débat sur l’impact de l’école dans la vie.

Y’a pas d’âge… La télévision, pour (se) dire, (se) lire et (s’)écrire - Geneviève Godenne – Lire et Écrire Namur - Journal de l’alpha no 167-168, Février – Avril 2009

D’octobre 2007 à juin 2008, des adultes en apprentissage de la lecture et de l’écriture se sont réunis chaque semaine à la télévision communautaire namuroise Canal C pour participer à la réalisation d’une série de reportages sur leur expérience face à la difficulté de lire et d’écrire, réalité qui est celle d’un adulte sur dix en Communauté française. Du choix des sujets au montage, en passant par le tournage, l’interview et le commentaire, ils ont collaboré activement aux différentes phases de la production de cinq « capsules » d’information intitulées Y’a pas d’âge.

Pratiques théâtrales

Écoute-moi quand je te parle ! Une pièce née de l’envie de poursuivre l’aventure de l’atelier « Histoires et diversités » - Anne De Vleeschouwer – Lire et Écrire Centre Mons Borinage – Journal de l’alpha no 171 – Novembre 2009

Cet atelier, réunissant des personnes de différents groupes intéressées par le projet, était centré sur la connaissance et la reconnaissance de l’Autre, dans toutes ses diversités et ses histoires. Depuis fin mars 2007, et durant quatre mois, les participants ont ainsi partagé, échangé des parcours de vie liés à l’intégration, à l’exclusion. Ils ont également mêlé, à leur histoire personnelle, l’histoire de la région du Centre et celle de la Wallonie. Ils ont expérimenté les conditions d’un « meilleur vivre ensemble » et ont constaté qu’un des plus gros maux/mots était la non-écoute…

Tout perdu Tout gagné. Histoires de vie. Écrire et dire, de l’écriture à l’oralité - Pascale Hilhorst – Lire et Écrire Verviers, Journal de l’alpha no 171, Novembre 2009

Le texte qui suit, que l’on pourrait aussi sous-titrer « De l’alpha à l’oméga d’un projet d’atelier d’écriture qui débouche sur une création théâtrale », nous raconte comment des apprenants participant à un atelier d’écriture à Lire et Écrire Verviers ont imaginé de créer un spectacle, comment ils l’ont écrit, quelles collaborations ils ont nouées pour le mettre en scène. Mais aussi quelle place ce spectacle a pris dans la vie culturelle locale et quelles retombées il a eu dans la vie des participants. Bref, non seulement l’alpha et l’oméga d’un projet, mais aussi l’alpha et l’oméga d’une expérience artistique émancipatrice pour les apprenants et sensibilisatrice pour les spectateurs.

La 3e personne du pluriel – Le théatre forum, un lieu pour amorcer le changement Philippe Dumoulin – Théatre du Public, Hédia Baccar, Michel Maslinger et Delphine Hubert – Lire et Écrire Centre Mons Borinage-Journal de l’alpha no 171, Novembre 2009

Le théâtre-forum se base sur le principe du théâtre de l’opprimé, les comédiens jouent l’histoire d’une personne qui se bat pour obtenir quelque chose de concret mais n’arrive pas à obtenir ce qu’elle désire. Les spectateurs, invités à intervenir sur scène, auront-ils des pistes à lui proposer ? C’est cet outil qu’a choisi le « Dispositif territorial pour le droit à l’alphabétisation » de la région du Centre pour susciter, sur scène et dans le public, la rencontre de professionnels de l’accueil et de l’orientation avec des personnes en difficultés de lecture et d’écriture. Se rencontrer dans un lieu plus convivial et informel qu’un bureau de placement ou un guichet quelconque pour mieux se connaitre, mieux se connaitre pour mieux communiquer, communiquer pour se comprendre mutuellement… « La 3e personne du pluriel », spectacle de théâtre-forum, est donc le résultat concret du travail de réflexion mené au sein du Dispositif de la région du Centre.

L’improvisation théâtrale. Construction d’histoires, constructions de relations, Florence Pire, Asbl Ex-pression- Journal de l’alpha no 171, Novembre 2009

L’impro est surtout connue pour ses matchs médiatisés mais peu pour tout le travail de préparation en atelier que ceux-ci demandent. Or, dans un atelier d’impro, deux niveaux d’objectifs se côtoient : d’une part, la construction d’histoires, et d’autre part, la construction de la relation. Florence Pire, qui a animé des ateliers d’impro lors des Universités de Printemps de Lire et Écrire, développe ici comment elle conçoit l’impro comme moyen ludique et original pour expérimenter autrement l’entrée en relation avec l’autre.

Le geste dans l’animation théâtre. Oser s’affirmer, oser prendre sa place, Interview de Danielle Duschene, Lire et Écrire Bruxelles, Journal de l’alpha no 171, Novembre 2009

Pendant 5 mois, des apprenants issus de différents groupes de la locale Nord-Ouest de Lire et Écrire Bruxelles, pour la plupart débutants à l’oral, ont suivi un atelier d’initiation à une pratique artistique basé sur le gestuel dans les locaux de la Maison des Cultures et de la Cohésion sociale de Molenbeek. Basé sur son propre geste mais aussi et surtout sur l’écoute du geste de l’autre. Pour la formatrice, Danielle Duchesne, cet atelier a eu un réel impact sur la manière dont les personnes se sont positionnées les unes par rapport aux autres et dans la vie sociale en termes d’autonomie, d’émancipation et de solidarité. Rencontre avec Danielle, enthousiaste à nous raconter cette aventure et ses retombées, qui sont pour elles « fabuleuses »…

Le cinéma comme outil pédagogique en alphabétisation 

L’utilisation du cinéma comme outil pédagogique en alphabétisation des adultes à Lire et Écrire Bruxelles, Monique Rosenberg, Lire et Écrire Bruxelles, Dialogue no 132 (Revue du Groupe Français de l’Education Nouvelle) – Avril 2009

La vie « c’est pas du cinéma »… Et pourtant, le cinéma a cette capacité inouïe : faire voir la vie comme jamais. Le cinéma, support pour l’alphabétisation conscientisante. Lire et Écrire Bruxelles propose aux opérateurs d’alphabétisation des activités qui permettent et induisent un travail en éducation permanente, notamment via l’organisation des Jeudis du Cinéma. Le choix de travailler à partir du cinéma nous est apparu comme évident puisque le monde de l’image, le monde du cinéma parle, interpelle sans faire appel à la maitrise des outils de lecture et d’écriture, voire d’une parfaite maitrise du français oral