Dans son rapport, le Conseil Supérieur de l’Emploi met en avant que 48% des personnes faiblement qualifiées ne se présentent tout simplement pas sur le marché du travail. Pour pallier à cela, la solution mise en avant : la formation, un outil essentiel pour favoriser une intégration durable et de qualité sur le marché du travail.
Lire et Écrire en Wallonie soutient la priorité, mais pas n’importe comment. En effet, comme le souligne le rapport « ce sont celles et ceux qui ont le plus besoin de formations qui en bénéficient le moins ». C’est le cas pour les personnes en difficulté de lecture et d’écriture.
Quatre ans éloigné des réalités de l’emploi, c’est trop long !
Qu’en est-il sur le terrain ? L’accès en formation (pré)qualifiante pour les apprenants en alphabétisation est hors de portée pour une grande partie d’entre eux. En effet, ils sont souvent exclus des formations, notamment par la présence de tests d’entrée dont le niveau requis n’arrête pas d’augmenter et qui sont parfois complètement déconnectés du métier.
Résultat : au lieu de soutenir les personnes analphabètes à se lancer sur le marché de l’emploi et s’insérer dans la société, on les renvoie vers une formation pour apprendre à lire et à écrire avant de pouvoir prétendre à autre chose. Soit une formation qui dure… quatre ans. Quatre ans… c’est long. C’est une personne sur dix en Belgique qui est donc complètement éloignée des réalités de l’emploi et de la société pendant plusieurs années
Une solution : les formations concomitantes
Le CSE met également en avant que pour atteindre l’objectif du gouvernement d’un taux d’emploi de 80% d’ici 230, les efforts doivent se concentrer sur les personnes faiblement qualifiées.
2030, c’est bientôt. Il y a donc urgence. Mais comment faire quand 10% de la population belge et concernée par cette problématique de faible qualification est mise sur le carreau pendant 4 ans ?
Lire et Écrire en Wallonie défend la possibilité d’apprendre les compétences de base en même temps que d’apprendre un métier. C’est ce qu’on appelle les formations concomitantes. Les personnes combineraient donc des cours pour apprendre à lire et à écrire qui seraient en lien avec la formation métier qu’elles suivent en même temps.
Malheureusement, si cette solution innovante permet de répondre aux enjeux de ces personnes, elle n’est pas reconnue. Pour pouvoir être une véritable solution innovante et participer atteinte l’objectif de 80% de taux d’emploi en Belgique, elle doit recevoir une reconnaissance structurelle et financière de la part des autorités publiques.