Outil de communication, il est destiné à mettre à disposition des chercheurs ainsi qu’auprès des personnes intéressées des ressources pertinentes afin d’être informé et de comprendre les évolutions des domaines liés à l’alphabétisation. Il est organisé par thématiques afin de mieux identifier les informations.
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Culture, enseignement
Alliance culture-école en Fédération Wallonie-Bruxelles : des dynamiques à l’œuvre
Paindavoine Isabelle et Gillard Anne-Rose, in Études politiques culturelles no 7, décembre 2018, 64 p.
Cette recherche s’inscrit dans le cadre de la future mise en œuvre du Parcours d’éducation culturelle et artistique (PECA), prévu pour 2020, qui fait partie de la réforme du système scolaire en Fédération Wallonie-Bruxelles, le Pacte pour un enseignement d’excellence. En théorie, les textes législatifs et une politique de subventionnement sont prévus pour favoriser le lien entre la culture et l’école. Cependant, dans la pratique, ce dernier dépend fortement de l’intérêt et de la volonté d’investissement des équipes et directions des établissements scolaires ; avec pour conséquences la formation d’inégalités entre élèves en termes d’accès à la culture. Suite à ces constats, le projet PECA consiste à intégrer différentes formes d’expression culturelle et artistique au sein du tronc commun de l’enseignement.
Cette étude dresse un état des lieux des actions menées en cette matière entre les opérateurs culturels et les établissements d’enseignement maternel, primaire et secondaire en Fédération Wallonie-Bruxelles, tous réseaux d’enseignement compris. Elle fait apparaître les grandes tendances et disparités dans le choix des pratiques artistiques et culturelles. Elle identifie également les facilitateurs ainsi que les difficultés rencontrées sur le terrain pour intégrer la culture au parcours scolaire. La méthodologie principale employée est l’administration d’un questionnaire en ligne unique afin de rendre compte des divergences et convergences entre opérateurs culturels et établissement scolaires.
La recherche met en évidence que la majorité des établissements scolaires et opérateurs culturels coopèrent entre eux. Si l’enseignement ordinaire est fortement investi, l’enseignement spécialisé (fondamental ou secondaire) s’avère l’être considérablement moins. Les données recueillies révèlent l’existence de préoccupations pour la reconnaissance et l’intégration des élèves souffrant d’un handicap dans la construction de l’offre culturelle En outre, il s’avère, parmi les répondants, que près de 40 % des associations d’Éducation permanente et des centres et organisations de jeunesse, ne développent pas d’actions culturelles et artistiques en collaboration avec le milieu scolaire ; invoquant que le public scolaire n’est pas leur public-cible.
Différents domaines artistiques sont investis, mais c’est la participation culturelle (les centres culturels notamment), les arts de la scène et les bibliothèques qui font davantage l’objet d’actions et de collaborations. La plupart des opérateurs culturels s’engagent essentiellement dans le cadre d’actions de sensibilisation/processus participatifs, plutôt que dans de la diffusion pure et simple et optent plus volontiers pour une posture d’accompagnement et d’implication des élèves dans l’expérience culturelle et artistique. La principale difficulté relevée commune concerne le manque de transport.
Le cout est également identifié comme un des principaux obstacles pour les établissements scolaires. Les opérateurs culturels citent quant à eux, le manque de formation et de temps du personnel enseignant. Il apparaît aussi que si trois-quarts des opérateurs culturels connaissent les dispositifs de soutien mis en place par la Fédération Wallonie-Bruxelles, un tiers seulement des établissements scolaires en ont connaissance, ce qui peut représenter un frein important dans le développement de liens entre la culture et l’école.
Numérisation des services publics
Les services d’intérêt général à l’épreuve de la numérisation : études de cas dans les secteurs de la mobilité, de la santé et de l’administration
Bonnetier Carole, Brotcorne Périne, Shurmans Dana, IDEALiC, juin 2019, 116 p.
Les technologies numériques investissent de plus en plus, tous les domaines de la vie quotidienne. Les services publics et d’intérêt général n’échappent pas à cette tendance du « tout numérique ». Cette digitalisation est présentée comme une évolution inéluctable, censée simplifier les démarches administratives et faciliter l’accès des citoyens à leurs droits fondamentaux. Cette présente recherche, menée en Belgique par IDEALiC, vise à étudier l’incidence de la numérisation croissante des services sur l’inclusion numérique. Elle se base sur des études de cas, réalisées au sein de trois organismes d’intérêt général dans les domaines de la mobilité, de la santé et de l’administration.
Elle porte son attention sur trois points : Quelles sont les différentes conceptions de l’inclusion numérique et comment leur conciliation oriente-t-elle le développement de services en ligne plus ou moins capables de maintenir leur vocation d’intérêt général ? Sous quelle forme la « voix » des usagers est-elle prise en compte lors de la numérisation des services et comment cette représentation s’incarne-t-elle ? Quelles sont les conditions qui contribuent à favoriser une numérisation inclusive des services et le maintien de leur accessibilité à tous les publics, y compris ceux éprouvant des difficultés lors de l’utilisation des services en ligne ?
Les résultats montrent la coexistence de conceptions variées de l’inclusion numérique ; l’injonction à la dématérialisation ne faisant pas l’objet d’une stratégie clairement définie entre les divers acteurs concernés. Cette juxtaposition de positions rend difficile la mise en place d’actions coordonnées en faveur d’une numérisation inclusive et engendre des compromis entre les différentes logiques à l’œuvre. L’analyse des modalités de la prise en compte des usagers dans le travail de conception révèle que celles-ci concourent à sous-estimer l’hétérogénéité des usages, notamment les plus problématiques face aux services en ligne, voire à rendre invisible une partie des usagers, peu ou pas connectés.
La façon dont le numérique modifie le rapport aux services publics est peu questionnée par les acteurs. Un risque d’aboutir à l’émergence de services à deux vitesses, et ce malgré une mission d’intérêt général, est pointé. Des pistes de réflexion et d’action sont formulées afin de développer une politique de la numérisation davantage portée sur l’accessibilité à tous les publics.
La digitalisation de l’administration publique wallonne. État des lieux et perspectives
Calay Vincent, Mosty Mathieu, Paque Régine, in Rapport de recherche no 29, mai 2019, IWEPS, 108 p.
Cette étude a pour objet, dans un premier temps, d’établir un diagnostic de la situation. Elle tente de clarifier le sens du processus de numérisation du Service public de Wallonie sur base d’une mise en perspective historique, d’une analyse budgétaire et d’entretiens effectués avec des acteurs clés de l’organisation. Elle en identifie les principales difficultés organisationnelles, notamment la faible lisibilité des ressources budgétaires et humaines et la faible coordination entre différents modes de gestion de l’informatique administrative.
L’étude met en évidence ensuite quatre modèles de numérisation de l’administration publique wallonne parmi lesquels deux sont particulièrement engagés : les modèles connexionnistes visant à créer des relations collaboratives entre l’administration et les différentes parties prenantes tant internes qu’externes et les modèles bureaucratiques qui tendent à assurer des missions de service public dont la qualité est garantie par le système administratif et la spécialisation technique des différents métiers. Elle souligne les incompatibilités existantes entre les modèles et propose des pistes d’adaptation afin d’en permettre la coordination.
Ce rapport souligne enfin que la numérisation n’est pas idéologiquement neutre, qu’elle repose sur la définition d’une éthique administrative. Elle montre, en effet, que l’établissement d’une vision de la numérisation de l’administration nécessite, en amont, de clarifier la stratégie et le modèle qu’elle souhaite développer.
Cohésion sociale, accès aux droits
Rapport sur la cohésion sociale en Wallonie
Van Coppenolle Anne, Mainguet Christine, Ruyters Christine, Direction de la Cohésion sociale, Service public de Wallonie, 2019.
Ce rapport se subdivise en 3 parties :
- Droit à un revenu digne, 16 p.
- Droit à la mobilité, 19 p.
- Droit à l’accès numérique et aux TIC, 20 p.
Dans un contexte socioéconomique d’inégalités croissantes, ce rapport fournit un état des lieux sur la cohésion sociale en Wallonie et dégage des pistes d’amélioration des dispositifs capables d’assurer davantage d’équité et de solidarité sur le territoire. Fruit d’une collaboration entre la Cohésion sociale, la Fédération Wallonie-Bruxelles et l’Institut wallon de la prospective, de l’évaluation et de la statistique, ce rapport présente sous l’angle des droits à un revenu digne, à la mobilité et à l’accès numérique, les fondements de chaque droit, les indicateurs statistiques, les dispositifs existants contribuant à favoriser ces droits, les enjeux et les perspectives qui en découlent.
En 2016, 21 % de la population wallonne vit dans un ménage dont le revenu inférieur est au seuil de pauvreté, ce qui représente environ 760 000 personnes en risque de pauvreté. Ce sont les familles monoparentales qui sont les plus touchées. Entre 2005 et 2016, si le taux de risque de pauvreté a diminué chez les personnes de 65 ans et plus, il a augmenté pour les personnes d’âge actif soit entre 18 et 64 ans. En 2017, environ 8,3 % de la population vit dans un ménage en situation de privation matérielle sévère. Il apparait que les instruments permettant aux citoyens d’accéder à un revenu digne sont trop complexes, étant donné la diversité des politiques qui existent. Un problème de lisibilité globale des aides tendant à éloigner une frange de la population de l’exercice de leur droit est mis en évidence.
Concernant le droit à la mobilité, en 2016, un ménage wallon consacre en moyenne 15 % de son budget annuel pour couvrir ses frais de transports. Ces frais représentent le troisième poste le plus important dans les dépenses des ménages après le logement et l’alimentation. La moitié des Wallons font état de contraintes liées à la mobilité qui réduisent leurs déplacements dans le cadre d’activités sociales ou de loisirs. La solution de mobilité est largement dominée par la voiture. Des alternatives de transports publics existent mais étant soumises à une obligation de résultats, ces derniers lèsent les personnes éloignées des circuits de ramassage scolaires et des horaires de travail habituellement favorisés, ce qui questionne la conciliation d’une logique de service universel avec des critères d’efficience basés sur le nombre.
Le droit sur l’accès au numérique et aux technologies de l’information et de la communication est étudié au travers de trois indicateurs : l’équipement des ménages et individus, l’accès à des infrastructures de télécommunication de qualité et les usages numériques. Entre 2006 et 2016, la proportion de ménages wallons ayant la possibilité de se connecter à internet à domicile a considérablement augmentée : passant de 52 % à 82 %. Si la majorité des ménages wallons ont un GSM ou smartphone et ont accès à Internet de leur domicile, les écarts entre ceux qui disposent d’un accès de qualité (4G) et ceux qui n’en ont pas sont importants selon les zones géographiques. Cette disparité d’accès a des répercussions notamment, sur les connexions disponibles dans les établissements scolaires. Enfin, si, en 2016, environ trois quarts des Wallons utilisent internet au quotidien, ces proportions varient fortement selon le niveau de diplôme envisagé. Les universitaires sont 85% à utiliser Internet au quotidien contre 44 % des diplômés de l’école primaire. Il reste que 18 % ne se connectent pas à Internet. Les plus « écartées » sont les personnes en décrochage social et les personnes âgées. Ce rapport rappelle que la fracture numérique est avant tout, l’expression d’inégalités sociales quant à la diffusion et les usages des TIC. Le dépassement de cette fracture et une inclusion à part entière impliquent la reconnaissance de ces dimensions.
Primoarrivants, politiques publiques
Évaluation du dispositif d’intégration et du dispositif ISP dédiés aux primoarrivants en Wallonie
Gossiaux Alexe, Mescoli Elsa, Rivière Mylène, in Rapport de recherche no 33, Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique, 127 p.
Ce rapport d’évaluation présente les résultats de l’évaluation qualitative du Parcours d’intégration (PI) et du dispositif d’Insertion socioprofessionnelle (ISP) dédiés aux primoarrivants en région Wallonne. L’approche développée se veut qualitative, transdisciplinaire, participative et formative. Son objectif est de répondre à quatre questions relatives à l’impact des dispositifs en question sur l’intégration des primoarrivants : La mise en œuvre du PI (en ce compris le dispositif ISP) contribue-t-elle à l’intégration des primoarrivants telle que définie dans le décret (les modifications apportées en 2018 ne sont pas ici, analysées) ? Les actions mises en œuvre par les autorités répondent-elles aux besoins exprimés par les primoarrivants ? Les actions des différentes autorités politico-administratives s’articulent-elles de façon cohérente et lisible pour le public ciblé par ces actions afin de fluidifier leur parcours ? L’offre de services dans le cadre du PI est-elle harmonisée sur l’ensemble du territoire ?
Il ressort que les trois axes d’intervention du dispositif (citoyenneté, Français langue étrangère et Insertion socioprofessionnelle) répondent aux besoins des primoarrivants dans trois domaines : l’apprentissage de la langue française, la connaissance du système de fonctionnement de la société locale et l’insertion socio-professionnelle. Ces derniers sont demandeurs d’un accompagnement visant à répondre à ces besoins, pour autant que ce dernier prenne en compte leur situation globale. Néanmoins, certains besoins exprimés (prise en charge des couts familiaux, équivalence des diplômes et des aides sociales, les questions de logement et de santé mentale) ne trouvent pas suffisamment ou pas de réponse.
Les dispositifs s’appuient sur un ensemble d’opérateurs aux pratiques hétérogènes, ce qui peut mettre en difficulté les collaborations et créer des inégalités d’accès aux formations et des différences qualitatives dans l’offre, impactant ainsi les primoarrivants. Un manque d’articulation des différentes autorités, de fiabilité des informations données et de cohérence des contraintes (obligation de trouver un emploi, menaces de sanctions, etc.) qui pèsent sur les primoarrivants sont soulignés.
Si les dispositifs contribuent en partie à l’intégration des primoarrivants, ils ne débouchent que rarement sur un véritable changement de statut des individus en raison de facteurs non suffisamment pris en compte : la discrimination subie au quotidien, l’accès à l’emploi, le manque de soutien par les pouvoirs publics des réseaux sociaux et associatifs. Des recommandations sont enfin émises et visent le travail sur la société d’accueil, la définition de la politique publique et de ses objectifs, les modalités de mise en œuvre des dispositifs.
Enseignement
Résultats de l’épreuve externe commune pour l’obtention du CEB – 6e primaire. Communiqué 2019
Fédération Wallonie-Bruxelles, 4 p.
Depuis 2009, la Fédération Wallonie-Bruxelles évalue, chaque année, par l’épreuve certificative du Certificat d’études de base (CEB), la maitrise des compétences de base attendues en fin de 6e année primaire. Cette épreuve concerne également le 1er degré de l’enseignement différencié et certains élèves de l’enseignement spécialisé. L’épreuve porte sur le français, les mathématiques et l’éveil (histoire, géographie, sciences). Sur les 51 069 élèves de sixième primaire qui ont présenté l’épreuve en juin 2019, 46 211 élèves l’ont réussi, soit un taux de réussite de 90,49 %. La moyenne des résultats obtenus par l’ensemble des élèves est de 70,98 % en français ; 74,47 % en mathématiques et 76,18 % en éveil (histoire- géographie et sciences). Néanmoins ce taux de réussite du CEB ne prend pas en compte les délibérations des écoles et le traitement des recours. Après ces derniers, le taux de non-octroi du CEB est de 5,43 %. Soit 94,57 % ont obtenu au final leur CEB en 2019.
Par rapport à l’année précédente, le pourcentage de réussite à l’épreuve de français est en baisse (-4,74 %), celui des mathématiques en légère baisse (-1,25 %) et celui propre à l’éveil en hausse (+7,44 %). Le taux de réussite global de l’épreuve reste relativement le même (-0,14%). Nous remarquons également, qu’en dix ans, le nombre de recours introduits a explosé (soit 47 en 2010 pour 164 en 2019).
Validation des compétences
Étude d’impact de la valeur des titres de compétence. Enquête auprès des candidats et des employeurs
SONECOM, Consortium de validation des compétences, 2012.
La validation des compétences est un dispositif mis en place en Wallonie et à Bruxelles depuis 2003 qui a pour objectif de visibiliser les compétences professionnelles des travailleurs et des demandeurs d’emploi. Il permet à toute personne de plus de 18 ans, ayant une expérience professionnelle mais pas de diplôme correspondant, de présenter une épreuve de validation et d’obtenir un ou des titres de compétences associés à des métiers. Cette étude, rare de 2012, établit une photographie de l’impact de ce dispositif avec ses points forts et ses points faibles. Deux volets sont présentés (candidats et employeurs) et sont issus d’enquêtes par questionnaire administrées par téléphone.
La majorité des candidats répondants (75 %) ont un niveau de diplôme égal ou inférieur au CESS et 10 % d’entre eux ont pour dernier diplôme obtenu le certificat d’études primaires (CEB). L’enquête montre que les titres de compétence obtenus augmentent significativement le taux d’emploi. Ce taux passe de 35 %, au moment de la passation de l’épreuve, à 66% dix-huit mois plus tard mais diminue légèrement deux ans après. L’obtention de titres de compétence a également un effet favorable sur le maintien à l’emploi. De surcroît, le pourcentage de personnes ayant exercé de nouvelles tâches depuis l’obtention d’un titre de compétence est plus élevé : 38 % parmi les candidats.
Au-delà de l’incidence en termes d’accès à l’emploi, l’enquête montre que l’obtention de titres de compétences a des effets positifs en termes de confiance en soi, de sentiment d’être plus en droit d’exercer un métier ou d’appartenir à un corps de métier. D’autres points forts du dispositif cités tels que son organisation, l’encadrement, son utilité.
Les points faibles relevés sont le niveau des tests élevé, les horaires, les temps d’attente trop longs et un manque de reconnaissance des titres dans certains cas. La validation des compétences se révèle avoir un impact différent suivant les titres obtenus, le secteur concerné. Les candidats dont le dernier titre de compétence obtenu concernait un métier lié à l’industrie technologique ont connu l’accès à l’emploi – mise ou maintien à l’emploi – le plus important (100 % de personnes à l’emploi 24 mois plus tard), tandis que ceux qui ont acquis un titre relatif à un métier lié aux services aux personnes ont le taux le plus bas d’accès à l’emploi (52 % après 24 mois).
La progression dans l’emploi semble aussi varier selon l’âge des candidats. Si celui-ci est plus linéaire chez les « moins de 30 ans », voire les « 30-39 ans », les plus de 40 ans affichent une cassure dans le temps, soit après 6 mois (où l’on observe une diminution de la proportion des candidats en contrat à durée indéterminée).
Quant à l’enquête effectuée auprès des employeurs, elle met en évidence que le dispositif est, en 2012, peu connu. 87 % des employeurs n’en ont pas connaissance. Par ailleurs, les résultats traduisent un certain engouement face à ce dispositif en développement. La majorité des employeurs interrogés pensent que le titre de compétence est une alternative intéressante pour les personnes sans certification (ou diplôme). Une part importante d’entre eux affirment être prêts à faire davantage usage du dispositif de validation des compétences reconnu, mais à l’engagement de nouveau personnel plutôt que pour leur personnel actuel.
Logement, précarité énergétique
Baromètre de la précarité énergétique (2009-2017)
Coene Jill, Meyer Sandrine, Fondation Roi Baudouin, 2019, 28 p.
En complément : Leviers pour lutter contre la précarité énergétique. Recommandations, Fondation Roi Baudouin, 7 p.
Faisant l’objet d’une publication annuelle, ce baromètre présente des données par région et analyse les tendances en matière de précarité énergétique. Il montre que plus d’un ménage sur cinq est touché. En effet, environ 21 % de ménages belges sont concernés en 2017 par l’une ou l’autre forme de précarité énergétique. Un élément qui ressort par rapport à l’année précédente est le nombre de plus en plus élevé de personnes qui déclarent ne pas disposer de moyens suffisants pour chauffer leur logement. Les ménages en risque de pauvreté sont plus touchés puisque deux tiers d’entre eux souffrent de l’une ou l’autre forme de précarité énergétique. 3 % en cumulent au moins deux formes.
Globalement, ce rapport souligne aussi que la Belgique est devenue, en une décennie, l’un des pays de l’Union européenne les plus inégalitaires en matière d’accès à la propriété pour les ménages à faibles revenus. De plus, la faiblesse du marché locatif social aggrave leur situation. Les ménages aux revenus les plus bas ont vu leur cout moyen du logement augmenter plus rapidement ces dernières années que celui des autres ménages. Par ailleurs, le risque de précarité énergétique chez les locataires est 2 à 3 fois supérieur à celui des propriétaires et l’écart se creuse, de plus en plus. Trois formes de précarité énergétique sont distinguées :
- La précarité énergétique mesurée
Cet indicateur identifie les ménages dont les dépenses énergétiques sont jugées « anormalement » élevées par rapport à leurs revenus disponibles, déduction faite du cout du logement. 14 % des ménages sont concernés. La précarité énergétique mesurée est plus élevée en Wallonie, où près de 20 % des ménages sont touchés contre 11 % en Flandre et 12 % à Bruxelles. - La précarité énergétique cachée
4,5 % des ménages rognent sur leur consommation (entre autres en chauffant moins) à raison de plus de deux fois moins que des ménages de même taille dans des logements comparables. La région de Bruxelles-capitale est sensiblement plus touchée que les autres régions (9,9 %). Cela s’explique par la taille réduite des appartements. - La précarité énergétique subjective
6,2 % des ménages déclarent ne pas disposer de moyens financiers suffisants pour chauffer leur logement – une augmentation notable par rapport aux 4,9 % de 2016. Plusieurs facteurs sont avancés : l’augmentation des prix de l’énergie, la pauvreté, le fossé croissant entre les locataires et les propriétaires, l’insécurité d’emploi… Des différences importantes entre les régions ressortent (11 % en région de Bruxelles-capitale, 10 % en Wallonie et 2,5 % en Flandre).
La précarité énergétique n’évolue guère depuis 2009, bien que le prix du gaz naturel et du mazout ait baissé. Par contre, les frais de logement ont augmenté, engendrant une baisse du budget familial disponible. Au niveau de la santé, les membres des ménages en précarité énergétique sont plus impactés (davantage de maladies chroniques, limitation des activités, etc.) Sur base de ces constats, sept recommandations concrètes sont formulées.